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Le CHOWACHALA GYM

Temps de lecture : 3 minutes

Le CHOWACHALA GYM

Special report by Serge TREFEU (2010)

 

Le Chowachala Gym est un camp typique de l’Isaan (Région Nord-est) comme je les aime, j’ai découvert ce camp vraiment par hasard. En effet,  j’ai d’abord visiter un petit camp qui se trouvait dans la ville de Buriram. Mais dans ce camp il n’y avait personne car tous les boxeurs venaient de combattre, ils avaient donc tous pris leurs jours de repos bien mérités. Les propriétaires des lieux, des gens très charmants, me confient que leur affaire ne marche plus trop et qu’ils cherchent à revendre leur camp, il n’y a plus tellement de boxeurs qui s’entraînent dans leur camp…

 

 

Voyant que j’étais un peu déçu de ne pouvoir réaliser mon reportage, ils me proposent de m’emmener dans un camp à 30 Km de Buriram, un petit camp perdu en pleine campagne. « Là-bas, il y a beaucoup de boxeurs qui s’entraînent actuellement, on peut t’y conduire demain pas de problème » me dit le propriétaire. La gentillesse des thaïlandais est parfois surprenante surtout dans les campagnes…

 

 

Le lendemain après midi nous partons sur les routes de l’Isaan en direction du village de Keandom. A la moitié du trajet, la route qui traverse un village est bloquée, une procession fête un mariage. Des gens dansent joyeusement, certains sont habillés en costumes traditionnelles, c’est folklorique. Mais il y a aussi beaucoup de personnes complètement ivres qui se roulent carrément par terre, la police essaye tant bien que mal de gérer cet attroupement festif. Nous avons du attendre près d’une demi-heure avant que la route soit complètement dégagée, c’est l’Isaan, « Mai pen rai » (ce n’est pas grave, on patiente)…

 

 

Dès notre arrivée au camp Chowachala, des gens du voisinage viennent voir le « Farang » (étranger) qui débarque ici. Aucun boxeur étranger n’est venu s’entraîner dans ce camp. Je suis le premier étranger à venir faire un reportage sur le camp et c’est un petit « événement » pour le village de Keandom…

 

 

Le Chowachala existe maintenant depuis dix ans, il a été créé par Rambo Watchala, ancien champion de l’Isaan qui est l’entraineur en chef. Rambo a fait environ 70 combats, beaucoup dans les stadium du Lumpinee et du Radja. Natif du village il a voulut monter son camp là où il a grandi.

 

 

Le gym a une infrastructure très correcte pour un petit camp de campagne car il a pu être construit grâce aux fonds généreux de Mr Kaj Hanssen. Mr Kaj Hanssen est un norvégien qui est marié avec la tante de Rambo Watchala, c’est lui qui sponsorise aussi le camp.

 

 

La surface du camp est d’environ 80m2 avec un ring couvert, deux sacs de frappes et une grande pièce qui sert de dortoir pour les boxeurs, c’est simple mais propre malgré les nombreuses poules qui traversent sans cesse le camp. 

 

 

L’ambiance est très familiale, presque tous les enfants du village assistent aux entraînements quotidiens, surtout le samedi c’est le spectacle du week-end…

 

 

Le Chowachala Gym compte une quinzaine de boxeurs en permanence, pour la plupart des enfants. Le plus jeune a 5 ans et le plus vieux a 20 ans. Mais la majorité d’entre eux ont entre 8 et 10 ans.

 

 

Les journées sont dures pour ces gamins car en plus de leur scolarité, ils effectuent tous les jours un entrainement rigoureux. Le matin, avant leur départ à l’école, ils font 14 Km de jogging. Ensuite 8 nakmuays seulement restent pour l’entrainement du matin, le reste va à l’école et reprend l’entraînement à 16 H 30. La leçon de l’après midi en période de préparation de combat est parfois éprouvante, les compétiteurs après avoir courus 6 Km enchaînent chacun aux paos 8 rounds de 4 minutes, puis 5 rounds aux sacs de frappes et terminent par 30 minutes de corps à corps !

 

 

En plus de l’entraineur principal, Rambo, ils sont encadrés par deux autres entraineurs.

Ici la spécialité du camp ce sont les coups de coude, Rambo fait beaucoup travailler cette technique redoutable à ses petits guerriers. Et quoique très jeunes, ces boxeurs ont tous chacun une trentaine de combats dans les pattes. Ce sont déjà des sportifs aguerris, ont le voit dans leurs yeux, ils ont « faim ».

 

Parmi les plus expérimentés il y a Kittichai (Champion de l’Isaan, 80 combats), Nongbia (Champion de l’Isaan, 50 combats) et l’un des plus fort du camp Samrong qui a commencé à 5 ans, aujourd’hui à tout juste 9 ans il a déjà fait 100 combats !

 

 

« Les nakmuays combattent souvent dans la région, il y a beaucoup, beaucoup de match de boxe organisés aux alentours de Buriram » me confie le maître des lieux.

 

 

Ce sont ces petits camps de province perdus au fin fond des campagnes que certains manageurs de Bangkok viennent parfois visiter. Ils espèrent y déceler la perle rare, un combattant exceptionnel qui leur rapportera beaucoup d’argent. Le Chowachala a peut être cette perle rare dans son camp, qui sait…