LEO MONTEIRO (BRESIL)
Interview de LEO MONTEIRO par Serge TREFEU (2010)
Serge TREFEU : Bonjour Leo comment vas-tu en forme. Tu es originaire du Brésil de Sao Paulo, une très grande ville, tu as grandi dans quel quartier ?
LEO MONTEIRO : J’ai grandi dans le quartier Peruche, au nord de la ville de Sao Paulo. C’est un quartier violent, mais j’ai survécu parce que j’étais toujours loin de la drogue. Mais j’ai perdu la plupart de mes amis à cause de la drogue, de la police ou de la prison…
Est-ce que tu es issu d’une famille nombreuse, as-tu des frères qui pratiquent aussi un sport de combat ?
Ma famille est petite, seulement ma maman et un jeune frère.
Mon frère a commencé à s’entraîner à la capoeira, mais il a arrêté après 2 ans de pratique
Tu as débuté les sports de combat par la Capoeira, un art martial brésilien très redoutable. Sao Paulo est une mégalopole avec certains quartier dangereux, est ce que tu as appris cet art pour te défendre ou simplement par passion pour cette discipline ?
Non je n’ai commencé pour le self-defense. J’ai décidé de m’entraîner quand j’ai vu les premiers matches d’UFC.
J’ai vu Marco Ruas balancer quelques low kicks, et aussi Maurice Smith.
A cette époque je n’ai pas aimé le jiu-jitsu et j’ai essayé de trouver une école de Muay Thaï, mais je n’étais pas capable.
Alors j’ai commencé par la capoeira quand j’avais 16 ans, mais j’admets, avant cela que je me battais trop dans les rues et l’école parce que j’étais toujours le plus petit…
Tu as pratiqué cet art martial brésilien pendant de nombreuses années, ensuite tu as commencé le Muay Thai, qu’est ce qui t’a attiré dans ce nouvel Art Martial qu’est le Muay Thai ?
La Capoeira a été ma vie pendant beaucoup d’années, mais l’un de mes instructeurs, Eduardo Pamplona, a commencé le Muay Thaï.
Quelques années plus tard il a ouvert son école et m’a invité pour essayer une saison en 2003-2004. J’ai essayé et j’ai aimé ça
Quel a été ton premier club de boxe thaï au Brésil, avec quel entraîneur tu as débuté ?
Eduardo Pamplona était l’élève de Moises « Gibi » de Sousa et le Team était Gibi Thai. J’ai été formé par Pamplona et il m’a appris tout avant la Thaïlande.
Son style est connu pour former des « combattants durs ».
Parfois pas très techniques mais toujours avec un gros cœur, autrement Pamplona ne vous permet pas de se battre sous son nom…
La boxe thaï est elle bien développé au Brésil, est ce qu’il y a souvent des galas d’organisé dans le pays ?
Non il y a seulement quelques galas en K-1 Rule, des tournois en kick boxing amateurs, mais pas d’argent pour les combattants.
En pur Muay Thai malheureusement il n’y a rien encore.
De nos jours il y a 3 ou 4 grands événements en tout dans l’année.
Le MMA est beaucoup plus important maintenant.
Tout le monde veut apprend le jiu-jitsu pour aller dans la cage. Aussi parce qu’ils payent 5 fois plus…
Les brésiliens adorent les sports de combats et avec des légendes comme Royce Gracie et Rickson Gracie, le Brésil est réputé pour avoir de grands combattants en Ju-Jitsu et MMA, tu penses qu’à l’avenir les brésiliens vont aussi aimer le Muay Thai et avoir des champions connus à travers le monde comme les frères Gracie ?
Pour obtenir ce même niveau, nous avons besoin d’entraineurs thaïs au Brésil, ou des Brésiliens avec l’expérience de la Thaïlande.
Et après, il faut des compétitions pour ces combattants. C’est la seule voie.
Il y a seulement un petit gala où ils s’entraînent et combattent presque en pur Muay Thai. Au moins un gars essaye, j’espère beaucoup de succès pour lui
Combien tu as fais de combats au Brésil en boxe Thaï ?
J’ai fait 4 combats amateurs et 8 en professionnel K1 Rule de retour à la maison
En 2007 tu pars en Thaïlande, c’est la première fois que tu allais dans ce pays, raconte nous tes premières impressions quand tu es arrivés au pays du Muay Thai ?
CHAUD! Quand la porte de l’aéroport s’est ouverte et j’ai senti la chaleur, j’ai pensé comment s’entraîner avec ce temps.
Mais après, je me suis rendu compte que cet endroit est très semblable au Brésil, la nourriture est stupéfiante et je me sens comme à la maison ici
Dans quel camp tu es allé t’entrainer la première fois et comment c’est passé ton premier séjour ?
Je suis venu avec Cosmo, nos petites amies et l’ancien entraîneur de Cosmo, Sandro.
Nous n’avions pas de camp, ni d’hôtel, ou quelqu’un pour nous emmener de l’aéroport. Nous avons pris un taxi et il nous a laissé à Kaosan Road.
Mais quelques temps avant au Brésil, durant 6 mois nous avions eu un entraîneur thaï et Sandro avait une photo de lui.
Après quelques jours Sandro est allé au Lumpinee et a montré la photo à quelqu’un,
la personne a pris son téléphone et appelé Pailotnoi, l’entraîneur principal du camp Rompsithong.
Le jour suivant nous sommes allés à Samutsakhon et nous avons commencé à nous entrainer là. Cela ressemblait à un rêve et nous étions contents d’être ici !
Ensuite tu reviens en Thaïlande et tu restes un an, ou es tu allé t’entrainer et quels combattants tu as rencontré durant cette année ?
Je suis venu en 2007 et depuis je suis ici.
Je suis seulement revenu au Brésil en septembre 2008 pour un mois de vacance.
Je me suis entrainé au camp Rompsithong à Samutsakon, au camp Chay Yai à Chiang Mai et à Koh Samui pendant plus d’un an et depuis avril 2009 je suis à Bangkok.
J’ai rencontré beaucoup de thaïs et quelques étrangers comme Zig Zach, Andrei Kulebin et Benny Ritter
Aujourd’hui tu es définitivement installé en Thaïlande, dans quel camp tu t’entraines et comment cela se passe avec qui tu t’entraines, qui est ton coach ?
Je suis au camp Kiatpetch et Chiap est mon entraîneur.
Mes sparring partner principaux sont Saketdao, Tukkatatong, Sittisak, Fahmai et Chockchai, parce que nous avons tous ou presque le même poids et c’est très bon.
Tous les jours j’apprends quelque chose…
Raconte nous un peu l’une de tes journée type d’entrainement puis ensuite ce que tu fais après l’entrainement, tes activités quotidiennes en Thaïlande ?
Le matin nous courons 10km, puis du shadow, du pao, du corps à corps et nous concluons par des exercices de musculations.
Quelques fois nous courons 14km, puis 600 genoux au sac et des exercices de musculations.
L’après-midi c’est la même chose, mais nous courons seulement 20 minutes.
Quelques fois du sparring, plus des rounds de paos, du corps à corps et on conclut par des sprints.
Je n’ai aucune activité supplémentaire quand je m’entraine pour un combat, je ne peux que manger et dormir…
Tu aimes la culture thaïlandaise ?
Très différente de la culture brésilienne, mais je l’aime. Le respect, la liberté et le mode de vie bouddhiste…
Qu’est ce que tu aimes le plus en Thaïlande ?
Les plats de l’Issan (Nord Est du Pays). C’est mon problème et je deviens toujours gras après mes combats !
Combien de temps tu penses rester en Thaïlande, est ce que tu as un objectif précis, souhaiterais tu te faire un nom là-bas en tant que combattant ?
Je ne sais pas vraiment. Je suis très heureux ici, j’ai ma petite amie et tout parle des combats, c’est plus facile qu’au Brésil.
Je peux combattre beaucoup et faire du Muay Thaï mon seul travail.
Ici je peux m’entraîner et combattre. Mon intérêt principal est de me faire un nom comme beaucoup d’autres étrangers et bien sûr gagner de l’argent.
Et quand vous insistez et vous y croyez, vous pouvez obtenir ce que vous voulez…
Depuis que tu es installé en Thaïlande est ce qu’il t’est arrivé quelques chose d’insolite, d’étrange, lié avec l’entraînement ou avec un combat que tu pourrais nous raconter ?
Il y a beaucoup d’histoires folles, mais je dirai la première histoire.
Après deux semaines en Thaïlande, Cosmo a été invité pour faire son premier combat.
Il était prêt et nous sommes allés à l’endroit du combat.
Une petite foire près de Samutsakhon.
Nous étions les seuls falangs (étranger) mais un autre est arrivé.
C’était l’adversaire de Cosmo. Le combat était supposé être à 75kg, mais Cosmo est de grand taille pour ce poids et le garçon et son entraîneur on été effrayé.
– Non, il est trop grand mais nous pouvons faire le combat avec le petit.
Le petit c’était moi, 10 Kg plus léger et Pailotnoi a dit :
– Toi ! Met les bandes et massage !
– Quoi ? Je ne suis pas venu pour combattre, je suis venu pour regarder !
– Reouu ! (Dépêche-toi !)
J’emprunte tout à Cosmo, même son protège dent, j’ai boxé et j’ai gagné…
Dans quelle catégorie tu boxes en Thaïlande ?
Entre 61 Kg et 63,500 Kg
Quels sont les boxeurs connus que tu as affronté là-bas ?
Andrei Kulebin, Benny Ritter, Zig Zach, Ahmed Saadi, Kurt Finlayson, Eikkasit Sitkorkrai, Petchmai PetchJaopraya.
Combien tu as fais de combats en Thaïlande ?
Environ 30 combats
Jusqu’à aujourd’hui dans ta carrière tu totalises combien de combats, de victoires et de défaites ?
46 combats, 29 victoires et 1 nul
Tu as remportés beaucoup de combats par KO ?
Environ 15 victoires
Quels sont tes points forts ?
Les genoux. J’aime faire pression sur mes adversaires et les fatiguer
Et tes points faibles que tu aimerais plus travailler ?
Mon anglaise. J’ai besoin de l’améliorer dès que possible…
Est-ce qu’il y a une technique particulière que tu aimes faire en combat ?
Le corps à corps. Pour moi c’est le secret du Muay Thaï et quand vous le maitrisez vous pouvez combattre avec tout le monde
Tu as boxé dans quels stadium du pays ?
Bangla à Phucket, Tapae à Chiang Mai, Petchbuncha et Chaweng à Koh Samui, Radjadamern à Bangkok
Dans quels stadium tu as eu le plus de sensation ?
Au Radjadamern !
As-tu déjà boxé à la fête du Roi ?
Oui j’ai combattu en 2008 contre l’italien Federico Paccini et j’ai gagné aux points
Quels sont les titres que tu as remportés et contre qui ?
WMC MAD contre Zig Zach et la ceinture du Stadium de Chaweng contre Benny Ritter
Qui sont pour toi les meilleurs combattants en Thaïlande dans ta catégorie ?
Saketdao, Duangsonpong, Orono, Panpet
Tu penses les rencontrer bientôt ?
Grand challenge pour moi maintenant, mais si mon promoteur m’invite, c’est qu’il sent que je suis prêt et que je peux gagner…
Et au niveau mondial quels sont les combattants que tu souhaiterais affronter ?
Je veux me tester contre les meilleurs autour de 62 Kg. Il y a beaucoup de grands noms comme Fabio Pinca, Liam Harrison, Flip Street, Nakamura, Mosab Amrani, Wanmario Kaewsamrit et n’importe lequel d’entre eux, à coup sûr, sera un bon test pour moi !
Jusqu’à maintenant quel a été ton combat le plus dur, pourquoi ?
C’était contre Anderson Coelho au Brésil. C’était mon 6 ème combat et il avait beaucoup plus d’expérience que moi.
J’ai perdu le combat aux points, il a bien étudié mon style et je n’ai eu aucune distance pour donner des coups de pied ou des genoux.
Il m’a matraqué avec ses poings pendant 3 rounds et je ne pouvais faire rien, mais j’ai appris beaucoup de ce combat…
As-tu déjà eu un combat ou tu perdais aux points et finalement tu as réussi à retourner la situation pour gagner ?
Il y en a beaucoup, mais mon dernier combat cela a ressemblé à ça.
Le premier round il m’a frappé avec quelques coups de poing et m’a fais tomber deux fois, mais je me suis relevé rapidement et l’arbitre n’a pas compté 8.
J’étais beaucoup en retard, mais aux troisièmes rounds je suis revenu et j’ai mis mes chances de côtés. Mais les juges on donné un match nul…
Ton meilleur souvenir de boxe jusqu’à aujourd’hui ?
Ma première ceinture internationale contre Zig Zach
Et le pire ?
Mes deux défaites contre Andrei Kulebin
Gagnes-tu bien ta vie grâce au Muay Thai, tu as de bonne bourse en Thaïlande ?
En Thaïlande cela s’améliore parce que maintenant je commence à combattre dans le circuit thaï, mais à l’étranger ce n’est pas encore bon.
Je peux payer mes factures et économiser un peu
Le 26 février au Lumpinee deux français vont combattre pour une ceinture du Lumpinee, est ce que toi aussi tu aimerais avoir l’opportunité de combattre pour cette prestigieuse ceinture ?
J’ai lu ça. Pour Kamel ce sera très dur. Le Champion du Lumpinee en 135lb c’est Saketdao Petpayathai, le combattant de l’année 2009, il est fort et très grand. Tanongdetch Petpayathai le champion en 147lb et aussi champion WPMF en 154lb,
mais n’est pas actif comme Saketdao.
Farid est plus grand, mais je veux voir comment Farid va faire le poids le matin du combat. Je dois dire que beaucoup auparavant méritent cette chance.
Je suis seulement triste parce que certain thaïs combattent toutes leurs vies et n’ont pas eu d’occasion comme cela…
Est-ce que tu connais des champions français et que penses-tu des combattants français ?
Je connais beaucoup de combattants français et pour moi le meilleur de tout les temps c’est Jean-Charles Skarbowski.
La France, ensemble avec l’Australie, a la meilleure tradition du Muay thaï, après la Thaïlande bien sûr.
Des coups puissants et un style en avant.
De nos jours, le meilleur combattant français est Fabio Pinca.
Je l’ai rencontré en Thaïlande l’année dernière et son combat contre Danthai était impressionnant !
Aimerais-tu venir combattre en France défié l’un de nos champions ?
Bien sûr, ce sera un plaisir de combattre en France conformément aux règles thaïes complètes. Mon poids est 62-63,5kg et je suis prêt !
Quels sont tes prochaines date de combat et contre qui ?
Après mon dernier combat au Rajadamnern quelques personnes mon parlé d’un match retour à Channel 7 en février, mais ce n’est pas encore sûr. A 100 % c’est Abbas Ahmadi en Malaisie le 27 mars
Quels est ton objectif pour 2010 ?
Faire de bons combats, battre quelques bons noms et faire monter ma côte.
Je m’entraîne dur pour cela et le premier défi sera à la finale Z1 en Malaisie
Tu veux ajouter quelque chose ?
Merci à M. Chun pour le gym, à Chiap et Petchpayao pour m’enseigner en Thaïlande, à Eduardo Pamplona et à tous mes fans
Une dernière question obligatoire à te poser pour un brésilien, qui vois tu victorieux pour la coupe du monde de foot 2010 en Afrique du Sud ?
J’ai vérifié les groupes et je peux voir le Brésil champion contre l’Argentine dans la finale !
Merci pour cette interview et CHOOKDEE pour tes fights
Merci Serge c’est un plaisir et merci pour SIAMFIGHTMAG
LEO MONTEIRO
Poids : 62 Kg – 63KG500
Taille : 174 cm
Nombre de combat : 46. 29 victoires (15 KO). 1 nul
Titre : Champion WMC MAD. Champion du Stadium Chaweng. Champion de Sao Paulo
Club : Kiatpetch Gym