SIAM FIGHT MAG

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KARIM BENALIA

Temps de lecture : 12 minutes

Interview de KARIM BENALIA

by Serge TRÉFEU (2020)

(Photos Heiko Laschitzki, G. Cepparo, JM Photowall)

Bonjour Karim. Tout d’abord, comment vas tu ?

Karim Benalia : Bonjour Serge, et bonjour à tous les lecteurs !

Je vais bien merci et de ton côté ?

Tu es né où et dans quelle ville tu as grandi ?

Je suis né à Alger en Algérie et j’ai grandi à Champigny sur Marne dans la banlieue parisienne (94)

KARIM BENALIA COMBAT SOUS LES COULEURS DE L’ALGÉRIE SON PAYS NATAL

Quel âge as tu ?

J’ai 27 ans

Est ce que tu étais du style bagarreur enfant ou pas du tout ?

Je ne dirai pas que je l’étais avec excès mais disons plutôt que je l’étais un petit peu, comme la plupart des personnes qui ont grandit en banlieue. A l’époque, je comptais déjà combien de fois je m’étais battu et combien de fois j’avais gagné ou perdu

Comment tu as découvert la boxe ?

Mis à part l’environnement, tout a commencé par la fascination que j’avais pour les personnages dans les mangas, les films de ninja, de karaté, de boxe, où je trouvais que les héros étaient très forts. Alors, j’ai voulu être aussi fort qu’eux, du coup automatiquement, j’ai commencé à m’intéresser aux sports de combat et j’ai fini par aimé le Muay Thai

A quel âge tu as débuté la boxe ?

J’ai débuté à l’âge de 15 ans et demi à peu près

Tu as commencé directement par le Muay Thai ?

J’ai commencé par le judo. Et avant le judo, c’était dans les couloirs du collège ou dans des parcs où j’essayais des techniques que j’avais vu en vidéo la veille avec quelques potes à moi. A l’époque, le fameux corps à corps (Premier par terre) était connu de tous

Qu’est ce qui t’a attiré dans ce sport ?

Parfois, je me demande aussi ce qui m’attire dans ce sport car je ne trouve pas les mots moi-même. Mais j’ai une petit anecdote qui est dû à ce déclenchement.

Alors que je m’intéressais au MMA, à l’époque de ses débuts, j’ai fait part de cette hésitation à un gars qui était dans le milieux du Muay Thai. Il m’avait dit « écoute petit, nous les nakmuays on ne frappe pas un homme par terre, on envoi des coups de coudes, des coups de genoux, on projette ou on balaye l’adversaire et on attend qu’il se relève pour en finir. C’est un sport de bonhomme » j’ai trouvé cette phrase puissante et ça m’a définitivement fait kiffer le Muay Thai !

Tu as débuté ta formation dans le club Mahmoudi Gym ?

Non, mon premier club a été le Konateam chez Moussa Konaté (Que je salue) à Villier Sur Marne. Ensuite, j’ai arrêté la boxe durant cinq ans, 5 longues années à esquiver toute l’actualité de la boxe pour ne pas ressentir un manque. J’ai enfin décidé de revenir après moult réflexions. Cela a commencé par mon tout premier voyage en Thaïlande, à la base c’était pour des vacances, de l’entraînement (Rien de sérieux) et une découverte du pays. Mais cela m’a donné l’envie de faire de nouveau du Muay Thai.

Ensuite, en août 2016, mon deuxième voyage en Thaïlande m’a clairement ouvert les yeux sur ce que je cachais à ma propre personne depuis des années. C’est à dire l’envie de boxer et d’aller au plus haut niveau !

J’ai alors réfléchis, et je l’ai dis à mon ami et camarade de classe Simon Robyn qui m’a encouragé et invité à venir au Mahmoudi Gym. Cela c’est tout de suite fait, même si c’était dur, car il a fallu reprendre tout à zéro. Ma carrière professionnelle a débuté à ce moment là. Car je n’avais jamais boxé en Pro auparavant

Article du Mahmoudi Gym sur siamfightmag.com :

http://www.siamfightmag.com/fr/muaythai-fr/reportages-muay-thai-fr/clubsmuaythai-fr/784-le-club-mahmoudi-gym

Tu connaissais la réputation de ce club qui existe depuis plus de 30 ans ?

N’importe qui en France connaît la réputation de ce club qui aujourd’hui fait parler de lui partout dans le monde.

Et laisse moi te dire que ce n’est pas qu’une réputation car les faits et les résultats de chacun des boxeurs du club sont présents. Tu peux ressentir l’expérience acquise durant 30 ans, c’est tout simplement un fait !

Comment s’est passé ta première rencontre avec les coachs Nordine et Amar ?

Très chaud, non je plaisante avant de me faire tuer (Rire).

Tout d’abord, Amar m’a prévenu et m’a demandé « tu es prêt à chialé ta race, à vomir et à te relever pour recommencer ? ». Car ils n’aiment que les boxeurs réellement courageux. Bien sûr, j’ai dit « oui, je le suis ! ». Alors, il m’a dit « là, tu signes un contrat moral ». Et si aujourd’hui, je suis encore dans le club c’est parce que j’ai prouvé que je pouvais encaisser tout ceci. Aussi, à mes débuts, ils m’ont clairement dit ce qui n’allait pas. Parfois, ça peut déplaire à certains boxeurs qui sont gonflés d’orgueils. Mais de mon côté cela me convenait car je suis aussi exigeant avec moi-même.

Ce sont des personnes très franches et directes, que cela plaise ou non, la franchise et l’honnêteté sont les clefs de toute bonne relation. Parfois, ce n’est pas facile, mais c’est comme ça et de toute façon rien ne s’obtient facilement

UNE BELLE COMPLICITÉ RÈGNE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES ENTRE LES ENTRAÎNEURS AMAR ET NORDINE MAHMOUDI ET LEUR POULAIN KARIM BENALIA

L’ENTRAÎNEMENT AU MAHMOUDI GYM EST AUSSI DUR QUE DANS LES CAMPS THAÏLANDAIS

Quels champions il y avait lorsque tu as démarré au Mahmoudi Gym ?

A mon arrivée, il y avait Raphaël Llodra, Elias Mahmoudi, Brice Delval, Simon Robyn

Tu t’entraînais en sparring ensuite avec les champions du Mahmoudi Gym, Raphaël, Elias, Brice ?

Oui, mais pas qu’avec eux. Il y a aussi Simon Robyn, Ryan Braillon, Arthur Bodin et aussi Jowad Mahmoudi. Et aujourd’hui, deux de plus, qui sont Nassim Boumali et Eddy Sadaoui. Eux aussi m’apportent des choses différentes

LA TEAM MAHMOUDI GYM EST UNE USINE A CHAMPION

Qu’est qu’ils t’ont apporté dans ton entraînement ?

Chacun d’eux m’a apporté des choses différentes, comme par exemple avec Raphaël, ce n’était que des sparrings durs et longs, du coup je me suis bien endurci.

Simon a une excellente anglaise et un bon corps à corps. Brice débite sans arrêt avec une marche en avant et une belle technique. Elias est très rapide, précis et a aussi une belle technique. Ryan et Arthur ont a peu prêt le même profil, longilignes avec des bonnes techniques, ils ne cessent de progresser. Jowad a un large panel technique, c’est très agréable de faire du sparring avec lui. Nassim et Eddy m’apportent également des choses en corps à corps

KARIM BENALIA AVEC SON COACH NORDINE MAHMOUDI ET SON CAMARADE DE CLUB BRICE DELVAL (CHAMPION DU MONDE S1)

NORDINE MAHMOUDI, ELIAS MAHMOUDI (CHAMPION DU MONDE WPMF), KARIM BENALIA, UN TRIO GAGNANT DU MAHMOUDI GYM

Tu te souviens de ton premier combat ?

Je ne te parlerai pas des combats avec protection en France quand j’étais plus jeune car je ne les comptabilise pas (Une dizaine), tant qu’il y a une armure.

Je compte à partir du moment où il n’y a plus aucun équipement. Donc, je te parlerai de mon premier combat qui s’est fait en Thaïlande. Pour ma première dans ce pays, alors que j’y étais allé seulement pour découvrir le pays et avoir aussi l’opportunité de boxer. Wilfried Montagne (Emerald Gym à Krabi) m’a offert cette première opportunité de combattre en Thaïlande. J’avais bien kiffé les sensations. Mais les autres combats ont plus d’impacts dans mes souvenirs

Tu totalises combien de combats jusqu’à aujourd’hui ?

En professionnelle, 26 combats, 20 victoires, 6 défaites

Combien de victoires par KO ?

9 victoires

Dans quelle catégorie tu combats ?

Je combats entre 147 lbs et 154 lbs en stadium et en Muay Show, entre 67 Kg et 69 Kg maximum

Est ce qu’il y a des champions en particulier qui t’ont inspiré au début de ta carrière ?

Il y a eu les classiques Buakaw, Saenchai, Fabio Pinca et Damien Alamos. Mais comme ma carrière est « jeune » (Depuis août 2016), il y a des fighters que j’aime bien regarder comme Yodpanomrung, Rafi, Damien Alamos, Youssef Boughanem, Ritteewada, Petchboonchu, Nuanglanlek, Sangmanee et quelques autres qui sont dans les catégories de poids inférieurs

Est ce que tu as une technique préférée que tu aimes placer en combat ?

J’aime énormément le clinch (Corps à corps), les genoux et les middles. Mais je peux sortir une technique ou un enchaînement venu de nul part, sur un coup d’inspiration, ce qui donne à ma boxe un petit côté imprévisible, même si ce n’est pas mon fort

Quel est ton style de combattant, plutôt Fimeuu, Muay Mat, Muay Khao ?

Ce qui revient souvent ici en Thaïlande c’est plutôt Muay Khao, Muay Fimeuu, disons que j’ai un mélange des deux

Quels sont les titres que tu as remporté ?

J’aurais pu te dire aujourd’hui la WMO (Professionnelle). Mais les juges en ont décidé autrement et l’ont clairement donné à mon adversaire, en directe sur la TV5. C’était pour l’occasion d’une fête bouddhiste, en l’honneur de l’une de leur personnalité, donc on comprend très vite que c’est le KO ou rien pour gagner. Peu importe, ce n’est que partie remise !

Je n’ai donc pour l’instant remporté aucun titre. Mais cela ne tardera pas à venir avec de la persévérance et du travail, une chose à laquelle j’en suis certain

KARIM BENALIA A COMBATTU POUR LA CEINTURE MONDIALE WMO

Quel a été jusqu’à maintenant ton plus dur combat ?

J’ai eu beaucoup de combats plus ou moins difficiles. Mais il y a un an, au Muaythai Super Champ, j’ai boxé Namkhabuan Lookjaomaesaithong qui est un boxeur dur, qui ne recule pas et bloque même avec sa tête. Mais le plus dur, c’était la situation dans laquelle je me suis trouvé. En effet, je me suis cassé la main en plein combat. J’ai dû continuer de combattre avec cette main cassée, dès les premières secondes du deuxième round. Au début du deuxième round, j’ai senti un gros craque, j’ai compris tout de suite que ma main s’était cassée. Bien sûr, tu ne peux pas arrêté le combat et dire « j’ai mal », ce n’est pas possible. Alors, tu continues. J’ai dû combattre durant deux rounds en mordant le protège dent à cause de la douleur. Dans le coin, je leur disais de ne pas toucher à mon bras droit car à la moindre vibration cela me faisait super mal. D’ailleurs, pour enlever les gants après le combat cela été une histoire de 20 minutes (Rire).

Mon os a fini en X croisé et ils ont dû me réduire la fracture sur place. Sinon ce n’était pas possible de plâtrer. Enfin bref, une belle galère qui s’est soldée par une victoire !

BATTRE LE REDOUTABLE MUAY BOUK NAMKABUAN EST DÉJÀ UNE BELLE PERFORMANCE. MAIS LE VAINCRE AVEC UNE MAIN CASSÉE RELÈVE DE L’EXPLOIT

Ton meilleur souvenir de boxe ?

Je ne saurai te citer un souvenir en particulier pour l’instant. Entre une victoire dans des moments pas évident du tout (Notamment avec la main cassée), ou une victoire où j’ai été soulagé de finir le combat rapidement car j’ai eu de mauvaises circonstances avant le fight, il y en a beaucoup.

Mais j’ai également de magnifiques souvenirs durant les combats de mes amis, lorsqu’ils boxent je ressens une pression et une excitation à la fois à leurs place, c’est comme si j’étais sur le ring avec eux…

Tu es installé en Thaïlande depuis plus d’un an, dans quel camp tu es aujourd’hui ?

Je suis au Numponthep Gym à Bangkok

Article du Numponthep Gym sur siamfightmag.com :

http://www.siamfightmag.com/fr/muaythai-fr/reportages-muay-thai-fr/camps-muaythai-fr/camps-muaythai-bangkok-fr/980-le-camp-numponthep-gym

Tu t’es entraîné dans d’autres camps également en Thaïlande ?

Mon tout premier camp fut chez Wilfried Montagne (Que je salue) pour une petite semaine (Emerald Gym à Krabi), le deuxième camp a été chez Dédé (Que je salue également) au Max Sport Gym où j’ai dû rester un peu plus de trois mois. Ce qui m’a donné aussi l’opportunité de boxer dans des prestigieux plateaux à Bangkok, on s’est bien occupé de moi !

Puis, j’ai essayé juste pour voir ce que ça donne des entraînements dans d’autres camps mais sans plus

Article du Emerald Gym sur siamfightmag.com :

http://www.siamfightmag.com/fr/muaythai-fr/reportages-muay-thai-fr/camps-muaythai-fr/camps-muaythai-sud-fr/111-le-camp-emerald-gym

Article du Max Sport Gym sur siamfightmag.com :

http://www.siamfightmag.com/fr/muaythai-fr/reportages-muay-thai-fr/camps-muaythai-fr/camps-muaythai-bangkok-fr/599-le-camp-max-sport-gym

Tu dors dans le camp Numphontep Gym ou tu as une chambre pas loin du camp ?

Au départ, je dormais dans le camp mais j’ai ensuite pris mon indépendance (Rire). J’ai dû prendre un petit studio où je me suis installé et dans lequel je me sens bien mieux, j’aime la solitude…

KARIM BENALIA DEVANT L’ENTRÉE DU CAMP NUMPONTHEP GYM. UN CAMP TRÈS ROOTS QUI A PRODUIT DES GRANDS CHAMPIONS TELS QUE NONSAÏ (CHAMPION DE THAÏLANDE, CHAMPION DU MONDE), SATANMUANGLEK (CHAMPION DU LUMPINEE, CHAMPION DE THAÏLANDE, CHAMPION DU MONDE), KWANKAO (CHAMPION DE THAÏLANDE)

Quels sont les champions qui sont actuellement dans le camp ? Tu t’entraînes avec eux, est ce qu’ils ont chacun une spécificité technique ou physique que tu apprécies ?

Actuellement, il y a Silathong, Jos Rodrigues Mendonca, Kengkla, Kunsuk et d’autres. Mais ceux avec qui je m’entraîne régulièrement sont Silathong, c’est un bon Muay Khao et un redoutable clincheur. Et Jos qui a été champion du stadium du Radja (Champion du Radja en 147 lbs en 2013, le Brésilien Mendonca a été le premier occidental à remporté une ceinture du Ratchadamnoen), il est dur et physique

KARIM BENALIA FAIT MAINTENANT PARTIE DE LA FAMILLE DU NUMPONTHEP GYM

Comment se passe ta vie en Thaïlande, est ce que tu as une anecdote particulière à nous raconter liée à la boxe ?

J’en ai énormément et je ne saurai par laquelle commencer. Mais l’essentiel dans tout ça c’est que le bonheur se trouve dans les choses simples, bien que j’en avais conscience avant. Aujourd’hui, je peux encore plus le confirmer. Entre les moments de joie, de déception, parfois aussi de colère, on vit beaucoup de situations qui nous font grandir et quand j’y repense aujourd’hui cela me fait sourire.

Sinon, un jour, au stadium du Lumpinee, après mon combat, un arbitre avait demandé à mon entraîneur quand se ferait mon prochain combat. J’étais présent quand l’arbitre a parlé avec mon entraîneur. Ils étaient en train de discuter et l’arbitre a dit à mon entraîneur en parlant de moi « c’est bien, il a un bon cœur et l’envie, mais il faut qu’il continue de boxer plus souvent, il peut faire de bonnes choses ». Mon entraîneur Num (Numponthep Gym) était content car un étranger de son camp avait fait une bonne impression dans un grand stadium de Bangkok. Cela m’a fait plaisir à moi aussi et cela m’a donné encore plus de motivation !

LE PROPRIÉTAIRE DU NUMPONTHEP GYM M. NUM « PIT » PONTHEP EST FIER DE SON COMBATTANT KARIM NUMPONTHEP QUI REPRÉSENTE AVEC HONNEUR SON CAMP

Tu as fait combien de combat pour le Numphontep Gym ?

17 avec le Numponthep

Combien de combats tu as effectués en Thaïlande ?

20 combats en Thaïlande

Est ce que tu as déjà combattu dans les grands stadiums de Bangkok ?

J’ai eu l’occasion de boxer 6 fois au stadium du Lumpinee. Et une fois, il était prévu que je fasse un combat au stadium du Radja. Mais le combat a été annulé un jour avant malheureusement

Quels sont les combattants Thaïlandais connus que tu as affronté ?

J’ai boxé Petchmuangrat Sor Chinaroj au stadium du Lumpinee (28 septembre 2018) où le combat a été annoncé au préalable dans le magazine Thaï Champ, c’était un beau combat, serré jusqu’à la fin. J’ai réussi à m’imposer par KO avec un coup donné au foie au 5ème round. C’était agréable de gagner en sachant que tous le monde étaient contre moi et que personne n’aurait misé une cacahuète sur moi (Rire). Mais avoir Num, Wirat (Entraîneur), quelques amis du camp et le soutien de mon ami Gary qui est venu de France pour ce combat, cela a doublé le plaisir de la victoire !

KARIM BENALIA APRÈS SA VICTOIRE AU STADIUM DU LUMPINEE AVEC LA TEAM NUMPONTHEP GYM ET SON FIDÈLE SUPPORTER GARY

KARIM NUMPONTHEP DANS LE MAGAZINE DE MUAY THAI CHAMP, L’UN DES MAGAZINES LES PLUS COTÉS DE THAÏLANDE

Denkaosan Por Peeraphat (Champion du Radja en 160 lbs le 17 février 2019). Le combat s’est fait au stadium du Lumpinee (24 novembre 2018), à l’époque où je l’ai boxé il était classé numéro 2 du Radja. Il a gagné le titre du Radja deux mois après notre rencontre. J’ai remporté une victoire par KO contre lui, ce qui a surpris tous le monde. Il a boxé dans des divisions qui étaient largement plus lourdes, alors que c’est un 147-154 lbs maximum, mais peu importe

KARIM BENALIA A BATTU PAR KO LE SOLIDE CHAMPION DU RADJA DENKAOSAN

Nong O Sor Yingcharoenkarnchang qui aujourd’hui combat beaucoup au stadium du Lumpinee, il est actuellement classé numéro 5 en 147 lbs au Lumpinee.

Une défaite qui m’a marqué mais en même temps qui m’a fait grandir (16 décembre 2018, défaite par KO au Super Champ Organisation). Cette défaite m’a appris qu’il ne fallait plus jamais être laxiste sur la façon de gérer son poids, j’en ai payé le prix très cher !

Un boxeur doit être sérieux et je ne l’ai pas été sur ce coup, la sanction est tombée directement.

Toutefois, cela a permis au Thaï de voir que je combattais avec le cœur et sans peur d’y retourner, ce combat m’a fait franchir une étape en plus dans le gain du respect et de la confiance.

Une revanche au Lumpinee Revo est attendue mais apparemment son camp le bloque à maximum 145 lbs…

Seazgames Sports University (Normalement il ne s’appelle pas comme ça), c’est l’actuel champion du Nord. (Victoire par KO au 1er round, le 23 février 2020 au Super Champ Organisation).

J’ai aussi affronté d’autres boxeurs aussi durs les uns que les autres comme Namkhabuan Lookjaomaesaithong (Victoire aux points), Roeung Sophorn (Défaite aux points), une star du Cambodge, Saengpetch Saengmorakot (Défaite pour le titre WMO le 4 octobre 2019), un habitué des stadiums.

C’est simple quand j’ai l’occasion d’avoir le nom d’un adversaire, je le montre à Silathong et je lui demande « tu le connais ? », en général, il me répond « Oh keng keng ! Pai wing pai ! (Très fort, va courir, va courir)

Pour un boxeur étranger qui vit et combat en Thaïlande est ce que tu arrives à gagner des bonnes bourses qui te permettent de vivre ta passion dans ce pays ?

Je n’ai pas à me plaindre par rapport à la vie d’ici, je ne vie pas comme un riche ni comme un pauvre. Les bourses que je perçois dépendent de la promotion où je combats et souvent elles me permettent de vivre convenablement. Elles augmentent petit à petit, ce qui est une bonne chose

Quelle profession tu exerçais avant de t’installer en Thaïlande ?

J’étais étudiant en licence à la fac de Créteil. Puis, j’ai intégré une formation d’éducateur sportif où j’ai pu travailler avec les jeunes. Ensuite, j’ai fait le choix de tout stopper et tout sacrifier pour pouvoir rattraper mes 5 années perdues dans le Muay Thai. Un gros Défis qui est encore difficile aujourd’hui !

Ton but est de combattre régulièrement dans les grands stadiums de Bangkok afin d’être classé dans le circuit professionnel Thaïlandais ?

Exactement, mon but est clairement le haut niveau sinon cela ne sert à rien de boxer pour être un petit champion national ou européen (Je parle pour ma propre personne). Pour moi, si j’arrête à ce niveau cela serait un échec dans ma carrière. En tout cas, c’est l’exigence que j’ai avec moi-même évidement.

D’ailleurs, les combats que j’ai cité précédemment m’avait permis d’intégrer le classement du Lumpinee au rang 6-8-10 et puis maintenant c’est le néant. L’année dernière, il était prévu (Du moins c’était la volonté de quelques acteurs du camps) que j’affronte Luis Cajaiba (Brésilien qui est l’actuel champion de Thaïlande en 154 lbs).

Sauf que tout a brutalement stoppé après une grosse blessure qui m’a obligé à rentrer en France. J’ai dû arrêter durant cinq mois. Maintenant, il faut tout reconstruire.

J’aimerai évidement réintégrer le classement du Lumpinee, nous y travaillons avec le camp car maintenant il y a des adversaires de plus en plus dangereux. Mais qui dit adversaire dangereux et fort, dit, mérite de gagner et de savourer la victoire !

KARIM BENALIA A ÉTÉ CLASSÉ N° 6 ET N° 10 DANS LE FAMEUX CLASSEMENT RELEVÉ DU STADIUM LUMPINEE SOUS LE NOM DE KARIM NUMPONTHEP

Est ce que tu aimerais comme les Français Rafi Bohic, Damien Alamos ou Jimmy Vienot, avoir l’opportunité de combattre pour un titre d’un grand stadium de Bangkok ?

Bien sûr, je suis ici exclusivement pour ça. Évidement, Rafi (Rafi Singpatong, champion du Lumpinee en 2017, actuel champion du Lumpinee en 147 lbs) et Damien (Damien Singpatong, champion du Lumpinee en 2012 en 140 lbs) ou même Youssef (Youssef Boughanem, champion du Lumpinee en 2018 en 160 lbs, champion du Radja en 2016 en 160 lbs, champion Omnoi en 2015 en 160 lbs) sont une inspiration pour les boxeurs comme moi. Car ils vivent ici et s’entraînent durs, ils ont fait beaucoup de sacrifices et réalisés un travail énorme en Thaïlande, donc leur mérite ne peut pas à être contesté.

Tu sais maintenant tous le monde pense que venir en Thaïlande et faire la même chose est une tâche facile. Mais en général, les gens se rendent compte que ce n’est pas si évident. En Thaïlande, tu peux très vite dévier de ton chemin initial et devenir un fainéant ou un fêtard. Alors, rares sont ceux qui gardent la tête sur les épaules et leur sang-froid en continuant de s’entraîner dur, d’être patient et de répéter chaque jour la même chose pour enfin être au sommet…

Quels sont les champions Thaïlandais les plus forts actuellement dans ta catégorie ?

Capitan Petchyindee Academy (Anciennement Diesellek, actuellement champion du Lumpinee en 154 lbs), Dejrit Satianmuaythaigym (Champion du monde WPMF, IKC), Talaytong Sor Tanapetch (Champion du Lumpinee, champion TV7, Actuel N°1 du Lumpinee en 160 lbs), Rungrat Pumpanmuang (N° 5 au Radja).

Il y a aussi Saensiri J-Power Roof Phuket (N° 2 Radja et TV7) et Pongsiri P.K. Saenchai (Champion du Lumpinee, champion TV7) qui peuvent boxer à 67-68 kg

Quel est celui que tu aimerais particulièrement rencontrer ?

Je n’ai pas réellement de souhait quant à une rencontre en particulier, je prends ce qu’on me donne. Mais il est claire que battre Capitan Petchyindee ou des boxeurs comme Dejrit, Pongsiri, Saensiri, serait quelque chose d’excellent

Tu restes ouvert pour des propositions de combats aussi en France dans un grand gala ?

Oui, je le suis, tout ceci est géré par mon coach et manageur, Nordine Mahmoudi

Quels sont tes projets pour la saison 2020/2021 ?

Dans un premier temps que l’on puisse tous reprendre une activité normale car le covid19 a malheureusement stoppé toute activité et donc ma progression en amont. Mais c’est aussi pareil pour tous le monde.

Continuer de boxer un maximum possible jusqu’à obtenir des bonnes opportunités, des petites portes en ouvrent des grandes…

Tu veux ajouter quelque chose pour nos lecteurs ?

J’aimerai passer un message. Mais avant ça je tenais à remercier mon club le Mahmoudi Gym et mes coachs Nordine et Amar. Mes amis et frères d’armes, Simon, Elias, Brice, Arthure, Ryan, Raphaël, Jowad, Nassim et Eddy.

Un merci à ma famille, mes sœurs et mes frères Yacine, Mohamed et Wood.

Mon ami Gary qui est toujours là, quasiment à tous mes combats et qui les suit minutieusement.

Au Numponthep Gym et mes partenaires d’entraînements Silathong, Jos, Yuto, sans oublié les Gomis Noël et Alexis, Loïc et Pierre.

J’aimerai saluer et remercier mon sponsor et équipementier AKHY.FC qui fait un travail remarquable.

Noël Chalal qui est coach de boxe anglaise au Mahmoudi Gym et aussi Amine comme entraîneur.

Mon message, quant à lui, est un message que j’aurai souhaité qu’on me dise étant plus jeune. Mais j’ai dû l’apprendre par moi-même, ce n’est pas plus mal.

Aujourd’hui, si je peux inspirer ou motiver ne serait-ce qu’une personne cela serait génial. Alors, je vous dis : Tant que vous continuez de rêver rien ne peut vous arrêter, n’hésitez pas foncez, gardez la tête haute et restez humble !

Merci beaucoup Karim pour cette interview et je te souhaite Chookdee pour tes prochains fights !

Merci à toi pour cette interview et je te souhaite également le meilleur pour la suite

Karim Benalia fait partie de ces derniers baroudeurs des rings qui choisissent de tout sacrifier pour leur rêve de conquête des rings Thaïlandais.

Aujourd’hui, la Thaïlande n’a jamais eu autant d’étrangers qui s’entraînent au Muay Thai dans les nombreux camps du pays et combattent dans les divers organisations Thaïlandaises. Mais seulement une poignée d’entre eux arrivent à rivaliser avec les champions Thaïlandais du circuit des grands stadiums de Bangkok. Il faut énormément d’abnégation, de travail, de courage, de volonté et d’assiduité pour pouvoir être classé dans le top 5 du ranking des stadiums du Lumpinee, du Radja, de la TV7 ou d’Omnoi.

Karim Benalia possède une boxe technique et précise qui lui permet souvent de déstabiliser des adversaires de haut niveau, des combattants classés dans les stadiums importants de la capitale.

KARIM BENALIA EST UN FIMEUU APPRÉCIÉ DU PUBLIC THAÏLANDAIS

Les cinq derniers combats en Thaïlande de Karim Benalia ont tous été remporté par KO, il a battu Sanjar Saidmurov (KO 3ème round), Singhakhumram Sitchansingha (KO 1er round), Saendech Rambo Banmuang (KO 1er round) et Seazgames Sports University (KO 1er round), le Prince des rings a frappé fort !

KARIM BENALIA COMBAT RÉGULIÈREMENT DANS LA FAMEUSE ORGANISATION SUPER CHAMP

KARIM BENALIA VS NAMKHABUAN LOOKJAOMAESAITHONG

KARIM BENALIA VS SAENDECH RAMBO BANMUANG

KARIM BENALIA VS SAEZGAMES SPORTS UNIVERSITY

Ce talentueux boxeur est bien décidé à gravir rapidement les échelons afin d’être classé dans le top 10 du stadium du Lumpinee. Sa force mentale et sa détermination lui permettrons sûrement, un jour prochain, d’avoir l’honneur de disputer un titre d’un prestigieux stadium de Bangkok. Peu d’étrangers ont obtenu cette chance, Karim Benalia a les capacités de réussir ce difficile challenge !

Karim BENALIA

Date de naissance : 20 décembre 1992

Surnom : Prince

Poids : 67-69 kg

Taille : 180 cm

Nombre de combat : 26. 20 victoires, 6 défaites

Team : Mahmoudi Gym – Numponthep Gym