INTERVIEW DE JEAN-STÉPHANE SAUVAIRE LE RÉALISATEUR DU FILM « A PRAYER BEFORE DAWN »
Interview de Jean-Stéphane Sauvaire
le réalisateur du film « A Prayer Before Dawn »
by Serge Tréfeu (2017)
Bonjour Jean-Stéphane et merci de m’accordez cette interview, comment tu as eu l’idée de faire ce film ?
Au départ, c’était les producteurs en France, Rita Daguerre (Senorita Film), qui avaient eu le projet via une production anglaise qui s’appelle Hurricane. Comme je connais Rita, elle m’avait présenté ce projet en me disant « C’est de la boxe, c’est en Thaïlande, c’est en prison, c’est sur l’addiction, c’est une histoire vraie… ». Cela avait l’air super comme projet, cela m’a tout de suite intéressé
Tu as rencontré le vrai personnage du film Billy Moore, ce boxeur anglais incarcéré dans une prison en Thaïlande pour détention de drogue ?
J’ai lu le récit que Billy Moore avait fait sur son histoire, il a écrit un livre qui s’appelle « A Prayer Before Dawn » (Une prière avant l’aube).
J’ai rencontré Billy à Liverpool en Angleterre où il habite. Je l’ai trouvé vraiment intéressant, c’est un gars de Liverpool, il a quelque chose d’assez violent en lui et en même temps il est sensible, il a une double personnalité, une facette qui était intéressante pour un personnage de film.
C’est comme ça que l’aventure a démarré, de raconter l’histoire de Billy qui a passé trois ans en prison en Thaïlande et qui s’est reconstruit grâce à la boxe thaï.
Ce qui était surtout intéressant c’est que c’était basé sur un personnage réel, il y avait plein de détails et de choses à raconter, cela permettait de s’éloigner du film de genre sur la boxe et la prison. C’était plus humain, plus dans l’expérience, et en même temps je trouvais que la boxe thaï n’avait pas été beaucoup portée à l’écran. Cela faisait un film de boxe mais un peu différent…
BILLY MOORE
LE LIVRE « A PRAYER BEFORE DAWN : A NIGHTMARE IN THAILAND »
JEAN-STÉPHANE SAUVAIRE AVEC BILLY MOORE
Le film est entièrement porté par l’acteur Joe Cole (De la célèbre série Peaky Blinders), tu l’as choisi parce qu’il avait un peu une gueule de boxeur, de mec de la rue ?
Je voulais vraiment que se soit un comédien anglais, Joe est de Liverpool comme Billy. En plus, nous avons le même agent, c’est lui qui m’a présenté Joe. Physiquement, Joe à quelque chose de semblable avec Billy Moore. Il est à la fois brut, un gars de Liverpool, et en même temps sensible, il correspondait bien au personnage pour incarner Billy. De plus, Joe a fait un peu de boxe, il a donc un passif réel dans la boxe.
J’avais vu un court-métrage avec Joe Cole, il jouait un boxeur transgender (Transidentité) qui se maquille, qui est un peu perdu dans sa personnalité, on voyait le côté boxeur et le côté plus féminin qu’il a. C’était intéressant pour le personnage de Billy
L’ACTEUR JOE COLE
JOE COLE AVEC LE RÉALISATEUR JEAN-STÉPHANE SAUVAIRE
BILLY MOORE, JOE COLE, JEAN-STÉPHANE SAUVAIRE
Comment c’est passé le casting pour les personnages qui ont joué les rôles de prisonnier et de boxeur ?
Cela a été assez compliqué parce que je voulais vraiment faire le film avec des acteurs non professionnels. C’est donc des vrais ex-prisonniers et des vrais boxeurs de Muay Thai qui jouent dans le film.
Je voulais aussi des boxeurs qui avaient fait de la prison. Parce que tout le film se passe à l’intérieur d’une prison sur un club de boxe qui a été construit pour les prisonniers.
J’avais envie de trouver des boxeurs qui avaient une expérience dans la boxe bien sûr mais qui avaient aussi fait de la boxe en prison.
Des boxeurs de Muay Thai en Thaïlande on peut en trouver beaucoup. Mais en général, ils sont jeunes, ils ont entre 16 et 25 ans. En prison, les boxeurs sont un peu plus âgés, ils ont la trentaine.
Dans le club de Klong Prem dans la prison de Klong Prem à Bangkok, un club où j’ai vu beaucoup de photos et qui m’a vachement aidé pour le film, les boxeurs n’ont pas 17 ans, ils sont beaucoup plus âgés. Il me fallait donc cette catégorie de boxeur.
Le premier que j’ai rencontré c’est Aim (Chaloemporn Sawatsuk, boxeur professionnel en boxe anglaise avec 22 combats, 17 victoires et 5 défaites, champion ABF (Asian Boxing Federation) ) qui a fait 15 ans de prison, il a commis trois meurtres en prison.
Il a d’abord été condamné à six ans, au bout de ses six ans de prison, le jour de sa sortie, il a tué quelqu’un en prison. C’était un ennemi à lui qui l’a attaqué et pour se défendre Aim a dû le tuer. Il a été incarcéré dans une autre prison, dans cette prison il a tué un mec pour 5000 dollars, c’était un contrat qu’il a effectué comme un tueur à gages. Puis, dans une autre prison lors d’une bagarre il a tué de nouveau un mec.
A travers la boxe, Aim a pu se sortir de cette violence et se reconstruire. Ils l’avaient mis dans le club de boxe. Aim s’est investi dans ce sport et il est devenu champion. Grâce à ses résultats sportifs, il a fini sa peine normalement et il est sortie de prison. Aim est devenu un exemple parmi les boxeurs prisonniers qui avaient réussi à s’en sortir.
Aim a été mon premier contact qui m’a permis de trouver d’autres boxeurs. Il m’a emmené dans un club de boxe dans une prison pour mineur, il avait beaucoup de contacts dans le milieu de la boxe à Bangkok.
Grâce à lui, j’ai rencontré des anciens prisonniers et des prisonniers boxeurs.
AIM (CHALOEMPORN SAWATSUK) A UNE VRAIE GUEULE DE GANGSTER
AIM EST UN CHAMPION AUTHENTIQUE
CHALOEMPORN AVEC SON TITRE ABF DE BOXE ANGLAISE
L’ACTEUR JOE COLE DÉFI LE BOXEUR CHALOEMPORN
Mais cela m’a pris du temps à trouver tout le casting du film, j’ai mis un an à chercher un peu partout, en Thaïlande, sur facebook, et avec les contacts des uns et des autres.
Le grand champion Somrak Kamsing (Médaille d’or aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996) a fait le rôle de l’entraîneur du club dans la prison, il a un rôle important.
SOMRAK KAMSING AVEC SES BOXEURS
SOMRAK KAMSING EST L’ENTRAÎNEUR DE JOE COLE DANS LE FILM
En Muay Thai, il y aussi le champion Chanajon (Chanajon PK Seanchai Gym, champion du Radja, champion du monde, vainqueur du tournoi Isuzu) qui fait le dernier combat.
LE CHAMPION CHANAJON PK SEANCHAI GYM
Dans l’équipe de boxeur, j’avais aussi Patomsuk Pathompothong (Komsan Polsan, boxeur professionnel en boxe anglaise avec 41 combats, 33 victoires et 7 défaites, 1 match nul, champion IBF Pan Pacific et WBC Asian Boxing Council) qui est un champion de boxe qui a fait beaucoup de prison.
KOMSAN POLSAN EST UN GRAND CHAMPION DE BOXE ANGLAISE
Il y a aussi Tiger qui est un boxeur tatoué, mais lui ce ne sont pas des tatouages de prison qu’il a sur le corps, il a des tatouages plus religieux, des Sak Yant. Tiger fait aussi de la boxe anglaise
JEAN-STÉPHANE SAUVAIRE AVEC LES BOXEURS DU FILM ET SOMRAK KAMSING
Le casting a été plus long que le tournage ?
Oui le casting a duré un an, le film a été tourné en 30 jours. C’est toute la préparation, le casting, les contacts, qui prennent toujours plus de temps
C’est David Ismalone, un cascadeur et un ancien boxeur, qui a dirigé les chorégraphies des combats, comment as tu rencontré David ?
David, je l’ai rencontré par la production sur place à Bangkok. David est arrivé comme consultant et chorégraphe de scènes de combat. Il a de l’expérience en tant qu’ancien boxeur, cascadeur et chorégraphe de cascade. C’était vraiment intéressant de travailler avec lui.
David m’a trouvé aussi des boxeurs, des boxeurs plus professionnels pour compléter le casting. Comme le champion Sayok (Champion du Lumpinee, champion du Radja, champion du monde WMC, Vainqueur du tournoi Thai Fight) qui est dans le premier combat. Il a un petit rôle au début du film, il fait le premier combattant.
LE CHAMPION SAYOK PUMPANMUANG
Quand nous avons commencé à travailler ensemble, David était d’abord plus sur un schéma classique de combat comme il avait l’habitude de faire. Mais moi, j’avais envie de faire quelque chose de différent, de plus travailler sur des plan-séquences, de travailler sur la longueur. Nous avons fait l’inverse de ce qui se fait habituellement avec des images de combats coupées dans tous les sens. Nous avons mis en place des chorégraphies de combats qui durent 10 minutes, pour tourner dans la continuité, afin que chaque boxeur sachent exactement les coups qu’ils avaient à donner
DAVID ISMALONE AVEC LES BOXEURS DU FILM ET SOMRAK KAMSING
LE RÉALISATEUR JEAN-STÉPHANE SAUVAIRE, LE VRAI BILLY MOORE, LE CHAMPION CHANAJON, LE CASCADEUR DAVID ISMALONE, LE BOXEUR CHALOEMPORN SAWATSUK
Les scènes de combat ont été tourné en plan-séquence (Plan long qui inclut l’intégralité d’une scène), en tournant des longues scènes tu as cherché à donner le plus de réalisme possible aux scènes de combat ?
Oui car tu peux tourner pendant 6, 8 voir 10 minutes, le maximum c’était 10 minutes. Il y a un combat dans la prison où j’ai presque tout gardé, j’ai coupé un peu parce que cela ne peut pas être aussi long dans un film, sinon tu perds l’attention du spectateur.
Mais on a tourné trois rounds sans couper, les boxeurs ont fait de véritable sparring, ils se donnaient vraiment les coups. Cela donne un côté beaucoup plus réaliste des combats que d’utiliser le montage avec des techniques champ-contrechamp, des techniques qui te permettent de faire croire qu’ils se tapent dessus. Alors que là, ils étaient obligés de boxer, ils se tapaient vraiment dessus sans appuyer les coups mais il y avait du contact
Il y a beaucoup de combats dans le film ?
Il y a trois combats importants dans le film. Le premier, Billy est défoncé parce qu’il a prit du Yaa Baa (Drogue synthétique), c’est un combat speed sur la sensation de combattre quand on est défoncé.
Le deuxième, c’est un combat qu’il doit faire pour sa survie, pour être accepté dans le club de boxe, le combat se passe dans la prison.
Et le troisième, il est envoyé dans une autre prison pour faire un combat contre un champion. Ce combat on l’a tourné aux Philippines dans une vraie prison.
J’avais vu sur youtube des vidéos tournées dans une prison, des vidéos qu’ils appellent « Dancing Inmates » ce sont des prisonniers qui dansent sur la musique de Mickael Jakson. Cela m’avait plu et je pensais que c’était plus facile pour faire rentrer une équipe de tournage dans cette prison. On a donc tourné dans la prison avec 3000 prisonniers qui jouaient les spectateurs du combat. Dans cette prison des Philippines, ils avaient aussi un programme de réinsertion par la boxe
LES SCÈNES DE COMBAT SONT TRÈS RÉALISTES, LES COUPS SONT BIENS PORTÉS
Les tournois de Muay Thai existent vraiment dans les centres pénitenciers thaïlandais, tu penses que c’est un bon moyen pour certains prisonniers de pouvoir s’en sortir ?
Les prisonniers se défoulent et la boxe est une vraie discipline de vie, ils sortent du cercle quotidien de la drogue et de la vie de prison.
Je trouve que c’est bien, c’est un programme qui leur permet de passer à autre chose et d’exorciser leur violence.
Mais en Thaïlande, ils ont maintenant tendance à arrêter ces programmes de boxe en prison. Alors qu’avant cela marchait très bien. Il y avait plusieurs tournois organisés entre les prisons où si tu arrivais à être sélectionné en international, tu pouvais aller combattre à l’extérieur de la prison.
C’est un moyen de sortir de la prison, de respirer à l’air libre, de voir les familles. Cela casse la routine en cellule et leur permet d’avoir plus d’espoir sur le futur, la boxe leur amène beaucoup d’espoir
Est ce que tu as tourné dans la prison de Klong Prem à Bangkok, l’une des prisons les plus dures de Thaïlande, est ce que cela été difficile pour avoir les autorisations ?
Non, nous n’avons pas tourné dans la prison de Klong Prem mais à Nakhon Pathom dans un ancien centre de détention. C’était une prison désaffectée. Parce que dans la prison de Klong Prem, ils ne donnent pas les autorisations, c’est très compliqué.
En Thaïlande, ils font attention à l’image du pays et un film sur les prisons thaïlandaises ce n’est pas forcément un film qui donne la meilleur image de la Thaïlande. Mais je leur avais bien expliqué que ce n’était pas un film sur la Thaïlande mais un film de prison, quelque soit le pays dans le monde, on sait bien que les prisons ne sont pas les lieux les plus paradisiaques.
Les thaïlandais ont joué le jeu. Mais il y avait un censeur qui est venu voir le tournage tous les jours, il surveillait un peu ce que l’on faisait. Je pense que la boxe a beaucoup aidé à ce qu’ils comprennent le film et que les autorités thaïlandaises acceptent que l’on fasse ce film là…
LES BOXEURS DEVANT LA PRISON DE NAKHON PATHOM
Cette prison abandonnée, c’était comme un immense studio de tournage pour votre équipe ?
Oui la prison venait tout juste d’être vidée de ses prisonniers. Ils avaient transféré les prisonniers dans une prison plus moderne.
Nakhon Pathom est à cinquante kilomètres de Bangkok, la prison était dans le centre ville, c’était l’une des plus vielles prison de Thaïlande. Elle devait être détruite pour être transformée en parc.
Je suis arrivée au bon moment, juste au moment où ils ont transféré les prisonniers. Ce qui était incroyable, c’est que la prison était complètement vide mais il y avait encore les vêtements des prisonniers. C’était comme si on avait demandé aux prisonniers de partir pour que je puisse visiter la prison et faire mon film. En plus, il y avait aussi un club de boxe dans cette prison
Billy Moore, c’est dans la prison de Klong Prem à Bangkok qu’il a fait sa détention ?
Billy a fait deux prisons. Il a d’abord été arrêté à Chiangmai dans le nord et incarcéré dans une prison de province. Puis, suite à des problèmes de santé, il a été transféré dans la prison de Klong Prem à Bangkok.
Son histoire se situe dans les deux prisons. Mais c’était compliqué dans le film de faire des scènes dans les deux prisons, cela aurait été trop long. Donc on a rassemblé l’histoire dans une seule et même prison. Par rapport à l’adaptation du film c’était plus simple.
La prison à Nakhon Pathom ressemble plus visuellement à la prison où Billy a été incarcéré à Chiangmai.
La prison de Klong Prem est une plus grande prison, une prison de ville, un centre où il y a des détenus de longues peines
L’un des acteurs thaïlandais principaux Panya Yimumphai est un vrai chef de gang ?
C’est un vrai chef de gang, le côté prisonnier c’est aussi lui qui m’a aidé à trouver tous les ex-prisonniers qui jouent dans le film.
Il a fait dix ans de prison, il a été libéré il y a six ans. Mais il est retourné en prison, il s’est fait arrêter il y a un mois. Après le film, après le festival de Cannes, il a été de nouveau incarcéré. Il a eu une ancienne condamnation qui datait de son époque en prison à Klong Prem, il dealait de la drogue dans cette prison.
Panya m’a beaucoup aidé sur le film pour amener un cocktail très réaliste de la prison, par les prisonniers et par toutes ses anecdotes qu’il a vécu
PANYA YIMUMPHAI
JOE COLE, PANYA YIMUMPHAI, JEAN-STÉPHANE SAUVAIRE
JEAN-STÉPHANE SAUVAIRE AVEC LES MEMBRES DU GANG DE PANYA
Panya t’a fait rencontrer des membres des gangs de Bangkok ?
Oui, Panya est très impliqué dans les gangs, tous ceux qui jouent dans le film font partie des gangs. Panya connaît tout le milieu des gangs thaïlandais.
A Bangkok, il y a deux gros gangs, celui de ceux « au dessus de la rivière » et celui de ceux « en dessous de la rivière » par rapport au fleuve qui traverse la ville du nord au sud, le fleuve Chao Phraya coupe littéralement en deux l’agglomération.
Ce n’est pas facile de s’introduire dans ce milieu mais je suis resté plus d’un an en Thaïlande. Je voyais Panya régulièrement et une confiance c’est créée entre nous. Il s’est ouvert et je pense qu’il avait envie de raconter son histoire. Tous ces gangs en Thaïlande sont très rejetés par la population, ils vivent en marge de la société thaïlandaise, ce film a été quelque part pour eux un moyen d’exister.
Quand le film a été projeté au festival de Cannes, Panya était présent et c’était un moment important pour lui. Pour une fois, ce n’était pas des mannequins qui représentaient la Thaïlande mais des types comme lui qui avaient aussi le droit de représenter leur pays et d’exister…
L’ÉQUIPE DU FILM AU FESTIVAL DE CANNES EN 2017
Au festival de Cannes, après la fin du film, il y a eu une standing ovation pendant plus de 10 minutes, l’équipe du film était bien sûr émue. Mais le thaïlandais Panya a été l’un des plus émus, il a même pleuré, c’est la première fois qu’il vivait un moment pareil ?
Oui, parce que d’un coup, il a pensé, on voit ma vie sur l’écran et les gens ne me jugent pas en tant que criminel mais en tant qu’acteur. Le public a reconnu quelque part ce qu’il a vécu et à la fois ce qu’il a réussi à retransmettre sur les écrans. C’est une belle parenthèse dans sa vie dure de voyou…
Tu connaissais le milieu de la boxe thaï avant de faire ce film ?
Je le connaissais un peu en tant que spectateur car j’aimais bien ce sport. J’avais été il y a longtemps en Thaïlande et ce milieu m’intéressait mais je ne le connaissais pas plus que ça
Est ce que tu as été voir des camps de boxe pour t’imprégner un peu du Muay Thai ?
Oui, j’ai visité beaucoup de camps, et j’ai emmené l’acteur Joe Cole dans des camps pour qu’il s’entraîne.
Nous avons été dans le camp Meenayothin où il s’est entraîné avec le grand champion Aikpracha. Aikpracha devait faire le rôle du boxeur qui combattait contre Joe dans la dernière séquence du film. Nous avions beaucoup répété avec lui dans son camp. Mais au dernier moment, son manager n’a pas voulu qu’il tourne car il avait un combat de prévu.
En deux jours, j’ai dû trouver rapidement un autre champion pour cette scène. Et grâce à toi et ton site siamfightmag où il y a beaucoup d’interviews de champions thaïlandais, nous avons trouvé Chanajon. Nous l’avons contacté et il a fait le rôle dans le combat final contre Joe.
Joe a été aussi dans le camp de Somrak, Somrak l’a entraîné et préparé.
Nous avons tourné aussi dans le camp 96 Peenang, le camp qui est sous un autoroute dans le quartier de Klongtoey. On a tourné le premier combat dans ce camp avec des boxeurs du quartier. C’est le combat où Joe est défoncé, le décor un peu pourri du camp va bien avec la scène.
J’ai été voir aussi des combats dans les stadiums de Bangkok, surtout dans les petits stadiums du nord de Bangkok, au stadium TV7 et au stadium de Rangsit. J’aimais bien aller aussi dans un stadium que David connaissait bien le stadium TV 23 dans la banlieue de Bangkok à Nonthaburi. Ces stadiums sont plus intimes et il y a moins de touristes qu’aux stadiums du Radja et du Lumpinee.
Somrak aimait bien aller au stadium TV7, on le suivait quand il avait des boxeurs qui combattaient dans les stadiums.
Cela été une très belle expérience de me plonger dans le milieu de la boxe thaï, de passer du temps pour m’imprégner de ce milieu afin de pouvoir retranscrire au mieux la boxe à l’écran…
Le film sortira quand en France ?
Le film sortira officiellement en France en avril ou en mai 2018. Parce que le film a été acheté par une société de production américaine « A24 ». Ils sont prioritaire sur la sortie du film en salle, donc on attend qu’ils se décident pour la sortie aux États-Unis et ensuite il pourra sortir en France. Pour l’instant, le film est diffusé à l’étranger dans des festivals, dans plusieurs pays. Nous avons aussi fait quelques avant-premières en France. Il sera de nouveau en avant première en France juste avant qu’il ne sorte dans les salles françaises
Merci beaucoup Jean-Stéphane pour cette interview et j’ai hâte de voir le film !
Merci à toi Serge
A Prayer Before Dawn, un film puissant à découvrir bientôt sur les écrans français !
Une prière avant l’aube est l’histoire vraie de la lutte d’un homme pour survivre à l’intérieur de la prison de Klong Prem, le célèbre Bangkok Hilton. Billy Moore s’est rendu en Thaïlande pour échapper à une vie de toxicomanie et d’alcoolisme. Il a réussi à surmonter ses démons intérieurs pendant un certain temps, mais a rechuté après avoir essayé le Yaa Baa, une forme très addictive de la méthamphétamine.
La vie de Moore a rapidement sombré dans le chaos, le trafic de drogue et la violence jusqu’à ce qu’il soit finalement arrêté et emprisonné à Klong Prem, un endroit où la vie n’a aucune valeur.
Dans cet enfer, il est rapidement confronté à la violence des gangs et n’a plus que deux choix : mourir ou survivre. Lorsque l’administration pénitentiaire l’autorise à participer à des tournois de Muay-Thai, Billy donne tout ce qui lui reste…
Une prière avant l’aube n’est pas un mémoire de prison ordinaire. C’est l’histoire de la lutte d’un homme pour survivre dans l’une des prisons les plus difficiles du monde. C’est aussi une histoire de rédemption dans le plus improbable des lieux.
JEAN-STÉPHANE SAUVAIRE
« Jean-Stéphane Sauvaire, né le 31 décembre 1968, est un réalisateur, producteur et scénariste français.
Il est d’abord assistant réalisateur sur une dizaine de films entre 1991 et 2000, notamment Les Nuits Fauves de Cyril Collard, Les Démons de Jésus et Les Grandes Bouches de Bernie Bonvoisin, Seul contre tous de Gaspar Noé, Sous Les Pieds Des Femmes de Rachida Krim, Hors Jeu de Karim Dridi, Louise (Take 2) de Siegfried et Love Me de Laetitia Masson.
En 2000, il réalise ses trois premiers courts métrages, La Mule, avec Rossy De Palma, A Dios et Matalo. Il se lance ensuite dans des longs métrages documentaires ou de fiction, dans chacune de ses œuvres, on remarquera la présence du thème de la violence chez les adolescents.
En 2008, le réalisateur propose Johnny Mad Dog, une fiction aux confins de la réalité qu’il co-produit avec Mathieu Kassovitz. Le film est présenté en Sélection Officielle, section « Un Certain Regard » au Festival de Cannes et obtient le prix de l’espoir. Le film est une adaptation du roman Johnny Chien Méchant de l’écrivain congolais Emmanuel Dongala.
JEAN-STÉPHANE SAUVAIRE AVEC MATHIEU KASSOVITZ
En 2012, il réalise Punk, un téléfilm co-produit par Arte, avec Paul Bartel et Béatrice Dalle, adaptation libre d’une fiction couronnée prix Flore des lycéens à seize ans, de Boris Bergmann.
Sauvaire confirme en mai 2011 qu’il a l’intention d’adapter « Dans la foule » de Laurent Mauvignier dont l’action se passe lors du drame du Heysel. Cette ambitieuse coproduction européenne est supportée par le Backup Media de Jean-Baptise Babin.
En 2017, il réalise « Une prière avant l’aube », adapté du récit de Billy Moore, avec Joe Cole, en Sélection officielle au 70ème festival de Cannes.
Filmographie
Cinéma
2003 : Carlitos Medellin, long métrage documentaire 75 min, primé au Festival international du film des droits de l’homme de Paris en 2004.
2008 : Johnny Mad Dog, long métrage couronné par le Prix de l’espoir au Festival de Cannes et le prix Michel-d’Ornano au Festival de Deauville en 2008.
2017 : Une prière avant l’aube (A Prayer Before Dawn), long métrage en Sélection Officielle au 70 ème Festival de Cannes
Télévision
2012 : Punk, téléfilm diffusé sur Arte et qui a reçu le prix du Meilleur Réalisateur au Festival de la fiction TV de La Rochelle 2012
Source biographie de Jean-Stéphane Sauvaire Wikipédia