SIAM FIGHT MAG

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Interview de SABRI THAI, Youtubeur N°1 sur la Thaïlande, vidéaste, pratiquant de boxe et Fan de sport de combat !

Temps de lecture : 6 minutes

Interview de SABRI THAI, Youtubeur N°1 sur la Thaïlande, vidéaste, pratiquant de boxe et Fan de sport de combat !

by Serge TRÉFEU (2025)

Serge TRÉFEU : Bonjour Sabri, comment ça va ?

SABRI THAI : Ça va merci, et toi tu vas bien ?

Beaucoup de personnes te connaissent en tant que youtubeur spécialisé dans les histoires de Français en Thaïlande, mais peu de gens savent que tu es un véritable passionné de sports de combat, de Muay Thaï et de boxe, que tu as d’ailleurs pratiqués. Peux-tu nous en parler ? Où as-tu commencé la boxe ?

En 2005, j’ai voulu me lancer dans un sport de combat. J’avais auparavant pratiqué pas mal de disciplines comme le football américain ou le breakdance. Alors, je suis allé chercher un club à Lyon. C’était un club où l’on pratiquait le kick-boxing et le free fight (MMA)

Quel était le nom du club ?

C’était le club Team Ezbiri, du champion Fouad Ezbiri. À l’époque, il se trouvait à l’Espace 101, qui servait à la fois de dojo et… de salle de mariage ! (Rires)

Fouad Ezbiri

Fouad Ezbiri était un grand champion, il a eu un très beau parcours en kick-boxing, il a également combattu en Muay Thaï, il a aussi été combattant en free fight ?

C’était un véritable expert : il a même fait des stages de jiu-jitsu brésilien au Brésil, et il a remporté un titre mondial dans l’organisation “Absolut Fight”, une ligue où les combats mélangeaient plusieurs disciplines comme la boxe, le Muay Thaï, la lutte… C’était vraiment les débuts du MMA. Et oui, c’était un très grand champion en Kick Boxing !

Fouad Ezbiri, champion du monde WAFF (World Absolut Fight Federation) en -65 kg, en 2002, face au Portugais Nelson Monteiro

À cette époque, le MMA / Free Fight, c’était un sport encore inconnu du grand public ?

Oui, le Free Fight (combat libre) n’était pas du tout connu à l’époque… C’était encore très underground, loin de ce que c’est devenu aujourd’hui…

Vous vous entraîniez dans quelle discipline ?

On faisait un peu de tout. Officiellement, le sport principal du club, c’était le kick-boxing, mais on pratiquait aussi du Muay Thaï, du jiu-jitsu au sol, de la boxe anglaise… C’était vraiment complet, un entraînement très polyvalent

Quels champions y avait-il dans le club ?

Déjà, il y avait Fouad, bien sûr, et aussi son petit frère, Abdellah Ezbiri (champion du monde K-1, champion d’Europe K-1), qui commençait à se faire un nom. Il est devenu très connu par la suite, il a mis notamment KO Victor Pinto (Champion français du circuit Thai Fight installé en Thaïlande) au Glory !

Tu t’es entraîné avec Abdellah Ezbiri ?

Oui, tout le monde s’entraînait ensemble. Fouad accueillait les jeunes de tous niveaux, il y avait vraiment une bonne ambiance dans le club.

Et je me souviens qu’autour de 2006 / 2007, Fouad avait commencé à organiser ses premiers galas, qui s’appelaient “Fight Zone”. Il nous avait présenté un combattant impressionnant qui allait participer à son événement, c’était Patrice Quarteron (champion du monde IKF, champion d’Europe WKN)…

Patrice Quarteron, il commençait à se faire un petit nom à cette période ?

Oui, il faisait beaucoup parler de lui à travers des vidéos de ses combats en poids lourds. On était tous impressionnés, il avait une carrure imposante et on pensait vraiment que c’était un grand champion.

Mais avec le recul… on s’est rendu compte que c’était surtout un grand showman, avec une grande bouche pour faire le buzz ! (Rires)

Combien de temps es-tu resté dans le club de Fouad Ezbiri ?

Environ trois ans

Est-ce que tu as fait un peu de compétition ?

Non, pas du tout. Je ne m’entraînais qu’en loisir, parce que j’étais étudiant à l’époque, à la fac, et mes études étaient ma priorité.

J’ai voulu tester les sports de combat par curiosité, pour apprendre un style de combat et aussi pour me maintenir en forme

Qu’est-ce qui t’a amené à pratiquer la boxe ?

C’est d’abord le Free Fight qui m’intéressait. J’avais déjà testé d’autres sports comme le breakdance, ce qui m’avait donné une certaine agilité et une bonne maîtrise de mon corps, surtout en souplesse.

Alors je me suis dit que je pourrais peut-être bien me débrouiller dans un sport de combat complet, avec les poings, les pieds, la lutte au sol… un truc comme le Free Fight.

Parce que le Free Fight, à l’époque, c’était moins codifié que la boxe ou le kick-boxing. C’était un sport de combat plus instinctif, avec des règles bien sûr, mais plus proche de la bagarre de rue…

Pourquoi ? Parce que tu étais bagarreur quand tu étais plus jeune ?

Oui, un peu. Je ne cherchais pas la bagarre, mais j’ai eu pas mal d’altercations dans la rue. J’ai grandi en Algérie, et dans mon quartier, j’ai vite appris quelques techniques, notamment les balayages.

Quand tu savais faire une bonne balayette à un type, tu le mettais rapidement à terre.

J’ai eu plusieurs bagarres à l’adolescence, mais je n’aimais pas vraiment frapper avec les poings pour faire mal ou abîmer le visage de quelqu’un.

Quand je mettais le mec au sol, pour moi, la bagarre était terminée. C’était comme ça à l’époque

Avant de venir en Thaïlande, tu connaissais déjà le Muay Thaï ?

Oui, bien sûr ! J’en avais déjà pratiqué un peu dans le club de Fouad Ezbiri, et puis… aussi grâce à Jean-Claude Van Damme avec Tong Po ! (Rires)

La première fois que tu es venu en Thaïlande, tu as été voir un match de Muay Thaï ?

Oui ! La première fois que je suis venu en Thaïlande, c’était en 2015, et l’une des premières choses que j’ai faites, c’était d’aller au stadium du Ratchadamnoen à Bangkok.

Je savais que c’était un lieu mythique pour de grands matchs de Muay Thaï. Et bien sûr, j’ai pris une photo devant le stadium pour immortaliser ce moment !

Sabri devant le mythique stadium du Radja de Bangkok

Et ensuite, tu as continué à voir des combats une fois installé en Thaïlande ?

Oui, j’en ai vu pas mal. J’ai notamment assisté à un combat de Youssef Boughanem (Champion du Lumpinee, champion du Radja, champion Omnoi, champion du monde), et j’ai vu aussi d’autres grands champions sur le ring

Tu connais les champions thaïlandais de Muay Thaï d’aujourd’hui, ou les anciens ?

J’étais très fan de Buakaw. Je regardais toutes ses vidéos de combats, surtout quand il combattait au Japon dans le K-1 Max.

Je me souviens encore à quel point ça m’avait révolté quand il s’était fait voler le titre du K-1 Max contre le Hollandais Andy Souwer, alors qu’il l’avait clairement “défoncé” sur le ring.

C’est ce jour-là que je me suis dit que dans les sports de combat, il pouvait parfois y avoir un gros manque d’impartialité…

J’aime aussi beaucoup Saenchai, et évidemment je connais bien les champions actuels du ONE, comme Rodtang, Superlek ou encore Tawanchai

Est-ce que tu connais des champions français de Muay Thaï ?

Oui, je connais Jaid Seddak (champion du monde, champion d’Europe), avec qui j’ai eu le plaisir de faire une interview. Fabrice Allouche (champion du monde, champion d’Europe), aussi avec qui j’ai échangé quelques discussions.

Il y a Youssef Boughanem, que j’ai interviewé également, mais lui il est de nationalité belge.

Et j’ai échangé un peu avec Jean-Charles Skarbowsky (N° 1 du stadium du Radja de Bangkok, champion d’Europe), qui est très connu en Thaïlande. Il m’a l’air d’être un champion atypique, avec un parcours vraiment à part.

Je suis aussi, grâce à toi, le parcours des jeunes champions de la famille des « 3 Frères Nakmuay » (Isaac, Kaïs, Nahyan, Petch Muay Thai Gym) qui sont installés à Hua Hin, et le jeune Sandro (Alek Singha Mawynn). J’ai d’ailleurs eu l’occasion de me rendre dans son camp de boxe à Koh Samui (Yodyut Muay Thai Gym) mais il n’était pas présent ce jour-là

Tu regardes les matchs de Muay Thaï à la télévision thaïlandaise ?

Parfois, oui, surtout les matchs au ONE. Mais j’aime surtout regarder les matchs de MMA et de boxe anglaise.

Mais honnêtement, je préférais les matchs de MMA des débuts du Free Fight, quand il y avait des affrontements entre différents sports de combat. Les karatékas défiaient les boxeurs, les lutteurs affrontaient les judokas, les mecs du kung-fu se battaient contre des combattants de Muay Thaï ou de jiu-jitsu… Cette formule d’affrontements était vraiment excitante !

Tu voyais quel sport de combat avait le dessus sur l’autre, pour déterminer quel était le meilleur art de combat, un peu comme Bruce Lee l’avait fait à son époque.

Et au fur et à mesure, on a vu que les meilleurs arts de combat étaient le Muay Thaï et le jiu-jitsu. Du coup, ils ont combiné ces deux disciplines et ça a donné le MMA, un sport hybride. Maintenant, en MMA tu as parfois des matchs intéressants et explosifs, mais aussi souvent des combats un peu chiants, avec de la lutte tout le temps, du début à la fin du match…

Tu as réalisé quelques vidéos sur des personnalités du monde de la boxe, tu peux nous en parler ?

Oui, j’ai réalisé un beau reportage sur Cédric Gautier, qui possède un magnifique camp de boxe dans un building à Bangkok.

J’ai également eu l’occasion d’interviewer Youssef Boughanem dans son camp de boxe à Pattaya. C’est vraiment un grand champion.

J’ai aussi découvert Jaid Seddak, un ancien de la boxe thaï avec un parcours exceptionnel, tant en Thaïlande qu’en France.

Enfin, j’ai réalisé une vidéo sur Maurice Brière, un Français passionné par les tatouages thaïlandais et professeur de Muay Thaï. Le tournage chez son maître tatoueur à Bangkok a été un moment vraiment intéressant

Sabri Thai, Serge Tréfeu, Jaid Seddak, Bangkok by night
Sabri avec Maurice Brière à Bangkok

Cela fait combien de temps que tu vis en Thaïlande ?

Je me suis installé en 2017 et j’ai commencé mes vidéos en Thaïlande vers cette période

Sabri a réalisé de nombreuses vidéos à Bangkok, mais aussi à Koh Samui, à Pattaya et dans d’autres endroits de Thaïlande

Merci beaucoup Sabri pour cette interview !

Merci à toi Serge

Sabri Thai est devenu l’un des youtubeurs les plus connus de Bangkok

Sabri Thai est un expatrié franco-algérien tombé littéralement amoureux de la Thaïlande. Il s’est marié avec une Thaïlandaise et vit dans ce pays depuis maintenant huit ans.

Depuis plusieurs années, il produit des dizaines de vidéos sur YouTube, mettant en lumière les vies de quelques français parmi les 45 000 expatriés français qui vivent en Thaïlande.

Dans ses vidéos, Sabri s’efforce de montrer ce qui pousse ces Français à quitter l’Hexagone pour s’installer définitivement dans ce pays. Chaque portrait d’expatrié qu’il présente dévoile une facette unique de la vie en Thaïlande et un rapport particulier avec un pays aux codes très éloignés des coutumes françaises.

Sabri aime aussi faire découvrir le quotidien des Thaïlandais et démystifier certains clichés que les Occidentaux ont à leur sujet. Il offre ainsi une immersion totale dans les us et coutumes du Royaume du Siam à travers ses vidéos, qui sont parfois instructives, drôles, surprenantes, voire dramatiques.

Grâce au succès de ses vidéos originales, Sabri Thai est devenu l’un des plus importants youtubeurs d’Asie et le N°1 pour la communauté française en Thaïlande.

Mais Sabri Thai n’est pas qu’un youtubeur. C’est aussi un vidéaste accompli, auteur de plusieurs court-métrages, et il a le projet ambitieux de réaliser des films en long métrage en Thaïlande !

Il a d’ailleurs réalisé un super documentaire sur Stéphane Lambert, le producteur du documentaire “INSTANT BADASS”, un film qui raconte l’histoire du remarquable mouvement de Street Fight à Bangkok.

Dans cette vidéo, on découvre les raisons d’existence d’un tel mouvement et surtout, comment un tel mouvement s’organise.

Il a infiltré le FIGHT CLUB en Thaïlande ! (Le Vrai Fight Club)

Lien de la chaîne YouTube de Sabri Thai :

https://www.youtube.com/@Sabrithai/featured

Les vidéos youtube de Sabri Thai concernant le Muay Thai :

33 ans, parti de RIEN, il devient une Légende de la BOXE en Thaïlande ! (Youssef Boughanem)
il Quitte TOUT en FRANCE et s’installe en Thaïlande (Cédric Gautier)
62 ans, il débarque en Thaïlande en 1983 (il devient une LÉGENDE du MUAY THAI ) (Jaid Seddak)
59 ans, il évite 10 ans d’enfer, direction la THAÏLANDE ! (Maurice Brière)