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CEDRIC MULLER

Temps de lecture : 4 minutes

Interview de CEDRIC MULLER par NICHOLAS READ (2008)

NICHOLAS READ : Tu es né où ?

CEDRIC MULLER : A Mulhouse

Tu as quel âge ?

J’ai 30 ans

Tu as commencé le MUAY THAI à quel âge ?

A 16 ans

Comment as-tu découvert la boxe thaï ?

Simplement, je souhaitais faire un sport alliant les arts martiaux et une opposition à frappe réelle. Au même moment une salle de Boxe Thaï à ouvert à Mulhouse…

Que t’a apporté la pratique de cet art martial ?

L’esprit des arts martiaux m’ont influencé depuis jeune mais surtout les arts Japonais. Sûrement du au fait que mon père était maître d’aïkido et je ne le voyais que lors de ces cours. Aussi je me suis lié d’amitié avec d’autres adeptes du quartier, notre passion à perduré guidé par l’étude du Bushido. Concernant le Muay Thai, je n’ai pas rencontré de valeurs philosophiques et pratiques aussi forte même si je sais qu’elle existe dans certaines grandes écoles. La boxe thaï m’a surtout apporté de pouvoir me livrer à fond et d’exploiter le sens du combat. Je monte toujours sur le ring  avec l’idéal de jouer ma vie et mon honneur !

Quels sont les plus beaux moments que tu as vécu en sport de combat ?

Il y a eu des circonstances particulières lors des championnats du monde amateur que j’ai effectué en 1997. Digne d’un film hollywoodien. 

Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à passer en professionnel ?

C’est le prolongement logique si l’on veut progresser. Si j’ai sacrifié toute carrière professionnel classique pour le Muay Thai c’est avant tout parce que ma passion à toujours été plus forte que mon avenir ou l’argent. Je gère au jour le jour, en prenant soin de subvenir aux besoins de mes proches…

Que penses-tu, aujourd’hui du niveau général du Muay Thaï national et mondial ?

Je pense que le niveau sportif à évidemment progresser, toutefois en France,  il y a un retard qui à été créer par le manque de médiatisation et de considération de la boxe thaï. La nouvelle génération est peu nombreuse et leur expérience n’est pas assez mise à l’épreuve

Dans ta carrière sportive, quel est le titre dont tu es le plus fier et pourquoi ?

Mon titre de champion du monde représente pour moi la synthèse de tous les combats que j’ai pu livrer jusqu’ici. Nombres de champions que j’ais battus, de doutes au quotidien, de défaite dans la souffrance, de préparation isolé et non encadré, me donne, je pense, une crédibilité à ce titre. Je n’ai aucunement la prétention d’égaler les meilleurs de ma catégorie. Mais je suis prêt à relever le défi.

Quel est ton sentiment concernant la place du Muay Thaï dans le paysage audiovisuel ?

Le Muay Thaï est sous représenté voir absent du paysage audiovisuel, malgré l’engouement croissant des gens.

Qu’est ce qui a le plus évolué dans le milieu du Muay ces dernières années ?

Très peu de chose, à vrai dire, cela à été surtout une augmentation des contraintes (protections, Certificats médicaux,…) c’est une bonne chose en comparatif des risques que nous avons pris à une époque (pas de protections aux enfants, combats inégal de poids et niveaux). Mais ces contraintes ne doivent être appliquées qu’à un public amateur. Après, on est censé savoir ce qu’on fait et accepté les risques.

En tant que grand spécialiste du Muay Thaï, comment fais tu pour te perfectionner ?

A l’heure actuelle, mon perfectionnement est limité, il s’agira de faire quelques séjours en Thaïlande pour se ressourcer, l’essentiel de ma progression se fait  par les combats, la régularité de l’entraînement, et l’inspiration personnelle…

Tu es l’un des rares Nakmuay français ayant un style très thaïlandais, comment tu as acquis ce style ?

Je me suis inspiré que des thaïs en général

As-tu une technique préférée ?

Secret défense

Quelles sont tes méthodes d’entraînement ?

Des méthodes assez traditionnelles, basé également sur l’assaut à thèmes et les filières énergétiques. Le travail le plus important est de préparer mes combats en fonction de mon futur adversaire

Qu’est ce qui t’a autant fasciné dans cette discipline ?

Sûrement le fait que c’est une discipline très complète au niveau technique, de plus elle nécessite une forme physique proche d’un sportif de haut niveau.

L’implication intellectuelle et physique est totale. Cela m’attire vraiment

Avec le recul, si tu avais des choses à changer ou des regrets sur ta carrière,  quels seraient-ils ?

Peut-être de ne pas avoir émigré en Thaïlande ou dans un club de France avec un bon professeur. J’avais un naturel très assidue et dévoué, mais j’ai été très mal encadré et conseillé. Cela m’a toutefois permis de développer une autonomie et une confiance en moi relative. J’ai quasiment été livré à moi même des le début, je serai peut-être parvenu à un niveau supérieur beaucoup plus tôt dans ma carrière.

A quoi penses-tu avant le combat ? Et pendant ton ram muay ? Es-tu bouddhiste ?

Je ne suis pas bouddhiste mais j’ai une grande part de mysticisme lors de mes combats. Comme dicté dans le bushido, il faut être prêt à mourir sans regret lors de l’affrontement. Les moments qui précèdent le combats sont très dures mentalement, mais une fois que l’on m’appelle sur le ring, mon esprit est clair et je prends beaucoup de plaisir à être la… 

T’intéresses-tu à la culture thaïlandaise ?

Pas réellement

As-tu des “sak” (tatouage) thaï ?

Il m’arrive de marquer mon dos au Henné, le plus souvent : le ring bardé d’incantations

En quelle année as-tu été pour la première fois en Thaïlande ?

1997

Tu as déjà combattu là-bas ?

oui à plusieurs reprises

Quand tu va t’entraîner en Thaïlande tu vas dans un camp en particulier ?

Je voyage souvent du nord au sud, donc je change souvent jusqu’à’ a trouver la perle rare. Mais il est évident que pour 1 semaine, les thaïs ne s intéresseront à vous que financièrement.

Quel conseil donnerais tu à un jeune qui veut partir en Thaïlande pour ce perfectionner ou combattre ?

Soit de s’engager à long terme sur un camp de bonne qualité. Soit de visiter plusieurs endroits pour découvrir un maximum de choses à exploiter ensuite en France. Aussi ne pas manquer de voir des combats au Lumpinee et au radljadamnoen

Quels sont les nakmuay (européen ou thaïlandais) qui t’impressionne et pour quelles raisons ?

Tous nakmuay de haut niveau à des qualités que j’apprécie.

Vis tu bien grâce à la boxe thaï ?

Au jour le jour

Que fais tu dans la vie comme métier ?

Quelque petits boulots d’appoints, je suis diplômé d’état dans les sports mais je réserve cette activité pour la suite.

On parle souvent de Cédric MULLER mais rarement de son entraîneur (coach) peux tu nous en parler ?

Parce qu’il n’y en as pas, certes, depuis 2000 je suis entouré d’amis qui me tiennent les paos et me coach dans les combats, notamment Karim Rouami.

Rachid Saadi m’a apporté beaucoup d’opportunité et je me dois de l’en remercier.

En parlant de club où se situe ton club d’entraînement ?

« Mulhouse-Muay thaï » à Mulhouse, nous avons Kamel Mezatni et un bon nombre d’amateur et d’éducatif, plus d’une centaine de visiteurs par ans.

Peux tu nous parler de ton actualité ? De tes prochains challenges ?

Il y a un combat au gala du RMB en février, à Strasbourg fin Février, une remise en jeu de mon titre à Mulhouse lors d’un Gala de Full contact ou je compte bien attirer les faveurs du public envers notre discipline. A noter que je n’ai pas combattu chez moi depuis 9 ans Faute d’organisateurs. D’autres événements pour lesquels je n’ai pas encore confirmation, ainsi que des combats de dernières minutes pour lesquels j’ai souvent été sollicité.

Quels conseils donnerais tu à un jeune qui désire faire une carrière dans le Muay ?

D’aller vivre en Hollande ou au Japon ou de trouver l’entraîneur qui pourra lui offrir de véritable opportunité, dans le cas contraire ce sera très difficile, et le combat réelle sera la vie de tous les jours. Mais c’est faisable, j’en suis la preuve, il faudra alors faire les plus grandes concessions et sacrifice et accepter toutes les propositions dans l’espoir de se faire remarquer…

As-tu un coup de gueule et un coup de cœur ?

Coup de gueule aux fédérations et institutions française qui semble-t-il n’accorde pas grands crédits à notre sport pourtant plébiscité. D’un coté, des intérêts personnelle d’arriviste, de l’autre, des Boycotte en tout genre et une limitation des champs d’actions. L’élite n’étant pas favorisé, l’image positive du Muay Thaï risquera de disparaître. Encore un domaine ou l’on a régressé depuis les années 90

Coup de cœur. Aux bénévoles qui œuvres à la survie de la Boxe Thaï malgré les bâtons dans les roues…

Tu veux ajouter quelque chose ?

www.mulhouse-muaythai.com et www.2cprod.com

Merci d’avoir répondu à cette interview et Good Luck pour la suite

CEDRIC MULLER

Poids: 70 Kg

Taille : 1m77

Nombre de combat : 102. 80 victoires. 17 défaites. 5 nuls

Titre :Champion du Monde WakoPro 2010, French Contender 2009, Champion du Monde WakoPro 2009, Champion du Monde IKF 2008, Champion du Monde IKF 2007, Champion Intercontinental WMC 2006, Champion de France 1998, Médaille d’argent championnat du monde amateur 1997