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LE BANCHAMEK GYM

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LE BANCHAMEK GYM

special report by Serge TREFEU (2012)

La star thaïlandaise Buakaw Por Pramuk, le boxeur le plus connu en Thaïlande, véritable icône nationale, vient de monter son propre camp il y a seulement quelques jours !

Le 1er mars 2012, ce grand champion avait quitté précipitamment son camp d’entraînement de toujours, le fameux Por Pramuk Gym. Il avait disparu en ne donnant aucune nouvelle de lui. Alors, dans tous les médias thaïlandais, l’affaire Buakaw a commencée. Les rumeurs les plus folles ont circuler à son sujet, certaines personnes disaient qu’il était mort, d’autres qu’il avait été kidnappé par la mafia, personne ne savait vraiment pourquoi il avait disparu. Une grande chaîne de télévision a même diffusé un avis de recherche « Mais est la star BUAKAW ? »

Cette disparition était inquiétante car le champion devait combattre le 17 mars en France, Buakaw devait affronter la star française Fabio Pinca. Le promoteur français de cet événement n’ayant plus de nouvelle du champion thaïlandais a du rapidement trouver un nouvelle adversaire…

C’est seulement au bout d’une dizaine de jours que la star thaïlandaise a de nouveau fait parlé d’elle. Buakaw a expliqué sa disparition, en direct, devant les caméras d’une télévision nationale. C’est en fait un différend important avec son ancien Team qui aurait été à l’origine de son départ du Por Pramuk Gym. Buakaw était retourner dans son village natal, chez lui, au sein de sa famille, pour prendre du recul par rapport aux problèmes financiers avec son ancien manager. Officiellement, le champion ne veut plus travailler avec le Team Por Pramuk, désormais il souhaite gérer lui-même sa carrière…

Maintenant il est associé avec la marque YOKKAO, l’un des plus gros sponsor actuel en Thaïlande. Buakaw était déjà, depuis l’année dernière, sous contrat avec cette compagnie qui fabrique du matériel de boxe.

Pour pouvoir continuer à s’entraîner, Buakaw et la direction de Yokkao ont décidé ensemble de créer un camp à Ban Ko Kaeo, dans le village qui a vu grandir la star internationale. Ce minuscule village, d’à peine une centaine d’habitants, se situe au cœur de l’Isaan, une région aride et très pauvre, dans le Nord Est de la Thaïlande. Un village qui est à 10 kilomètres de la petite ville de Samrong Thap dans la province de Surin. Le village de Buakaw est à 60 km de la ville principale qui s’appelle Surin, une cité célèbre pour sa grandiose fête des éléphants qui a lieu chaque année.

Autour du village de Ban Ko Kaeo, il y a des rizières à perte de vue, ainsi que des troupeaux de buffles disséminés un peu partout.

La majorité des habitants d’ici sont des paysans qui travaillent durs pour survivre au quotidien, les parents de Buakaw étaient aussi des cultivateurs, leur petite ferme existe toujours.

La famille Banchamek qui compte cinq enfants habite depuis toujours à Ban Ko Kaeo. Mais seul le petit Sombat c’est initié au muay thai, durant plusieurs années c’est le grand frère de Sombat qui a entraîner le jeune combattant. Buakaw va faire une centaine de combats dans toute la province de l’Isaan avant de rejoindre le camp Por Pramuk. A l’époque, le célèbre promoteur Pramuk Rojanathan était venu dans la province de Surin afin d’acheter des jeunes combattants. Il a vite repérer la perle rare, le jeune Sombat. C’est donc vers l’age de 12 ans que Buakaw a intégré le camp Por Pramuk situé à Chachoengsao. Quelques années plus tard il connaîtra le fabuleux destin que tous le monde connaît…

Le patriarche des Banchamek, Leng Banchamek, qui a aujourd’hui 62 ans a élevé avec dignité ses enfants malgré les faibles revenus de la famille. Cela n’a pas été facile pour les parents de Buakaw de laisser partir leur progéniture loin de chez eux, surtout pour Mme Banchamek qui était très proche de son fils. Buakaw n’en parle jamais mais il a été beaucoup touché par la perte de sa mère. En effet, Mme Banchamek est décédée dans un accident de voiture il y a une dizaine d’année…

Ici, à Ban Ko Kaeo, Buakaw est la fierté de tous, les gens l’adorent car en plus d’être une célébrité, c’est aussi un généreux donateur qui a beaucoup fait pour la communauté de ce village très pauvres. C’est donc chez lui, à côté de la maison qu’il a fait construire pour ses parents, que tout naturellement, il a voulu édifier son camp…

 

Le nom est vite trouver pour ce camp, il s’appellera le BANCHAMEK GYM, en référence à Sombat Banchamek, le nom de naissance de Buakaw.

Le gym c’est construis à la hâte, en seulement dix jours, les gens du village, le staff de Yokkao, tous ont fait un énorme travaille pour un résultat stupéfiant en si peu de temps. La structure principale est finie, sur une surface en béton trône un ring tout neuf, près du ring deux splendides sac de frappes sont suspendus à une poutre en bois.

Le camp est couvert par un large toit en paille qui donne un aspect typique à ce gym. Il ne reste plus que quelques finitions pour terminer ce sympathique petit camp. Les artisans s’appliquent donc à la dernière touche finale, le panneau sera inscrit le nom du gym…

Buakaw, en homme de cœur, a voulu aussi construire ce camp pour les enfants de sa communauté, pour leur faire découvrir l’art du muay thai, et qui sait peut être leur donner le goût pour ce sport unique qui l’a rendu riche et célèbre. Pour l’instant, il n’y a que quatre petits nakmuays qui s’entraînent au Banchamek. Mais Buakaw va faire venir deux entraîneurs qui s’occuperont des enfants de ce camp, qui seront sûrement de plus en plus nombreux a vouloir s’entraîner ici.

Désormais, c’est dans son camp que la star des rings se préparera pour ses futurs combats. Buakaw, à 29 ans, qui a déjà effectué plus de 300 combats, a une telle expérience de la compétition du haut niveau qu’il peut aujourd’hui se préparer tous seul.

Il travaille uniquement sa condition physique, le matin il cours 10 km, fait ensuite de la corde à sauter et s’entraîne au sac de frappe.

L’après midi, il ne cours que 3 à 4 km, accompagné souvent d’une bande d’enfant qui le suit joyeusement. Lorsque Buakaw fait son footing, c’est un événement dans le village qui ne passe pas inaperçu, surtout quand il y a en plus une chaîne de télévision qui fait un reportage sur le phénomène Buakaw !

La star du K1 Max, vainqueur du Thai Fight 2011, semble apaiser, heureux de pouvoir maintenant se préparer chez lui, entouré des siens, il pourra dorénavant gérer sereinement la suite de sa carrière, une carrière déjà bien remplie d’exploit.

Malheureusement c’est un autre combat que Buakaw va devoir maintenant affronter, peut être le plus dur de sa carrière. En effet suite à son match victorieux du 17 avril, au Thai Fight 2012, sous le nom de combattant de Buakaw Banchamek, son ancien patron Mr Pramuk Rojanathana décidé de l’attaquer en justice. Mr Pramuk a estimé que Buakaw avait commis une faute grave en combattant sans son accord car il était officiellement toujours sous contrat avec le camp Por Pramuk. Alors, une bataille juridique à commencer entre les avocats de Buakaw et ceux du camp Por pramuk. Mr Somchat Charoenwatcharawit (Président de l’Association professionnelle de boxe en Thaïlande) a donné raison à Mr Pramuk et a imposé une suspension de 6 mois pour Buakaw, suspension approuvé par le ministre du Tourisme et des Sports. Puis le 31 mai, de nouvelle négociation ont eu lieu pour essayer de trouver un accord entre les deux parties.

Buakaw c’est vu offert un nouveau contrat qui stipulais qu’il devait combattre pour le camp Por Pramuk jusqu’en 2018, les revenus provenant de ses combats seraient divisés en 60 % pour lui et 40 % pour le camp Pramuk, les revenus d’autres activités (publicité, sponsor) seraient divisés en 75 % pour lui et 25 % pour le camp Pramuk. Mais l’avocat de Buakaw a déclaré que son client devait avoir droit à 100 % de ses revenus générés par la publicité et les sponsors, car il estime que Buakaw qui a près de 30 ans n’a finalement plus beaucoup d’années à combattre sur les rings. En désaccord, le camp Por pramuk a ensuite offert la possibilité de vendre Buakaw à un autre camp qui désirerait l’acheter.

Au final, Buakaw sous la pression, a voulu mettre un terme à tous ses problèmes, il c’est résigner à ne plus combattre, il a décider « de raccrocher les gants », de prendre sa retraite. Désormais, il se consacrera à la gestion de son camp, à la transmission de son savoir aux plus jeunes, car beaucoup d’enfants souhaitent s’entraîner dans son camp. Une page de l’histoire du muay est tournée, ce fabuleux champion à marquer son empreinte des années 2000, peut être qu’un jour nous reverrons Buakaw sur un ring, mais maintenant Buakaw, aujourd’hui, n’est plus un combattant, il est devenu par la force des choses un entraîneur, un professeur qui a beaucoup de savoir à donné, l’histoire du Banchamek Gym ne fait que commencer…

BANCHAMEK GYM

AMPHUE SAMRONG THAP

BAN KO KAEO

SURIN

Nom de combattant : BUAKAW (Le lotus blanc) BANCHAMEK

Nom réel : Sombat Banchamek

Poids : 70 Kg

Taille : 1m74

Nombre de combat : 372 combats. 310 victoires (65 KO). 44 défaites et 18 nuls

Titre : Champion du Thai Fight (2011), Champion du Monde WMC (2011, 2009, 2006), Champion du K1 Max (2006, 2004), Champion S1 (2005), Champion du Tournoi Toyota (2002), Champion D’Omnoi (2001, 2002), Champion de Thaïlande (2001)

Team : BANCHAMEK GYM