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LE CAMP SIT O

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Le Camp SIT O

Special report by Serge TREFEU (2010)

 

 

 

Le Sit O Gym a ouvert il y a environ 16 ans, avant ce camp s’appelait le Kiatmonthep, camp du célèbre Samkor Kiatmonthep. Mr Sia O, ancien promoteur au Lumpinee a repris la structure du camp pour en faire le Sit O Gym. Le camp se trouve au Nord-Est de la Thaïlande dans la ville de Buriram, pas très loin de la gare centrale, dans un soi (ruelle) tranquille.

 

La surface du Gym est vaste mais très vétuste. Le grand ring et les deux sacs de frappes du camp sont plus qu’usés. Les intempéries du temps, la sueur et les coups des boxeurs ont bien abîmé les lieux. L’endroit où logent les nakmuays n’est pas très propre, certaines pièces sont à la limite de l’abandon. Quelques coqs se promènent dans le camp car les boxeurs sont des passionnés de combat de coq. Ils élèvent une dizaine de coqs de combat dans le camp.

Quelques boxeurs dorment ici, d’autres habitent tout près et viennent en moto pour s’entrainer tout les jours. Ils sont une douzaine à fouler le ring au quotidien, pour la plupart assez jeune, ils ont entre 13 et 17 ans.

 

Les trois entraineurs qui encadrent ces nakmuays sont très compétents mais font souvent la fête, le soir. Le matin, c’est parfois un peu dur pour tenir les paos aux combattants. Mais ils sont toujours présent et avec le sourire. Dans ce camp les entraineurs ainsi que les boxeurs sont très accueillant. Malgré des entrainements très durs dans de rudes conditions, il y a toujours une bonne ambiance au Sit O Gym. On se chamaille, on rigole en regardant le fils de Palungpol, qui à seulement trois ans enfile déjà le short pour cogner sur les paos. Le fils de la star du camp à la fibre du combattant !

 

Mais en période de combat, ça ne rigole plus, un redoutable entraînement débute dès l’aube par un footing de 10 Km.  Les boxeurs font ensuite cinq rounds de sacs, puis sans temps de récupération ils passent aux paos. Ici les rounds sont de 4 minutes, chaque combattant fera sept rounds, à la veille d’un combat, ils peuvent faire jusqu’à 10 rounds !

 

La fin de séance est toujours terminée par du corps à corps, 30 minutes au minimum. Les nakmuays font ensuite de la corde ou des sautillements sur les pneus pour éliminer les toxines, très bon après un entrainement intensif…

 

L’après midi, la même torture est infligée aux boxeurs avec en plus une chaleur éprouvante. L’entraînement commence seulement à 16h30 pour finir vers 19 H. En effet, à Buriram la température atteint souvent les 40 degrés en début d’après midi !

 

Dans ce camp, de grands champions se sont entraînés comme Fasuchon Sit O, champion de Thaïlande en 1999, 2000 et 2001, champion du Lumpinee en 2001 qui a été élu meilleur boxeur de l’année en 2000, Nontachai Sit O, Champion du Radja en 2007 qui a beaucoup boxé à l’étranger car il pèse 70 Kg. Et Jomthong Chuwattana (Champion du Monde WBC, Trois fois Champion du Radja) qui est actuellement l’un des tout meilleurs boxeurs du circuit thaïlandais. Jomthong est resté quatre ans au Sit O Gym avant d’aller au camp Chuwattana à Bangkok.

 

En ce moment les champions du camp sont Palungpol Piriyanoppachai (Champion du Radja en 105 et 108 lbs, Champion du Lumpinee en 105 lbs), actuellement N°1 du Lumpinee et N° 2 du Radja en 112 lbs, Kaimukkhao (La perle blanche) Sit O (Champion du Radja en 126 lbs) actuellement N° 2 du Radja et Khaimukdam (La perle noire) Sit O (Champion du Radja en 115 lbs) actuellement N° 4 du Radja. Bien qu’ils soient au camp Sit O à Buriram, ces nakmuays portent comme nom de combattant le Chuwattana Gym de Bangkok. Parce qu’ils ont été acheté par le promoteur Chujarean Raveearamwong qui est le boss du camp Chuwattana. Le manager du Sit O, Narongsak Mahakasuwan, travaille aussi en permanence avec le Chuwattana Gym. Comme la plupart des boxeurs de ce camp boxent très souvent au stadium du Radja certains combattent aussi pour Songchai Rattanasuban, l’autre grand promoteur du Radja.

 

Plusieurs étrangers sont déjà venus s’entrainer ici mais pas pour de longue période. Il faut compter 300 à 400 bahts pour deux entrainements quotidiens sans l’hébergement bien sûr. Les hôtels de Buriram seront bien plus confortables que les chambres du camp. Les ‘farangs’ sont les bienvenus dans ce camp fimeuu (technique) mais qu’ils ne s’attendent pas à du luxe, ici on n’est au cœur de l’Isaan, le camp est à l’image de la région, très rude…