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JO PRESTIA

Temps de lecture : 11 minutes

Interview de JO PRESTIA

par Serge TREFEU (2010)

Serge TREFEU : Bonjour Jo, et merci de m’accordez cette interview, tout d’abord comment vas tu ?
JO PRESTIA : Ca va plutôt bien en ce moment…
Tu as commencé la boxe assez jeune, dans quel club tu as débuté, qui a été ton premier entraîneur ?
J’ai commencé la boxe vers l’âge de 17 ans et mon entraîneur de toujours a été José Hernandez
A ton époque la boxe thai n’était pas encore bien connue, qui t’a fait découvrir ce sport ?
C’est vrai que j’avais commencé avec la boxe américaine et le Kick Boxing et c’est Roger Paschy, ami de mon entraîneur qui nous a fait connaître la boxe thaï…
Adolescent tu étais plutôt bagarreur, la boxe était un moyen de canaliser ton énergie ou c’est simplement par goût de l’effort que tu as voulu faire ce sport ?
J’étais plutôt bagarreur mais toujours à défendre les faibles, j’étais le Zorro de l’école, je me battais toujours avec les plus costauds pour défendre les autres !
Quels étaient les champions de l’époque, est ce que tu les connaissais ? Est-ce que certains t’ont inspiré au début de ta carrière ?
La première vague de champion pour moi c’était beaucoup des boxeurs du Yamatsuki de chez Roger Paschy, Bafir, Kouider, etc…

Tu es vite monté sur le ring, tu te rappelle de ton premier combat ?
Oui au bout de six mois j’ai remplacé au pied levé un boxeur blessé du club pour un combat en Belgique
Au début des années 80 la boxe thai était en pleine évolution, les petits galas étaient nombreux, surtout en région parisienne, tu te souviens de cette époque ?
Oui bien sur c’est là que j’ai fait mes premières armes en combattant des thaïs comme Soudareth Xenabong, qui ont fait l’éducation de mes cuisses à coup de tibia, mais c’était une bonne époque pour moi !

Ton premier titre a été celui de champion de France, c’était contre qui ?
Le premier titre je l’ai gagné face à Jamie du Yamatsuki mais il ne m’en a pas fait cadeau je l’ai gagné durement…
Tu gravis un échelon supplémentaire en gagnant le titre de champion d’Europe, titre que tu as conservé plusieurs fois avec succès. Quels sont les adversaires contre lesquels tu l’as défendu ?
Le titre de champion d’Europe, je l’ai défendu contre des hollandais et contre un anglais, les noms je ne m’en souviens plus et une fois face à Bruno Benlabed, un grand combattant de l’époque

Au début des années 90 la boxe thai est en pleine essor et en 1990 tu remporte le titre suprême. Peux-tu revenir sur ce moment fort de ta carrière ?
C’était un film pour moi, à la fin de l’année 1989 je décide d’arrêter sans jamais penser à faire un championnat du Monde, et pour le dernier combat on me fait rencontrer, le thai Sannarong, le frère de Samsong qui vient juste de Thaïlande pour faire une carrière Européenne. J’étais donné perdant à 100%. Ce jour là, pour moi, c’était mon dernier combat. Je suis monté sur le ring en me disant ou je gagne ou je meurs, et là je pense j’ai fais un grand combat, vainqueur par KO au 4ème round. Via les journaux, j’apprends un peu plus tard que Samsong veut venger son frère. Mon entraîneur en profite en disant ok mais avec le titre en jeu. Et là, Samsong ne m’a pas pris au sérieux, je pense qu’il n’était pas assez prêt et il est tombé KO au 4ème round. Apres ça je me sentais invincible et j’ai continué quelques années à rencontrer les plus durs combattants de la planète !
Dans les années 90 les deux plus grosses terreurs des rings dans ta catégorie sont le hollandais Ramon Dekkers et le thaïlandais Somsong, tu les as affronté tout les deux dans des combats d’anthologies, que gardes tu de ces fights mémorables face à ces deux grands champions ?
Je n’ai jamais, jamais,  rencontré quelqu’un qui frappe aussi fort que Samsong et Ramon, pour moi ce sont les plus complets des combattants. Les deux sont des guerriers qui combattent face à face sans reculer !

Tu as rencontrés aussi plusieurs fois le thaïlandais Soudareth qui était une grosse pointure de l’époque, quel combat a été le plus dur face à lui ?
J’ai rencontré trois fois Soudareth, j’ai gagné la troisième fois, les deux première fois mes cuisses s’en souviennent encore…

Je te cite ces grands champions que tu as rencontré, Kobal, Benlabed, Eguskiza, Danny Bill, que retiens tu de tes affrontements face à ces boxeurs ?
Contre Kobal, déçu, je n’ai pas eu un vrai affrontement. Il se méfiait de mes poings et il ne voulait pas prendre de risque, c’est moi qui ai fais le combat. J’étais obligé de prendre des risques et je me suis fait contrer une fois. Mais si je n’avançais pas il n’y avait pas de combat, ma défaite n’étais pas justifié…

Bruno (Benlabed) un très grand combattant, beau souvenir, une défaite et une victoire, partout.

Eguskiza je l’ai boxé en Kick Boxing et il tournait trop pour moi, je préfère les combattants qui s’affrontent vraiment.

Danny un combat qui ne devait pas avoir lieu, il était loin du poids la veille et le lendemain il devait se représenter à la pesée, il n’est pas venu. On m’a laissé la décision de le boxer ou non. Vu la pression de la télé, le direct sur canal +, j’ai accepté mais ce n’étais pas à moi de prendre la décision à partir du moment où le boxeur n’étais pas au poids. Danny c’est un surdoué mais à poids égal j’aurais peut être perdu aussi mais cela n’aurait pas été le même combat…

Quel combat a été le plus dur durant toute ta carrière ?
Ma deuxième rencontre contre Samsong, j’ai mis plusieurs mois pour me remettre !
Est-ce qu’il y a un champion que tu aurais souhaité affronter à l’époque et que tu n’as pas eu l’occasion de rencontrer ?
Oui SAMAI. Samai, c’est mon grand regret, je me suis blessé en Thaïlande et je n’ai pas pu le rencontrer…
Tu as été plusieurs fois en Thaïlande et je crois que tu t’es entraîné souvent au fameux camp Sityodthong, tu te souviens de ce camp ?

C’est Roger Paschy qui nous a fait connaître ce camp et j’y suis retourné plusieurs fois j’ai même boxé pour eux en Thaïlande et au Laos
Tu as combattu combien de fois en Thaïlande, et quelle différence il y avait pour toi entre combattre au Royaume du Siam par rapport à la France ?
J’ai dû boxer une dizaine de fois en Thaïlande et je ne trouve pas plus dur de combattre en Thaïlande qu’en Europe. Les thaïs commencent souvent très doucement les combats, en Europe souvent le rythme était plus fort du début à la fin, même chose pour les entraînements comme c’est plus long en Thaïlande c’est moins intensif que chez nous
Est-ce que tu as déjà combattu durant la soirée de l’Anniversaire du Roi ?
Non j’ai boxé dans des soirées avec le représentant du Roi mais jamais à l’Anniversaire du Roi
Ton style de boxeur était plutôt « Toymat » (avec les poings), les techniques de corps à corps, genoux, projections, tu ne les utilisais pas souvent lorsque tu combattais en Muay Thaï, pourquoi, tu ne te sentais pas à l’aise avec ce style de technique ?
Même si les genoux n’étaient pas ma technique préférée je n’aurais pas voulu pratiquer une autre boxe que la boxe thaï et c’est vrai que cela ne partait pas naturellement les genoux mais par contre je travaillais beaucoup à les contrer…

Tu avais une anglaise redoutable qui t’a permis d’abréger bon nombres de tes combats, à l’époque est ce que tu avais pensé à faire carrière dans le Noble Art ?
Oui j’ai fais une dizaine de combats en indépendant après avoir été champion de France de boxe thaï. MAIS il fallait faire un choix et j’ai donné ma préférence à la boxe thaï

L’une de tes techniques préférées était les low kicks, tu avais des low kicks destructeurs, que conseillerais-tu à un jeune boxeur pour acquérir des low kicks aussi dévastateurs ?
Travailler sans se faire de cadeaux…
Quel a été ton plus beau souvenir de boxe ?
J’ai un très beau souvenir. J’étais parti tout seul au fin fond de la Thaïlande pour un combat avec un coach du Sityodthong, je ne me souviens plus du nom du patelin. Je me suis préparé, mis mes bandes tout seul, pas trop de moral, j’attendais assis sur une caisse en bois qui me servait de banc et j ai aperçu Krongsak (9 fois Champion du Monde de Boxe Thai), que je connaissais mais ce n’étais pas non plus un ami. Il était content de me voir là,  il m’a défait mes bandes,  il les a refaites, il m’a massé et c’est occupé de moi. Ca ma boosté, j’ai fais un super combat et j’ai gagné par KO au 3ème round, depuis on est resté très ami !

Et le pire ?
Le combat contre Danny Bill je n’aurais pas dû accepter…

Toi qui a un regard d’ancien, comment vois tu le Muay Thai aujourd’hui en France, quelle différence il y a entre ton époque et maintenant ?
Je trouve les nouveaux combattants très techniques, plus professionnels dès le début de carrière et c’est tant mieux mais il fallait un début et je suis content d’avoir fait partie de la deuxième vague des combattants Français
Tu es toujours dans le milieu de la boxe car on t’a vu coaché et entraîner un jeune champion prometteur, Johan Fauveau, tu aimes être encore dans l’atmosphère envoûtante de la boxe ?
Pendant plusieurs années j’ai voulu tourner la page de la boxe et je n’allais même pas aux soirées de boxe parce que l’envie de boxer était toujours présente. Aujourd’hui je suis revenu, je donne des cours dans un club, j’anime des stages à travers la France et l’étranger. J’essaye d’apporter mon savoir des rings et du combat et je retrouve du plaisir à m’occuper de boxeur tel que Johan Fauveau…

Est-ce que tu t’entraînes toujours, tu mets les gants encore parfois ?
Je m’entraîne toujours tranquillement, presque tous les jours
Dans les années 2000 tu as organisé un gros gala sur Paris, quel souvenir retiens tu de cet événement et aimerais-tu retenter l’expérience en tant qu’organisateur ?

J’ai adoré organiser mais ce plaisir m’a coûté cher, je recommencerais volontiers mais si j’ai des sponsors derrières moi…
Après ta belle carrière en boxe tu t’es tourné vers le cinéma avec succès car tu as maintenant une sacré filmographie à ton actif, comment tu es venu au métier d’acteur ?
Quand on veut faire un nouveau métier le mieux c’est d’aller à l’école et prendre des cours, c’est ce que j’ai fais et c’est Dominique Valera qui ma guidé sur l’un des ses profs d’art dramatique à l’époque

Souvent dans tes rôles au cinéma de part ton « physique de boxeur » tu joues « les durs à cuir » ou les « méchants », aimes tu beaucoup jouer ce genre de rôles ou aimerais tu aussi faire des rôles de compositions ?
J’adore les rôles de méchant et c’est aussi des rôles de composition, je vous rassure. Ce que je souhaite ce sont des rôles plus consistants et les derniers que j’ai fais sont un peu plus important, en tout les cas je progresse doucement mais je progresse…


Lors du film « Fureur » tu as dirigé et mis en place les scènes de combats, c’est un truc que tu aimes faire chorégraphier des scènes d’actions ?
Non pas du tout je l’ai fais pour Karim Dridi qui est un ami sinon je ne fais pas ce genre de choses

Ton passé de boxeur t’a beaucoup servi pour devenir comédien ?
Quand j’ai rendez-vous avec un producteur ou un réalisateur en général ils savent qui je suis et je suis souvent reçu avec respect, c’est ce que je ressens. Pour le reste il faut assurer dans les essais et la boxe ne m’aide pas du tout et si je n’assure pas aux essais ce n’est pas parce que je suis boxeur qu’on va me choisir…
Avec quel acteur ou actrice rêves-tu de tourner ?
Al Pacino comme tout le monde
Ton film culte ?
Scarface, les Affranchis, le Parrain

Aller tourner aux Etats-Unis à « Hollywood » cela te tente ou pas du tout ?
J’ai déjà eu des propositions mais mon anglais n’est pas terrible et ce n’est pas évident. En ce moment je suis en pourparler pour un film américain avec une grande vedette dont je tairais le nom avant d’avoir signé…
Tu fais aussi du Théâtre et je crois de la peinture, après avoir eux « l’âme d’un guerrier » sur les rings, tu as maintenant « l’âme d’un artiste », te diversifier dans le domaine artistique c’est quelque chose qui te tient vraiment à cœur ?
Non, c’est vrai que j’aime beaucoup la peinture et j’aurais aimé savoir peindre mais malgré les efforts d’une grande amie et artiste Pasquale LECREUX,  je dois avouer que je suis toujours incapable de tenir un pinceau…
Quels sont tes projets futurs ?
Plein de projets !
Pour finir peux-tu nous parler de la marque HUNTED ?
La marque ce n’est pas Hunted, c’est « PRESTIA » tout simplement, Hunted c’est le nom de la collection, très prochainement une nouvelle collection va sortir et je suis vraiment très satisfait, c’est moi qui ai travaillé les nouveaux logos qui s’appellent « OUTLAW »
Merci beaucoup pour cette interview et Good Luck pour tes projets avenir !

Merci

(Photos D.R.)

Joe Prestia c’est le pur guerrier de la race des Dekkers, Kobal, Somsong, Skarbowsky…

Doté d’un mental inouï, c’est un encaisseur hors norme. Il possède la foudre dans ses poings et son anglaise est digne des boxeurs pros du noble Art. Il s’entraînait d’ailleurs avec Rahilou (champion du monde) et Proto (champion d’Europe). Mise à part ses poings, ses armes favorites sont les low kicks et le front kick qu’il maîtrise parfaitement. Le corps à corps n’était pas son point fort car il n’aimait pas se sentir “enfermé” mais il a toujours su s’en défaire en utilisant son atout principal, les poings. Ces rencontres contre Somsong et Dekkers sont désormais des matchs cultes dans les annales du Muay Thai français !

JO PRESTIA

Né le : 5 juin 1960 en Sicile

Taille : 1,70 cm

Poids : 63/66 Kg

Nombres de combats : 85. 70 victoires. 30 KO. 15 défaites

Titres : Champion du Monde de boxe thaïlandaise (1990, 1991, 1992)

Champion du monde de kick-boxing (1993)

Champion d’Europe de boxe thaïlandaise (1987, 1988, 1989)

Champion de France de boxe thaïlandaise (1985)     

10 combats en boxe anglaise semi-professionnel

SITE JO PRESTIA : www.prestiabyprestia.fr

BIOGRAPHIE JO PRESTIA

Joe Prestia c’est le pur guerrier de la race des Dekkers, Kobal, Somsong, Skarbowsky…

Doté d’un mental inouï, c’est un encaisseur hors norme. Il possède la foudre dans ses poings et son anglaise est digne des boxeurs pros du noble art. Il s’entraînait d’ailleurs avec Rahilou (champion du monde) et Proto (champion d’Europe). Mise à part ses poings, ses armes favorites sont les low kicks et le front kick qu’il maîtrise parfaitement. Le corps à corps n’était pas sont point fort car il n’aimait pas se sentir “enfermé” et a toujours su s’en défaire en utilisant son atout principal, les poings.

Prestia a passé son adolescence dans la région de Valenciennes dans le Nord de la France. Il est arrivé très jeune de Sicile en France. Pour aider sa famille qui avait besoin d’argent, il va travailler dans le bâtiment puis à l’usine comme ouvrier dès l’âge de seize ans. Il connaît très tôt la rudesse de la vie et cette maturité précoce va lui forgé un caractère d’acier.

A seize ans, il débute la boxe dans la salle où son cousin s’entraînait au club St Amand. Il va vite être catalogué de frappeur car il tape très fort dans les sacs. De nature bagarreur, il gagne sans problème son premier combat.

Sa combativité exceptionnelle le mènera dix ans plus tard au titre de champion de France de muay. Puis au championnat d’Europe, ceinture qu’il conservera durant trois ans. Enfin, il devient champion du monde en 1990 et ce jusqu’en 1992. En 1993, il arrête sa carrière à cause d’une vilaine blessure au dos.

Deux ans après, en 1995, lors d’un voyage en Thaïlande il remonte sur le ring et affronte dans le nord du pays un champion local. Il le bat par KO !

De retour en France, il fait un come back face à la star du moment Dany Bill. Avec cinq kilos en moins, il s’incline aux points face au superbe technicien Dany Bill.

Il a combattu souvent en Europe mais aussi à travers l’Asie. En Thaïlande, il a combattu au quatre coins du pays. Un de ses camps favoris en Thaïlande était le Sityotong à Pattaya.

Prestia a remporté des victoires sur des terreurs tels Somsong, Dekker, Sanarong, Samaïsuk, Sponsor et Uboon.

Affronté les plus grands boxeurs comme Kobal, Soudareth (3 fois), Benlabed, Payen, Eguskiza, Saïmaï, Bill…

Ces matchs face à Dekker et Somsong sont classés comme combats d’anthologies !

Somsong à l’époque voulait rencontrer Prestia pour venger son frère Samsong Noï que Joe venait de battre méchamment par KO !

Somsong surnommé “le bûcheron” était plus qu’une terreur des rings. Personne ne voulait l’affronter, il terrassait des gars avec 10 kilos de plus que lui. Ces low kicks en on amené plus d’un à l’hôpital..

Pour ce match, tout le monde donnait perdant Prestia face à Samsong. Mais après quatre rounds d’une rare violence, Joe met le thaï KO à la surprise général !

La revanche contre le “bûcheron” est aussi à mettre dans les anal. Inscrit comme “le combat le plus effroyable de la boxe thaïlandaise”. C’était un combat sanglant au sens propre du terme. Somsong tibia ouvert aux deuxièmes rounds n’a pas voulu être arrêter par le médecin et a poursuivit le combat en envoyant du sang partout à cause de sa blessure. Les deux nak muay étaient couverts de sang à la fin du combat. Au 5èmes rounds, Prestia est touché durement aux tibias, blessé malgré tout son courage, il ne pourra pas continuer le combat, victoire de Somsong…

En 1991, il rencontre un autre épouvantail des rings, le Hollandais Ramon Dekker, alors au sommet de sa forme. Dekker qui vient de battre presque tout ses adversaires par KO aussi bien en Europe qu’en Thaïlande est donné favoris. Le match est époustouflant, aucun des deux protagonistes ne veut lâcher du terrain, c’est à toi à moi ! Dekker remporte le combat aux points.

La revanche à lieu l’année d’après et les deux nak muay font encore un combat mémorable. Tout le publique de la salle Levallois Perret est debout durant la fin du cinquième round.  Après cette bataille de titans Prestia est déclaré vainqueur !

Prestia en homme hyper actif va passer du ring aux planches de la scène.

Sa carrière de nak muay terminé, il prend des cours de théâtre chez Jacques Waltzer qui enseigne selon les méthodes de l’Actor Studio. Après avoir tourné dans quelques films avec des rôles mineurs, en 1997 il fait un casting pour le film d’Eric Zonca “La vie rêvée des anges”. Il décroche un rôle important qui va ensuite le propulser sur la scène du cinéma français puis international. L’année d’après, il enchaîne “le Petit Voleur” toujours avec Eric Zonca en tant qu’acteur et conseiller technique pour le Muay thaï, sport omniprésent dans le film. Ces deux films forts ont reçu des prix.

Avec sa “gueule” de dur à cuir, Prestia tourne souvent des personnages de “méchant”. Gangster, voleur, dealeur et même violeur, il incarne ses rôles à la perfection. Un de ses rôle les plus violent fut dans le film “ Irréversible” de Gaspard Noé qui sorti en 2001 et fit un petit scandale à Canne lors de sa diffusion. Jo y incarnait le violeur de Monica Belluci, surnommé le “Ténia”. Pour ce rôle du summum des enfoirés, il c’est même fait insulter dans la rue. Au festival de Cannes les gens l’insultaient parce qu’ils faisaient un transfert de son personnage du film. Mais pour Prestia cela ne le dérangeait pas car pour lui ça signifiait qu’il était très convaincant dans son rôle. Les magazines spécialisés lui approprieront même l’image de “l’acteur le plus méchant du cinéma français”…

Paradoxalement, Prestia a créé une société de “sécurité” la “P.S.P.I” avec Frank Tiozzo (grand frère des champions Tiozzo) qui tourne depuis une quinzaine d’année.

En fait, derrière l’image du dur à cuir se cache aussi un artiste sensible aux belles choses comme la peinture qu’il pratique depuis quelques temps. Cette passion lui est venue grâce à une charmante voisine artiste peintre de métier qui lui à donné le goût de réaliser des tableaux.

En 2002, il trouve un de ses meilleurs rôles dans « Fureur » de Karim Dridi au côté de Samuel Le Bihan. Film où toute l’intrigue tourne autour du muy thaï avec quelques anciens champions comme acteur, tel Nikiema, Allouche, Berrandou, Kitty, Kronsak et Samarth. Joe ne sera pas seulement acteur mais réglera aussi toute les scènes de combats du film.

Il rajoutera une corde à son arc en devenant Organisateur en 2004 avec Ali Ouagueni pour le fameux “Muaythaï Tournament” au Zénith de Paris.

On peut dire que Prestia a eu une des plus belle reconversion qu’un sportif de haut niveau puisse avoir. Et cela il le doit à sa rage de vivre, la même qu’il avait sur les rings…

By  Serge TREFEU

FILMOGRAPHIE

1994  Frères (Olivier Dahan) – Coup double (Bruno Delahaye, CM) – Raï (Thomas Gilou) –

1996  Hey Joe (Franck Coquelet, CM) – Salut cousin ! (Merzak Allouache) –

1997  Louise (Take 2) (Siegfried) – Cantique de la racaille (Vincent Ravalec) – La vie rêvée des anges (Érick Zonca) –

1998  Chili con carne (Thomas Gilou) – Le petit voleur (Érick Zonca) –

1999  Les déclassés  (Tony Baillargeat) – Les pierres qui tombent du ciel (Isabelle Ponnet, CM) – Le timide (Fabien Michel, CM) – Ligne 208 (Bernard Dumont) – Total western (Éric Rochant) – Cinéma (Xavier Gojo, CM) –

2000  Les morsures de l’aube (Antoine De Caunes) – Pas d’histoires ! [épisode « Petits riens] (Xavier Durringer, CM) – Grégoire Moulin contre l’humanité (Artus De Penguern) – Requiem (Hervé Renoh) –

2001 Yamakasi les samouraïs des temps modernes (Ariel Zeïtoun) – Femme fatale (Brian De Palma) – Irréversible (Gaspar Noé ) –

2002  Le labyrinthe (Pierre Courrège, CM) – Fureur  (Karim Dridi) – Livraison à domicile (Bruno Delahaye) – Lovely Rita, sainte patronne des cas désespérés (Stéphane Clavier) –

2003  Les rivières pourpres 2 : Les anges de l’apocalypse (Olivier Dahan) – Grande école (Robert Salis) – Vendetta (Richard Aujard, CM) – Agents secrets (Frédéric Schoendoerffer) – Calvaire (Fabrice Du Welz) –

2004  36 quai des Orfèvres (Olivier Marchal) – Ze film (Guy Jacques) –

2005  J’ai vu tuer Ben Barka (Serge Le Péron) – Dernier cri (Grégory Morin, CM) – 13 tzameti (Gela Babluani) – Incontrôlable (Raffi Shart) – Ennemis publics (Karim Abbou et Kader Ayd) – Le sixième homme (Julien Lacombe & Pascal Sid, CM) –

2006  Vent mauvais (Stéphane Allagnon).

Télévision :

1995  Commissaire Moulin : Cité interdite (Yves Rénier) –

1999  Les duettistes : une dose mortelle (Alain Tasma) –

2001  Navarro : Marchand d’hommes (Patrick Jamain) –

2002  Commissaire Moulin : Les moineaux (Klaus Biedermann) –

2003  Quai N°1 : 24h Gare du Nord (Patrick Jamain) – Commissaire Moulin : Commando quatre pattes (Gilles Béhat) –

2004  Commissaire Moulin : La loi de Murphy (Yves Rénier) –

2005  Commissaire Moulin : Kidnapping (Yves Rénier) – Léa Parker : Combats clandestins – Joseph (Marc Angélo) – Commissaire Moulin : Sous pression (José Pinheiro)

Théâtre :

Fouteur de merde, de Grégoire Audebert

Celui qui dit a fait, de Philippe Pillon