FABRICE ALLOUCHE
Interview de Fabrice ALLOUCHE
par Serge TREFEU (2009)
SERGE TREFEU : Bonjour Fabrice comment ça va, tu as grandi dans quel coin de la France?
FABRICE ALLOUCHE : Bonjour, ça va très bien, je suis du 18ème de la Porte de Saint Ouen à Paris
Comment as-tu découvert le monde de la boxe?
Grâce à mon père qui avait un magasin près du club de Roger Paschy, le Yamatsuki Gym. Mon père était ami avec Roger et pratiquait la boxe Thai dans son club, il coachait aussi les boxeurs dans les galas. Vers 14-15 ans j’ai commencé a assisté au cours de boxe thaï et au début je n’ai pas aimé du tout. Car je jouais au foot et j’aimais plus ce sport. Mais au fur et à mesure, en prenant le rythme des cours de boxe thaï cela m’a plus. Et j’ai fais mon premier combat en classe C à 16 ans. C’était à Nanterre (92) en 3×2 mn contre Bachiri, boxeur très populaire en anglaise à l’époque, un élève de Kouider. Il avait 26 ans alors que je n’avais que 16 ans et j’ai gagné aux points…
C’était à quelle époque ces premiers pas dans le Muay Thai?
C’était en 1982
Tu te souviens des champions français qui évoluaient à cette époque?
Oui c’était ceux du Yamatsuki car c’était le club phare de l’époque. Il y avait Kouider, les frères Desjardins, Gille Tyrolien, Christian Bafir, Jemi, ils boxaient tous en Hollande, c’étaient les stars de l’époque!
Roger Paschy entrainait tout ce petit monde?
Oui c’était le précurseur de la boxe thaï en France et mon premier professeur de boxe thaï, c’est lui qui m’a appris la boxe. Moi je suis entre la génération de Desjardins et celle de Danny Bill mais je suis plus proche de la génération de Desjardins
Cette génération c’était un peu celle des débuts du Muay Thai en France?
Oui à l’ancienne école c’était beaucoup d’anglaise et de low kick. C’était moins technique, c’était des boxeurs plus physique, la technique est arrivée au fil des années. On n’avait pas de vidéo et on ne connaissait pas la Thaïlande. Et Roger Paschy c’était un ancien karatéka, donc il était entre le karaté et le kick boxing. Notre boxe était vraiment axée sur les low kick et les middle, le corps à corps on l’a appris plus tard en allant en Thaïlande…
Tu es resté longtemps au Yamatsuki Gym?
Oui mais en faite à l’époque les frères Desjardins ont ouvert un club à la Courneuve, le Derek Boxing et comme c’était plus près de chez moi je suis allé au Derek en plus Roger avait arrêté un peu ses cours et ne s’occupait plus de boxeurs
Combien tu as fait de combats durant ta carrière?
J’ai fais 53 combats avec 45 victoires, 6 défaites et 2 nuls. La plupart de mes combats de 1983 à 1989 ont été pour le «Grand» Roger Paschy du Yamatsuki Gym et de 1989 à 1995 je les ai faits pour le Derek Boxing, pour les frères Desjardins. Ensuite je fus indépendant aidé par mes amis André Zeitoun et Anthony Elkaim…
Tu n’as combattu qu’en Muay Thai?
Non j’ai combattu aussi en Kick Boxing. En boxe thai j’ai fais 43 combats avec 35 victoires et 2 nuls. En Kick Boxing 10 combats pour 10 victoires
Quel a été le premier titre que tu as remporté?
C’était en 1985 à Bezons pour le Championnat de France Junior poids coq en 53 Kg, en 5 x 1mn30 contre Kertoubi de l’ESN, un élève de Kouider. C’est mon premier titre que j’ai remporté!
En quelle année tu es parti pour la première fois en Thaïlande?
J’ai fais mon premier séjour en Thaïlande en 1986 avec Scalp et Léon des boxeurs du Derek. Nous sommes allés chez Capitaine Narris, c’est lui qui c’est occupé de ramener les premiers thaïs en France comme Somsong, Attapong…
C’était dans quel camp?
C’était le camp Petningkrap ou il y avait Wanphadet un grand champion du radja, il y avait aussi Somsong, Attapong. Somsong est l’un des premiers thaïs à venir en France pour boxer, il a rencontré Nikiéma, Prestia. J’ai fais mes premiers entrainements dans ce camp et la première année ou j’y suis allé, ils m’ont envoyé boxer dans le nord à Chiangrai
Tu as fais ton premier combat avec les coudes?
Oui je n’avais que 8 combats en classe C et ce fut mon premier combat en classe A. Je me suis fais traumatiser pendant 2 rounds, j’ai été compté deux fois et au troisième round en corps à corps j’ai réussi à le piquer en genoux et abréger le combat. C’était une belle expérience car j’étais tout seul avec juste des thaïs qui me coachait qui parlaient très peu l’anglais…
Combiens de fois tu as boxé en Thaïlande?
J’ai boxé 9 fois en Thaïlande. Quatre victoires aux points, deux victoires par KO et trois défaites aux points…
Tu as eu l’occasion de combattre dans un grand stadium de Bangkok?
Oui j’ai boxé Pepsi, grand champion du Radja. J’ai rencontré Pepsi au Radja en 1989, j’ai perdu aux points contre lui après un grand combat avec les coudes. Jaïd (Champion du Monde) avait boxé dans la même soirée contre un grand champion thaï, il avait gagné aux points. J’ai boxé aussi à l’époque avec Jaïd des thaïs classés au Radja, ont avaient perdus aux points mais ont avaient fait des combats mémorables avec les coudes, c’était en 1988…
Vous étiez vraiment dans les premiers français à combattre dans ce mythique stadium?
Oui surtout que nous ont étaient dans les petites catégories en 53-54 Kg, et en Thaïlande il y a du monde dans ces catégories, ont a rencontré des boxeurs au même poids. De plus à l’époque pour un étranger c’était plus difficile de boxer au Radja que maintenant. Mais grâce à Capitaine Narris qui était promoteur et organisait tout les mercredis au Radja, ont a pu boxer. Avec Jaïd et Fabrice Payen nous sommes parmi les premiers français à avoir boxé les champions thaïs à poids égal et classés au Radjadamoen!
Tu as aussi boxé au Japon?
Oui deux fois avec une victoire et une défaite. J’ai rencontré en 1998 un champion japonais Shinya Sakuma pour un titre mondial de boxe thaï unifié WKA-WKC en poids plume (57 Kg), j’ai perdu aux points de très peu mais j’ai gagné la coupe du meilleur combattant de la soirée, coupe offerte par Fuji TV. Le combat était assez équilibré mais au 4ème round je subi un compte. Et là-bas ce qui est perturbant aussi c’est que les minutes de repos ne sont pas de 1mn30 mais de seulement 1mn, donc voila le combat était serré mais je perds le combat quand même, il n’y a rien à dire. Sinon j’ai battu Maeda par KO au 2ème round à Tokyo pour la demi-finale Mondial WKA en Kick Boxing, c’était en 1996 en super-coq (55 Kg)
Tu as gagné une ceinture de champion d’Europe de boxe thaï, c’était contre qui?
Contre le belge Osman à Liège en Belgique. C’était en 1991 en poids plume (57Kg), j’ai gagné aux points. J’ai perdu la revanche, sans titre en jeu, contre Osman en 1994 au cirque d’hiver lors d’un gala Canal Plus mais il y avait 4 Kg de plus en sa faveur. Ce fut un combat très dur, j’avais remplacé Khaled qui avait préféré boxer Lucien Deroy à poids égal que d’accepter Osman avec 4 kilos d’écart…
Tu as aussi gagné une ceinture de «Champion d’Amérique du Nord» en boxe thaï c’était en quelle année?
Oui ce titre «Champion d’Amérique du Nord» ISKA est ouvert aux étrangers. C’était en novembre 1998 à Fresno au Nevada. J’ai battu aux points le thaïlandais Nopadon du camp de Kobal. Kobal lors de cette soirée avait battu mon grand ami le regretté Rédouane Bougara (paix à son âme). A la base j’étais en vacance pour voir Rédouane et c’est lui qui m’avait trouvé ce combat. Dans mon coin il y avait Sam Berrandou, j’ai gagné ce combat grâce à mon mental!
Quels sont les champions que tu asrencontrés durant ta carrière?
Ce sont des champions de l’époque, ces noms ne parleront peut être pas aux jeunes de maintenant. J’ai rencontré en boxe thaï, Lamaria du club Lumpini de Saint Denis pour le titre de Champion de France sénior en 1990 (Victoire par KO au 3ème round). Said Bensimed (Vice champion du Monde de Full Contact), un kick boxeur de renom, je l’ai battu aux points en boxe thaï en novembre 1992 au Palais des Sports Marcel Cerdan à Levallois, en direct sur Canal Plus. Un autre boxeur de renom, Bohadjar qui a été formé par les thaïs. J’ai fais un match nul face à lui pour le championnat de France poids plume (57 Kg) à Nanterre, en 1991. En juin 1993 à Coubertin (Paris), j’ai battu Lataméne du Lumpini Saint Denis, après être allé deux fois au tapis au premier round, je gagne par KO 2ème round. Ce fut le grand choc franco français, élu combat de l’année par la presse spécialisée. En septembre 1993, j’ai battu aux points le célèbre hollandais Michael Lieuwfat du club de Dekkers, c’était à Anvers en boxe thaï pour le titre Européen unifié WKA-IMF en poids plume (57 Kg). Un combat de fou, l’un de mes plus durs. J’ai battu en Kick Boxing par KO au 5ème round l’Italien Marion Roberto à Avignon pour ma défense de titre mondial WKA, c’était en 1997, en super coq (55 Kg). Pour une autre défense de mon titre WKA en 1997, j’ai battu Darius Jung (Champion du Monde en titre WKA en Full Contact). Il était invaincu en Full Contact en catégorie coq (53 Kg), il m’a défié en super coq pour mon titre Mondial WKA, c’était à Varsovie en Pologne. Je perdais aux points après avoir été compté au 5ème round, mais je n’ai jamais douté mentalement et je l’ai laminé en low kick pour gagner par KO au 6ème round. Ce fut un combat éprouvant car j’étais chez lui, le public me hué et il était supérieur à moi techniquement. Mais grâce à mon coin, notamment mon ami Anthony Elkaim, j’ai su trouver la force mentale pour le faire céder avec mes low kicks. En 1991 à Birmingham en Angleterre, en kick boxing, en 58 Kg, j’ai battu le grand champion de Full Contact Montcoya un américain de Los Angeles. J’ai gagné par KO au 7 ème round, KO dans les jambes. C’était un combat de prestige pour être dans le classement Mondial Kick Boxing WKA. J’ai rencontré le grand champion Khaled en 1990 (défaite), le grand champion thaïlandais Anoukoun en 1988 (défaite). Le grand champion Pepsi (défaite). Hadj qui est match maker maintenant, Carnio, et beaucoup d’autres…
Tu boxais en Muay Thai et en Kick Boxing, dans lesquels de ces deux disciplines tu préférais combattre ?
En boxe thai mais j’étais un combattant dans l’âme, ce n’est pas trop la victoire ou la défaite qui m’intéressait. Je n’avais pas de pression car je venais pour prendre des coups et en donner, pour moi c’était la fête, faire plaisir aux publics !
Quel style de boxe tu avais ?
J’étais un boxeur très physique qui avançait. Je travaillais beaucoup en anglaise et low kick mais j’aimais aussi le corps à corps. Mais je crois que ma grande force c’était que je pouvais me faire “défoncer” pendant 4 rounds, mais j’avais toujours espoirs au 5ème de retourner la situation, je ne lâchais rien…
Dans le jargon on appelle ca “un boxeur généreux” un peu à la Jo Prestia, c’est ce que tu étais ?
Oui c’est un beau compliment car Prestia est un grand champion, une référence !
Justement est ce qu’il y a eu des boxeurs qui t’ont inspiré au début de ta carrière ?
Oui André Richard Nam, Philippe Cantamessi, Jo Prestia, des guerriers, des boxeurs généreux…
Ton père Daniel Allouche, l’un des présentateurs de boxe les plus connus, a eu l’occasion et la fierté de te présenter lors de nombreux galas, comment tu as ressenti cette expérience ?
C’est difficile parce qu’aucun boxeur ne peut se mettre à ma place. Tu dois faire abstraction psychologiquement, tu as une pression supplémentaire. Dans le vestiaire, l’attente je n’avais pas peur j’ai toujours su gérer la pression. Quand j’allais du vestiaire au ring j’étais concentré, dans le combat. Mais c’est vrai que lorsque je montais sur le ring le fait de voir mon père cela me perturbait un peu, ca me m’étais une pression supplémentaire. Quand je gagnais c’étais une grand fierté. Mais je pense que si c’était à refaire j’essayerai de boxer plus à l’étranger pour ne pas voir mon père sur le ring et ne pas avoir cette pression en plus, boxer plus détendu…
Quel a été ton adversaire le plus dur ?
Je pense que c’est contre Pepsi, un grand champion qui a eu plusieurs ceintures du Radja. On a fait un combat dur, j’ai perdu aux points avec des ouvertures du aux coups de coudes. Mon combat contre Michael Lieuwfat fut aussi l’un des plus durs. Et celui contre Montcoya aussi qui était un grand champion de Full, un grand souvenir !
Quels sont pour toi les meilleurs boxeurs actuellement?
Pour moi c’est Farid Villaume. Car en plus d’être un grand champion, il est en dehors du ring quelqu’un de très humbles. C’est une référence et il a encore de belle année devant lui. Sinon il y a d’autres boxeurs que je connais moins bien c’est Pinca et Lidon qui sont de très bon boxeurs. Il y aussi Kamel Jemel qui est un ami, c’est un grand champion. On a un peu évolué ensemble, on a même failli se rencontrer. J’ai eu l’occasion de le conseiller, c’est quelqu’un aussi de très humble. J’apprécie aussi beaucoup Totof qui a une régularité constante, en plus c’est quelqu’un de mon club, le Derek. Il y en a beaucoup des champions, j’aime bien Johann Fauveau, Mehdi Zatout, Albert Chey. On a la chance en France d’avoir maintenant des boxeurs d’un très bon niveau technique qui sont imbibés par le Muay Thai. Notre génération à nous était très physique et celle d’aujourd’hui est beaucoup plus technique. Je pense le seul reproche que j’ai pour cette nouvelle génération par rapport à nous c’est qu’elle est un peu moins mental. A l’époque comme on avait moins la technique on n’y allait plus au mental. On ne se posait pas la question s’il y avait trois ou quatre kilos de différence, on ne calculait pas. Ce qui n’est pas bien mais je pense qu’en mental on était supérieur maintenant en technique ils sont bien supérieur à nous. Un autre boxeur que j’allais oublier et qui m’a fais vibrer c’est Jean-Charles Skarbowsky. C’est vraiment l’un des rares à avoir rivalisé avec les champions thaïs chez eux et au même poids…
Lorsque tu as terminé ta carrière de boxeur, qu’est ce que tu as fais?
Avec des amis, notamment Joey Star, on a monté une marque de vêtement qui s’appelait «Come 8». Au départ on a ouvert une boutique de chaussure puis ont a créé des tee-shirts. Cette marque a pris une amplitude médiatique importante grâce aux chanteurs Joey Star et Kool Shen qui étaient connus et appréciés des jeunes. C’était les leadeurs du groupe NTM, ils ont porté la marque. Pour moi cela m’a permis d’apprendre un métier que je ne connaissais pas, la communication, je m’occupais de la communication du marketing, j’ai appris sur le tas. J’étais assez froid et renfermé et cela m’a permis de m’ouvrir plus aux gens, de rencontrer du monde, d’apprendre plus de chose sur moi. Et puis de gérer des gens aussi car à la fin nous étions quand même quarante employés dans la boite. On a été sous le feu des médias, ont avait une certaine notoriété. L’histoire a duré de 1999 à 2004, ce fut une belle expérience…
Joey Star et Kool Shen tu les connais depuis longtemps?
Oui depuis très longtemps. Avant qu’ils soient chanteurs, ils étaient danseurs et ils venaient s’entrainer au Derek Boxing à La Courneuve comme ils étaient de St Denis c’est à coté. C’est là-bas que je les ais connus…
Tu as réalisé un DVD «Kick Boxing Anthology» qui a très bien marché, comment t’es venu cette idée de sélectionner des combats mémorables et de les mettre sur un DVD?
A l’époque de «Come 8» comme je gagnais bien ma vie et que financièrement ca allait, j’ai décidé de me faire plaisir. J’ai donc proposé à Sami Kebchi, propriétaire de ses bandes, de sélectionner des combats avec lui et de faire une anthologie des combats qu’il avait diffusés. Normalement ont devait le faire sur plusieurs DVD. Le premier DVD a bien marché parce que j’ai investi beaucoup dans le marketing pour faire connaitre le produit, j’ai pris des risques mais ca a bien marché. Le deuxième DVD a été plus difficile parce qu’il a été distribué par Sony et Sony avait fait une fusion avec BNG, suite à cette fusion il y eu une guerre intestine entre les commerciaux et c’est tombé au moment de la sortie du DVD qui a été mal diffusé, donc il y a eu une perte. De plus il y a eu des petits soucis avec certains boxeurs, comme il y a eu un effet médiatique, ils ont crus qu’ils pouvaient prendre de l’argent. Mais comme Sami Kebchi était organisateur, il y avait un vote de juriste prudence qui stipulait que «les images prises sur un ring, le propriétaire est l’organisateur de l’événement» donc voila. On ne va pas citer de nom parce que ce n’était pas tout les boxeurs qui ont fait ca, les gens ont pris des avocats mais ils n’ont pas pris d’argent car j’étais protégé. Donc je me suis dis puisqu’il y a des histoires comme ca, et bien j’ai dis qu’ils le fassent eux même. Et au jour d’aujourd’hui ca va faire cinq ans et personne ne l’a fait. Les gens se sont aperçus que c’est difficile, faut récupérer les bandes, ce sont de vielles images il faut les retravailler. De faire venir des gens comme Charles Bietry pour commenter, aller en studio, retravailler les images, c’est du travail. Et puis c’est de l’investissement, ce n’est pas tout le monde qui peut sortir 30000 ou 40000 euros et se dire je ne suis pas sûr de gagner de l’argent. Mais je me suis bien amusé, j’ai pris du plaisir, c’est une bonne expérience…
Tu es aussi à l’origine d’un magazine qui s’appelle «5 Styles»?
Oui j’ai eu un magazine «5 Styles» que j’ai créé avec un ami, l’histoire a duré 4 ans. Ensuite j’ai vendu mes parts, il existe toujours. C’est le premier magasine gratuit du milieu urbain, sport, musique, mode, cinéma…
Aujourd’hui qu’est ce que tu fais?
A la fin de mon aventure avec le textile je me suis reposé un peu. Puis comme j’avais pris beaucoup de poids, j’ai repris soin de moi, j’ai reperdu du poids. J’ai un diplôme de BTS en diététique et j’ai mes diplômes d’instructeur en boxe anglaise. Et à Dijon j’ai passé un diplôme de préparateur physique. J’ai donc décidé de faire du «coaching sportif». A la base c’était pour les gens qui voulaient perdre du poids, se remettre en forme. Petit à petit j’ai eu une certaine clientèle, des chefs d’entreprises, des gens lambda. Je faisais du coaching personnel, j’allais en entreprise donné des cours de sports à des gens qui ont besoin de perdre du poids ou de reprendre confiance en eux. Et petit à petit j’ai fais des cours aussi pour les gens qui veulent apprendre les sports de combats, du self défense, de la boxe…
Ton passé de boxeur t’a servir pour ce nouveau métier?
Oui beaucoup dans l’analyse des gens, d’avoir une certaine psychologie, une approche des personnes. Mon expérience de chef d’entreprise dans le textile m’a servi aussi pour gérer les gens, gérer le caractère et la personnalité de chaque personne différente. J’ai fais des formations de yoga et de sophrologie qui me servent bien aussi dans la compréhension des gens. Les gens ne viennent pas me voir pour les mêmes raisons certaines personnes viennent pour perdre du poids, d’autres parce qu’elle a du stress et veut l’évacuer en faisant du sport, d’autres parce qu’elle c’est fait agresser et elle veut apprendre un sport de combat. Mais ce qui est enrichissant dans toutes ces rencontres, c’est que je vois tout les jours des gens différents et que je dois me remettre en question pour comprendre leurs besoins. Je fais de nouvelle formation pour m’améliorer, par exemple j’ai fais une formation en PNL, le PNL c’est de la Programmation Neuro-Linguistique, c’est pour comprendre le gestuel des gens, leurs langages…
Tu fais maintenant des séances de massage, cela fait aussi parti de la préparation physique ?
Oui c’est un plus. Je me suis aperçu que j’avais un vrai don pour ca. Lorsque le groupe NTM a refait son come back, ils m’ont demandé de s’occuper de leur préparation physique. Quand ils ont fait Bercy, ils avaient cinq dates à faire dans cette salle et comme la salle est grande, ils enchainaient tout les jours, c’était physique comme un combat. Donc ils m’ont demandé d’être avec eux dans les loges, de les drivers, de faire attention à ce qu’ils boivent à ce qu’ils mangent, leurs faire un échauffement. Après je leurs est demandé si ca les intéressait de faire des séances de massages avant et après pour la récupération. Cela leur a plu et ils ont été très content parce qu’ils ont voulu que je les accompagne sur toutes les dates de leurs tournées. Mais je fais surtout ces massages pour des femmes ou des sportifs de haut niveau, je l’inclus pour de la récupération physique
Ce sont des massages proches des massages traditionnels thaïlandais?
Non ce sont des massages Shiatsu et Californien car j’ai fais des formations sur ces deux techniques de massage
Comment on prend contact avec toi pour un coaching personnel?
C’est beaucoup par bouche à oreille mais il y a des blogs qui ont été créés avec des informations pour ceux que cela intéresse
Tu fais parfois ces préparations dans une salle de boxe?
Oui dans une salle du 17 ème arrondissement de Paris. Parce que je m’occupe maintenant de la préparation de boxeurs Pro comme Brice Faradji (champion de France), Rachid Jkitou (espoir invaincu) et Jean-Paul Mendy (challenger mondial). Quand ils ont des préparations pour de gros événements, j’interviens comme coaching mental avec eux. Je l’ai fais aussi avec un autre ami à moi Fréderic Klose pour son championnat du Monde et d’Europe, en anglaise, l’année dernière. Je me suis occupé de la préparation physique et mentale de Yohan Fauveau pour son combat contre Farid Villaume. Je l’ai fais aussi sur quelques joueurs de foot, notamment Jérôme Leroy. Ils ont tous été très content de mes services. Voila donc je commence à rentrer dans le milieu sportif dans le pur coaching mental, car il y a une demande…
Le coaching mental cela consiste en quoi exactement?
C’est de la psychologie. Beaucoup discuter avec la personne, d’analyser les éventuels problèmes qu’elles a, dans quel côté elle doit être rassuré. Voir ces entrainements et de donner quelques conseils car de l’extérieur c’est plus facile d’analyser. L’avantage que j’ai aussi pour le coaching mental c’est que j’ai connu le haut niveau en sport. En boxe il y a un truc qui est énorme c’est que l’on doit être au poids le jour J, on a un premier combat contre le poids. On a un combat contre le public aussi, et l’attente. Gérer l’attente dans le vestiaire, le moment de monter sur le ring, faire abstraction du public quand on se retrouve en hauteur sur le ring. Donc voila faut analyser tous ces paramètres, s’adapter à la personne, être à l’écoute. Je me sers de toutes mes expériences de vies, j’ai 41 ans, de mon expérience de chef d’entreprise. Je lis des bouquins de psychologie cela m’aide aussi. Des conseils de mon père qui sont enrichissant. Mon père est quelqu’un de passionné qui n’attend pas après la boxe pour vivre malgré qu’il soit speaker, c’est quelqu’un qui fait beaucoup de bénévolat. Ces conseils sont toujours précieux. Moi je suis pour le travail d’équipe dans les entrainements chacun peut amener quelque chose aux boxeurs pour son évolution, l’entraineur, le sparring partner, le soigneur, le coach sportif…
Tu dois te remettre souvent en question dans ce genre de job?
Oui car dans la vie rien n’est jamais acquis. Même si j’ai des compétences, je ne suis pas satisfait, j’essaye toujours de m’améliorer. Je paye même des coachs pour me coacher, il n’y a que comme cela que j’avancerais. Il y a apprendre de partout dans tout les sports…
Je te remercie pour cette interview et bonne continuation pour tous tes projets
Merci à toi et je tiens à remercier Roger Paschy qui m’a formé. Mon père qui ne c’est jamais mêlé de ma carrière, il m’a laissé faire mes choix seuls même si parfois je faisais des erreurs, il m’a toujours soutenu. A mon ami Antonio Ferrara pour qui je fais des programmes d’entrainements pour son régime carcéral. Les frères Desjardins, Leon du Derek, Anthony Elkaim, André Zeitoun et Samy Khebchi pour qui j’ai boxé 6 fois avec Canal Plus, les lecteurs de SIAMFIGHTMAG et tous ceux que j’ai oublié…
FABRICE ALLOUCHE :
Poids : 55 Kg
Nombre de combat: 53 combats. 45 victoires. 6 défaites. 2 nuls.
Titre: Boxe Thai: Vice Champion du Monde WKA-WKC (1998). Champion d’Europe (1991, 1992, 1993, 1994). Champion d’Amérique du Nord ISKA (1998). Champion de France (1989, 1990, 1991, 1992). Champion de France Junior (1985, 1986)
Kick Boxing: Champion du Monde WKA (1997, 1998, 1999). Champion d’Europe WKA (1996). Champion de France WKA (1995)
Club: YAMATSUKI GYM et DEREK BOXING