DINO ADAD
Interview de DINO ADAD par Serge TREFEU (2012)
Serge TREFEU : Bonjour Dino, comment ça va, en forme ?
DINO ADAD : Oui, ça va bien, je suis en pleine forme…
Comment tu as découvert la boxe ?
J’ai découvert la boxe dans les années 90, à l’époque où Kebchi (Promoteur) organisait ses galas, avec les anciens Danny Bill, Stéphane Nikiéma, etc. Mais je ne pratiquait pas la boxe car je faisais du foot, j’ai fais du foot à haut niveau, du judo aussi. C’est très tardivement que je suis venu à la boxe quand je suis venu sur Paris. J’ai fais la connaissance d’un ancien grand champion Rafik Bakkouri par le biais de son frère qui m’a amené à la salle avec lui. C’était au club Franthaifull dans le 18 ème avec le très bon professeur Jean-Victor Santocini, un ancien dans le milieu de la boxe. C’est là-bas que j’ai commencé, avec Wendy Annonay, Ahmed Hassan, Julien Picard, Salem Messous. C’est là-bas que j’ai fais mes premiers pas en boxe, et que j’ai acquis mes grosses bases en Muay Thai…
Tu as commencé directement par la boxe thai ?
J’ai commencé directement par le Muay Thai, j’aimais bien les autres sports, l’anglaise, le kick boxing, mais dans le muay il y avait la petite étincelle qui m’a fait aller dans ce sport…
Qu’est ce qui t’a plu, et surtout motivé pour aller pratiquer ce sport ?
Ce sont les fameux combats de l’époque que je regardais, les Dekkers contre Dida, Krongsak contre Kerner, Danny Bill contre Prestia, aussi les combats de Farid Villaume quand il était plus jeune. Et puis les combats des thaïlandais qui étaient connus à cette époque, tous ces combats que l’on pouvait voir dans les galas retransmis par Canal Plus. Voilà c’est ça qui m’a fait aimer ce sport qui était très expressif et noble !
Combien de temps tu es resté au club Franthaifull ?
Je suis resté cinq ans au Franthaifull. Puis j’ai été au club Best Friend’s à Saint-Ouen avec Ismaïl Brahimi. J’ai fais trois saison avec lui, j’ai été champion de France classe B en 2009 avec lui, médaille de Bronze aux championnat du Monde IFMA aussi en 2009, et Champion de France classe A en 2010. Ma première ceinture c’est avec lui que je l’ai prise, trois années ensembles où j’ai appris énormément de choses. Ismaïl est pourtant un jeune entraîneur, cela ne fait pas longtemps qu’il a une salle. Mais il a une bonne connaissance du Muay, il m’a permis de gravir des échelons…
Tu es allé aussi au club de Jean-Charles Skabowsky, le Naraï Gym à Dausmenil ?
Oui, Jean-Charles c’est un ami, c’est mon voisin. Je voulais aller chez lui parce qu’on était assez proche. Je suis resté 8 mois avec lui, on a fait des beaux combats, j’ai appris pleins de choses avec lui, après sur certaines choses on avait pas le même point de vu, donc voilà on c’est séparé, mais on se voit toujours, on est toujours ami
DINO ET JEAN-CHARLES SKARBOWSKY
Aujourd’hui tu es avec Omar Benamar, comment c’est passé votre rencontre ?
J’ai rencontré Omar par l’intermédiaire d’Ahmed Hassan qui est son élève. J’ai été m’entraîner deux, trois fois avec eux, et tout de suite il y a eu un « feeling » qui c’est crée avec Omar, une confiance direct, on c’est compris sur plein de chose. Mais maintenant je vais boxer aussi pour le Derek car je m’entraîne régulièrement chez eux…
LA TEAM OMAR BENAMAR
Tu connaissais un peu la réputation d’entraîneur d’Omar Benamar ?
Oui je connaissais son palmarès d’entraîneur, tous les grands champions qu’ils a formé, Danny Bill, Grégory Choplin, Mohamed Bourkhis, Yassine Benhadj, la liste est longue, je connaissais ces qualités d’entraîneur. La première fois que je l’ai rencontré j’étais un peu impressionné parce que c’est un « Monsieur » du Muay. Mais il est venu vers moi, il m’a parlé, il a su me mettre en confiance. J’ai fais la saison 2012 avec lui où j’ai combattu contre Keo Romchang avec malheureusement arrêt de l’arbitre à la deuxième reprises sur une ouverture sur coude. Après on a fait le Tournoi Wicked One où j’ai fais un très beau combat mais je n’ai pas pu continuer parce j’ai fais un petit malaise dans les vestiaires, à cause du surentraînement. On a fait la finale des championnat de France classe A où j’ai gagné par Ko au premier round. Les combats que j’ai fais avec lui, j’ai eu des sensations qu’avec les autres entraîneurs je n’avais pas, c’est quelqu’un qui connaît bien la boxe, il sait parler au bon moment, il sait dire les bons mots pour s’en sortir correctement sur le ring dans un combat. Voilà et j’ai trouvé une grande confiance en moi grâce à Omar…
Tu t’adaptes assez facilement à d’autres styles de boxe ?
Oui je peux m’adapter malgré que je sois un puriste du muay thai. Après il faut savoir que dans le Muay il n’y a pas que le corps à corps et les coups de coudes, on sait aussi boxé en pieds-poings. Les nakmuays qui vont boxé en K1 ou en Kick Boxing montrent aux autres disciplines qu’on peut les égaler dans leurs propres disciplines
Combien tu as effectué de combats jusqu’à maintenant ?
J’ai fais 50 combats pour 37 victoires (4 KO), et 13 défaites
Dans quelle catégorie tu évolues ?
En – 63 Kg 500
Tu as quel style de combattant ?
On me classifie comme « fimeuu » (technicien). J’affectionne beaucoup le corps à corps et les coups de coudes. J’essaye de les placer souvent en combat même dès le premier round. J’aime bien aussi l’anglaise
Tu te perfectionne en anglaise, tu t’entraîne dans un club en anglaise ?
Oui cela fait plusieurs saisons que je tourne en anglaise avec des pros à Courbevoie. Je devrais normalement boxer en pro, en série C. J’ai envie d’aller me tester avec les mecs en anglaise, c’est un nouveau challenge. Voir ce que je vaux face à des gars 100% anglaise, face à des gars qui ne sont pas de ma discipline, je veux voir si j’ai les armes avec mes poings pour leur donner une bonne opposition, et pourquoi pas faire de belles choses
Quels sont les titres que tu as gagné ?
J’ai été Champion de France classe B en 2009. En 2010 j’ai été champion de France classe A. La finale c’était contre Rédouane Bencherif. C’était un gros combat contre un adversaire coriace et très dur, on a fait cinq rounds acharnés jusqu’à la fin. J’étais content de cette victoire parce qu’à l’époque j’étais avec Ismaïl Brahimi et je suis son premier Champion de France classe A. C’est la première ceinture importante pour son club et cela fait plaisir pour ce petit club qui est récent. Ma deuxième ceintures de Champion France classe A c’était avec Omar au mois de juin 2012 contre David Pinto de Brest. On l’avait annoncé comme un bon nakmuay, ce que je ne doute pas malgré ma victoire au premier round, mais ça été assez expéditif. Peut être que mon expérience du ring par rapport à la sienne à fait la différence. Mais je pense que c’est un jeune dont on va entendre parler…
Tu aimerais maintenant viser un titre européen ?
Oui bien sûr comme n’importe quel nakmuay c’est la finalité, j’ai fais mes preuves en championnat de France, aux championnats du Monde IFMA j’ai fais mes preuves aussi, donc voilà…
Tu as participé combien de fois aux Championnats IFMA ?
J’ai fais deux fois les championnats du Monde IFMA et une fois les championnats d’Europe IFMA. En 2009 j’ai été médaille de Bronze. En 2010 je suis en huitième de finale mais je ne peux pas continuer pour les quarts de finales car dans le premier combat je me fais casser le nez dans le premier round. Mais je finis le combat et je gagne à l’unanimité. Malheureusement la blessure a fait que je ne pouvais pas affronter mon adversaire suivant, un biélorusse. Au championnat d’Europe j’avais perdu au premier tour contre un très bon ukrainien. Voilà j’en garde une très bonne expérience. C’est une grande compétition, très relevé, et je serais prêt à la refaire !
Est ce que tu as déjà combattu en Thaïlande ?
Oui j’ai combattu pour les championnats du Monde IFMA, pour la WMF aussi, et j’ai fais un combat à Bangkok au Chatuchak Market. Là, le thai n’était pas au poids annoncé, il était plus grand et plus lourds que moi. J’ai perdu au deuxième rounds sur un middle qui m’a électrocuté le haut du corps, je pensais avoir les côtes cassés, en faite non. Mais j’en garde une bonne expérience quand même…
Tu t’es entraîné dans des camps en Thaïlande ?
Mon premier camp c’était sur Koh Samui, au camp Pinyo où j’ai été plusieurs fois. C’est un bon petit camp, beaucoup moins touristique que le fameux camp WMC à Lamai Beach. Je suis allé aussi au Sitsongpeenong à Bangkok qui est un très bon camp. Il y a Sittichai, Kem, ce sont les plus connus mais il y a aussi des petits jeunes comme Chaichana et Mapichit qui sont des nakmuays très, très fort. Je me suis bien entendu avec eux. L’entraînement est très dur et c’est vraiment un très bon camp
Tu as des adversaires en particuliers que tu voudrais affronter ?
Le monde du Muay est assez petit donc on se connaît un peu tous, je pense avoir fait le tour des nakmuays de ma catégorie en France, parce ce que j’en ai boxé beaucoup, pour la plupart deux ou trois fois. Maintenant ce que j’aimerais c’est d’avoir des challenges avec des combattants étrangers, des combattants internationaux ou des combattants thais. Mais si on me met une ceinture européenne en jeu face à un français, je combattrais bien sûr !
Combattre en Thaïlande c’est aussi quelque chose que tu souhaiterais faire plus souvent ?
Oui normalement j’ai prévu d’y aller bientôt, et j’espère pouvoir combattre là-bas. Si j’ai une opportunité, oui, j’espère combattre là-bas. J’ai 50 combats et je pense pouvoir m’en sortir correctement face à un thai et faire une bonne prestation. De toute façon je donnerais le meilleurs de moi même !
Quel est ton meilleurs souvenir de boxe jusqu’à maintenant ?
Je pense que c’est ma première ceinture classe A car j’ai commencé la boxe thai très tard, à 25 ans. Aujourd’hui j’ai 33 ans. Quand j’ai commencé, je me disais si j’arrive déjà en classe A, c’est bien. Après en classe A j’ai vu que je pouvais prendre une ceinture, et je l’ai fais. Mais jamais je m’étais dis que je pouvais prendre une ceinture en classe A en commençant à 25 ans. Et puis ma médaille de Bronze aux championnats du Monde, c’était un grand souvenir aussi !
Et ton pire souvenir ?
J’ai un combat que j’ai un peu en travers de la gorge, mais c’est un petit peu de ma faute. L’année dernière j’avais boxé en suisse, j’avais gagné aux points, et je m’étais inscrit aux championnats de France dans les deux fédérations FMDA et FFSCDA. Et donc la semaine d’après je boxais Anthony Defretin du Phénix. Pendant une semaine il a fallu que je maintienne mon poids, juste après un fight, et cela m’a affaibli. J’ai donc enchaîner deux combats en une semaine, j’ai perdu au premier round sur un middle qui m’a touché au plexus. Je n’étais pas au top de ma forme. Mais je ne me voyais pas refuser aux championnats, j’aime tenir mes engagements. Le premier tour des championnats de France est donc tombé une semaine après le combat en suisse, j’avais donné mon accord pour les deux rencontres. Donc voilà j’ai appris quelque chose, qu’il ne faut pas enchaîner deux combats importants en une semaine. Et Anthony Defretin c’est le premier à m’avoir mis Ko au corps en 50 combats. Mais c’est un très bon adversaire, un combattant qui va faire parler de lui je pense…
Quels sont tes combattants thais préférés aujourd’hui ?
Seanchai c’est le meilleurs, techniquement il est au dessus de tous. Buakaw aussi bien sûr, bien qu’on le voit surtout en K1, il faudrait le voir plus en muay. Mais moi j’aime bien les thais que l’on entend pratiquement jamais évoluer en France, par exemple comme Ekpracha que personne ne connaissait ou Saketdao, j’aime bien son style. En faite je n’ai pas de champions en particulier que j’apprécie, les thais ils sont tellement différent. Quand tu vois Singdam qui vient de battre Seanchai qui est pourtant le meilleurs actuellement. Mais j’observe beaucoup les combats des thais, et j’apprécie chaque style
Quel est ton métier ?
Je suis plombier de métier à la base. Actuellement je travaille à mi-temps dans un hôtel où je fais de la maintenance cela me permet de pouvoir boxer…
Tu arrives à concilier ton travail avec le sport de haut niveau ?
Quand tu travailles dans le bâtiment, que tu fais des chantiers, physiquement c’est dur. Mais je suis assez déterminé et j’aime le sport donc j’arrive à concilier les deux. Il faut savoir faire des sacrifices pour ce qu’on aime. C’est vrai que c’est dur après une journée de travail dans un chantier d’aller ensuite à l’entraînement. Mais le plus dur c’est d’y aller, une fois que tu ais à la salle, après c’est bon, tu te fais plaisirs. Mais là avec mon travail actuel à mi-temps ça va mieux…
Quels sont tes combats avenir ?
Je dois boxer normalement le 6 octobre en Allemagne contre le meilleur allemand de là-bas, Bihes Barakat qui est champion du Monde K1. C’est un challenge que je veux relever parce que l’année dernière j’avais déjà boxer en Allemagne contre un très bon ukrainien, j’avais perdu aux points, on avait fait un gros combat. Voilà donc là c’est en règle K1. J’ai accepté par rapport à l’organisateur parce qu’il m’avait bien accueilli. Mais j’ai déjà boxé en K1. C’est un autre style de boxe, c’est un autre défis mais je serais prêt pour montrer que les nakmuays français sont aussi bon dans d’autres disciplines voir meilleurs. J’attends pour un combat aussi dans le sud pour décembre. Aussi pour une proposition de combat en boxe Khmer car j’ai déjà boxé dans cette discipline. Mais je suis ouvert à toute proposition, je suis prêt à honorer des engagements…
6 OCTOBRE 2012 GALA KAMPFSPORT NACHT A LEVERKUSEN WIESDORF
Tu veux ajouter quelque chose ?
Je voudrais remercier toutes les personnes qui me soutiennent depuis le début de ma carrière. Je te remercie pour l’interview, je remercie le Derek Boxing où je vais maintenant . Je remercie Guillaume Kerner, Ismaïl Brahimi, Wendy Annonay, Omar Benamar, son fils qui est un nakmuay prometteur, un futur champion. Mon fils aussi qui a déjà fais des combats en assaut, il a dix ans, il s’éclate, je le laisse évoluer tranquillement. Et puis j’espère ouvrir plus tard ma salle et pouvoir entraîner des jeunes, donner des cours, voilà, contribuer à l’évolution du Muay Thai français…
Merci pour cette interview Dino et chookdee pour tes fights !
Merci
Dino Adad est un solide boxeur très technique, son métier très physique et ses durs entraînements quotidien lui ont forgé un mental d’acier. Dino est vraiment prêt à affronter les meilleurs de sa catégorie au niveau international. Avis aux promoteurs !
DINO ADAD
Age : 33 ans
Poids : 63 Kg 500
Nombre de combat : 50. 37 victoires. 13 défaites
Titre : Champion de France classe A (2010, 2012). Champion de France classe B (2009). Médaille de Bronze aux Championnats du Monde IFMA (2009)
Team : Derek Boxing/Omar Benamar
@ « Siamfightmag retransmet avec exactitude les propos des personnes interviewés qui n’engagent qu’eux même »