L’ÉPOPÉE DU FUJI CLUB, L’UN DES PREMIERS CLUBS DE BOXE THAÏ EN FRANCE
L’ÉPOPÉE DU FUJI CLUB, L’UN DES PREMIERS CLUBS DE BOXE THAÏ EN FRANCE
(Merci à Christian Bahfir et André Zeitoun)
By Serge TRÉFEU (2023)
Dans les années 70, la boxe Thaï, ce sport inconnu en Europe était seulement pratiqué par une petite communauté d’immigrants asiatiques, la plupart étaient des Laotiens, des Cambodgiens et des Vietnamiens qui vivaient en Europe.
Dans les années 80, en France, la boxe thaïlandaise a commencé à être découverte par le grand public. Mais, il y avait encore très peu de clubs de pratiquants et encore moins de compétiteurs.
Ce sport a vraiment explosé médiatiquement dans les années 90, en partie grâce aux combats qui ont été diffusés régulièrement sur la célèbre chaîne TV Canal Plus.
A la fin des années 70, les premiers clubs de combattants français de boxe Thaï on été le Brizon Gym de Patrick Brizon à Clermont-Ferrand,
le Yamatsuki Gym de Roger Paschy à Paris (8 rue Jules Valles, Paris 11ème), aussi, le Lao Boxing et le Khmer Boxing à Paris (Même adresse que le Yamatsuki Gym) qui comprenaient des grands combattants Laotiens et Cambodgiens comme Dem, Somsaat, Haip, Yap Dithavong, Somsaï Dithavong, Khao, Bounemy, David Luongkira, les immenses champions Sokthy Hour et Xan Xunebane,
le Bellonie Gym de Gilles Bellonie à Bagnolet (Situé derrière le grand marché des puces de Montreuil),
le France Muay Thai de Jacques Mairesse à Paris (Rue Malabranche, Paris 5ème),
le club d’Escautpont de José Hernandez dans le département du Nord,
le 107 Boxing de Raoul Lamy à Paris (Rue Godefroy-Cavaignac, Paris 11ème),
le Lamy Gym de Gabriel Lamy à Carrières-sur-Seine dans les Yvelines,
le ES Nanterre de Kouider Abdelmoumeni à Nanterre dans les Hauts-de-Seine,
et le Fuji Club de Christian Bahfir à Drancy en Seine-Saint-Denis.
Au milieu des années 80, d’autres clubs importants ont été créé comme le fameux Derek Boxing des frères Desjardins à La Courneuve, le Lumpini de Sam Berrandou à Saint-Denis en Seine-Saint-Denis, le Muay Thai Pontoise à Pontoise dans le Val-d’Oise et le Star Boxing à Paris 13 ème deux clubs tenus par Désiré Thibault, ainsi que le Iron Horse à Paris, un club qui comprenait beaucoup de boxeurs des pays d’Asie du Sud-Est.
Au Fuji Club, la section de boxe Thaï a été créée en 1978 par Christian Bahfir qui enseignait déjà le karaté. A cette époque, il était le professeur de Karaté et de Boxe Thaï (Aussi Kick Boxing) du Fuji Club.
A 19 ans, en 1974, juste après son service militaire, Christian Bahfir s’inscrit dans un club de Karaté qui était situé à Aubervilliers dans le 93. Le professeur était M. Challal. C’est dans ce club qu’il a fait la rencontre d’Omar Benamar qui deviendra un grand champion de boxe Thaï comme Christian Bahfir.
Le professeur de Karaté M. Challal change de club pour aller donner des cours de Karaté dans le club A.S.D. (Association Sportive de Drancy). Drancy était la ville où Christian Bahfir habitait. Christian Bahfir et Omar Benamar (Omar habitait à la cité des 4000 à La Courneuve, une ville qui n’est pas loin de Drancy) suivent M. Challal dans sa nouvelle salle. L’A.S.D. appartenait à la mairie de Drancy, c’était un complexe municipal où il y avait plusieurs salles dans lesquelles étaient enseignées la boxe anglaise, le judo, l’aïkido et le karaté.
Entre 1974 et 1977, Christian Bahfir et Omar Benamar pratiquent le Karaté avec M. Challal et la boxe anglaise avec M. Sam qui était le professeur de boxe du club A.S.D.
Christian Bahfir et Omar Benamar ont effectué de nombreux combats en karaté et plusieurs combats en boxe anglaise en amateur. Christian Bahfir a fait 11 combats pour 10 victoires et un match nul face à un adversaire qui avait 30 combats. Omar Benamar a fait une trentaine de combats. Il a été invaincu en boxe anglaise. En 1979, il a remporté le titre de champion de Paris.
Omar Benamar a débuté la Boxe Thaï en même temps que Christian Bahfir. En 1978, les deux compères se sont inscrits dans le club de Master Roger Paschy.
En 1977, M. Challal quitte le club de Karaté de Drancy. Épaulé par son ami Omar Benamar (18 ans), Christian Bahfir (22 ans) prend la succession et devient le professeur de Karaté de l’A.S.D.
Durant cette année, des élèves sont venus rejoindre l’Association Sportive de Drancy, la plupart venaient de la cité des 4000 de La Courneuve. Et les autres étaient de la ville de Drancy et des villes proches, de Bobigny et de Bondy. Une grande bande de jeunes de la banlieue du 93 s’est formée au Fuji Club. Ils avaient tous en commun la passion des sports de combat, beaucoup ont évité les vices de la rue grâce à la pratique de la boxe et du karaté…
De la ville de La Courneuve, il y avait, entre autres, le jeune André Zeitoun (13 ans) et son grand frère Patrick (18 ans), Liazid Belhaoues (17 ans), Jean-Claude Coralie (21 ans), et le frère d’Omar Benamar, plus tard, d’autres ont rejoint le club comme Pascal Grégoire, Jacques Enot, Aurelio Gino, Hilaire, Boulbaba Jaballah, Amar Tatem, et Mohamed Guenaoui qui était de Drancy.
Ils ont tous pratiqué le karaté avec Christian Bahfir, la boxe Thaï et la boxe anglaise. Jean-Claude Coralie a fait une dizaine de combats en boxe anglaise, Liazid Belhaoues a également fait quelques combats en boxe amateur. Et tous ont combattu en boxe Thaï.
Pendant près d’un an, Christian Bahfir a donné des cours de Karaté à l’A.S.D. Un jour, Christian Bahfir a vu une annonce dans laquelle un club de Karaté à Drancy cherchait un professeur. Il s’est présenté dans ce club, tenu par M. Jean-Claude Melaye (6 ème Dan, 5e au championnat du Monde de Salt Lake City en 1965), un grand judoka qui a participé aux Jeux Olympiques.
M. Melaye cherchait un professeur de « Kick Boxing », une discipline pratiquement inconnue à cette époque. Un autre professeur de sport de combat voulait le poste pour enseigner dans cette salle. Pour trancher entre les deux concurrents pour le poste, M. Melaye a organisé un combat entre Christian Bahfir et son rival. Le grand vainqueur fut Christian Bahfir. Pendant quelques temps, Christian Bahfir a donc été professeur de Karaté et de Kick Boxing japonais, un style qui mélangeait la boxe anglaise et le Karaté.
En ce temps-là, les combattants français de Karaté se testaient tous un peu dans d’autres disciplines de sports de contact. Le légendaire karatéka Dominique Valéra venait d’importer en France, en 1976, le Full Contact (Appelé boxe américaine dans les années 70), et les karatékas Patrick Brizon et Roger Paschy commençaient en 1977 et en 1978 à enseigner le Kick Boxing et la boxe Thaï. Pour beaucoup de combattants, c’était vraiment une période de transition entre le Karaté et la boxe pieds et poings.
En 1978, on propose à Christian Bahfir de donner des cours dans un club privé qui appartenait à M. Patrick Weber, le frère du célèbre illusionniste et hypnotiseur Dominique Weber. La salle était située au 261 avenue Jean-Jaurès à Drancy, elle s’appelait le « FUJI CLUB ».
Dans cette salle, il y avait deux professeurs de Judo, Alain Gastaud et Jean-Claude Bouchot, deux policiers de la BAC. Ce sont ces deux professeurs qui ont testé les compétences de Christian Bahfir, après plusieurs combats en karaté et en judo, il l’ont validé comme professeur au Fuji Club.
La salle du Fuji Club ne payait vraiment pas de mine, il n’y avait pratiquement rien pour s’entraîner, juste quelques tatamis sur le sol et une vieille pendule accrochée au mur. L’hiver, la salle de sport était très mal isolée et difficile à chauffer…
Au début des années 80, le Fuji Club a été entièrement rénové par Gilles Chenet, un ancien judoka qui a racheté le club à M. Weber. La structure du Fuji Club s’est agrandie, un deuxième étage a été créé, les murs ont été tapissés de miroirs, et une grande estrade fut édifiée où des compétitions de Karaté et de boxe avaient lieu. Aussi, des cours de Viet Vo Dao et de danse ont été ajoutés aux cours de Karaté et de boxe. Le propriétaire, Gilles Chenet a quitté le Fuji Club en 2010.
Lorsque Christian Bahfir a commencé à enseigner le Karaté au Fuji Club, tous ses élèves de l’A.S.D. sont venus le rejoindre au Fuji Club. Ensuite, Christian Bahfir a aussi donné des cours de Boxe Thaï. Car il avait découvert la boxe Thaï en 1978 dans le fameux club Yamatsuki de Roger Paschy. Avec l’accord de son professeur Roger Paschy, Christian Bahfir a ouvert une section de boxe Thaï au Fuji Club. Pour l’aider, Roger Paschy a offert des sacs de frappe à Christian Bahfir afin qu’il puisse équiper correctement sa salle du Fuji Club.
Pendant près de dix ans, Christian Bahfir a été l’élève de Master Roger Paschy au Yamatsuki à Paris et professeur au Fuji Club à Drancy.
Quand Christian Bahfir devait se préparer pour un grand combat en Boxe Thaï, il s’entraînait durement au Yamatsuki Gym et avait moins de temps pour enseigner. Alors, au Fuji Club, Omar Benamar et Liazid Belhaoues l’aident à donner les cours de boxe Thaï et son élève Stéphane Milo fait les cours en Karaté.
Grâce aux excellents résultats sportifs de Christian Bahfir, le Fuji Club de Drancy est vite devenu un club très réputé en Boxe Thaï. Christian Bahfir avait parfois jusqu’à 150 élèves !
Cette belle aventure du Fuji Club a duré jusqu’en 1986. Christian Bahfir a arrêté de donner des cours car il a dû faire des choix professionnels dans sa vie. Il avait un emploi du temps extrêmement chargé. Plusieurs fois par semaine, il donnait des cours au Fuji Club, en même temps, trois fois par semaine, il préparait ses combats en boxe Thaï au Yamatsuki Gym. Il continuait aussi à faire des compétitions en Karaté. Tous les jours, il travaillait, à mi-temps, à l’hôpital de Bobigny dans la banque du sang. En plus, il faisait, de temps en temps, le soir, de la protection rapprochée pour la société K.O. International…
Christian Bahfir a choisi de s’orienter vers la sécurité, un domaine dans lequel il a excellé. Il est devenu garde du corps de personnalité par l’intermédiaire de Frédéric Legras qui s’entraînait au Yamatsuki Gym. Frédéric Legras était le fils du célèbre Jacques Legras, l’icône de l’émission « Caméra cachée » des années 70 et 80.
Puis, Christian Bahfir a créé sa propre boîte de sécurité. Aujourd’hui, il est patron d’une belle entreprise de sécurité !
Christian Bahfir qui allait bientôt arrêté l’enseignement a conseillé à ses élèves d’aller au Derek Gym. Car ce club se trouvait en plein cœur de leur quartier. Le Derek Gym venait d’ouvrir par les deux amis de Christian Bahfir, René et Antoine Desjardins, ses deux camarades du Yamatsuki Gym.
Les grands champions, les frères Desjardins, Antoine et René, qui ont représenté le Yamatsuki Gym pendant des années, ont créé le Derek Boxing en 1984, un club qui est devenu une usine à champions dans les années 90.
Christian Bahfir a toujours été un homme généreux et passionné, ses années passées en tant que professeur au Fuji Club n’ont été pratiquement que du bénévolat. Il s’est énormément investi pour les jeunes de la banlieue parisienne. Afin qu’ils puissent participer à des compétitions aux quatre coins de la France. Parfois, il emmenait jusqu’à 50 jeunes en stage de boxe Thaï et de karaté dans des villes de Bretagne ou de Normandie. Ce n’était pas facile de gérer ces jeunes fougueux…
Au Fuji Club, Christian Bahfir a formé de nombreux boxeurs, ils ont eu une excellente base du Muay Thaï et une condition physique à toute épreuve. Parce que Christian Bahfir leur faisait travailler les mêmes exercices qu’il pratiquait en tant que boxeur professionnel.
Les entraînements pour les compétiteurs du Fuji Club étaient très durs. Ils effectuaient 5 rounds de saut à la corde, 5 rounds au sac de frappe, des footings de plusieurs kilomètres dans le grand parc de La Courneuve, des séances interminables aux paos et des sparrings très physiques, ses élèves étaient bien préparés mentalement pour monter sur le ring.
Dans les années 80, en France, les matchs de boxe Thaï n’étaient pas très techniques mais extrêmement violents. Les boxeurs étaient des durs au mal qui misaient beaucoup sur leur condition physique.
Du simple match en inter-club (2 ou 3 rounds) en passant par les classes C (5 rounds de 2 minutes), B (5 rounds de 3 minutes) et A (5 rounds de 3 minutes), aucun boxeur n’avait d’équipement de protection, juste le classique protège dent. Mis à part les coups de coude, les combats se faisaient comme en Thaïlande. Les coups de coude étaient très peu utilisés par les combattants européens car ils ne maîtrisaient pas encore très bien cette redoutable technique.
Certains boxeurs du Fuji Club sont devenus des grands noms de la Boxe Thaï, les plus connus sont Omar Benamar, André Zeitoun, Liazid Belhaoues, Jean-Claude Coralie, Pascal Grégoire, il y a eu aussi, Mohamed Guenaoui, Hilaire, Jacques Enot, Aurelio Gino (Alain Fragard), Boulbaba Jaballah, Amar Tatem.
Christian Bahfir, le Professeur du Fuji Club :
Christian Bahfir est né le 22 mars 1955 à Paris dans le 15ème arrondissement. Son père, fier de ses origines Kabyle, faisait un travail, dur, pénible et dangereux, dans les entrailles de la terre des mines de charbon du nord de la France. Puis, dans les mines de fer. Ensuite, il a travaillé comme docker au Havre. La maladie des mineurs, la silicose, a malheureusement eu raison de cet homme courageux à 59 ans…
Sa mère, femme au foyer, était Bretonne et s’occupait des 7 enfants de la famille Bahfir.
Le jeune Christian Bahfir a vécu enfant dans une baraque insalubre. Ensuite, il a grandi à Drancy, une banlieue chaude du 93. La famille Bahfir vivait dans la cité des Jardins.
Christian Bahfir a débuté les sports de combat par le judo et la lutte avec Daniel Lecoz, un lutteur au physique impressionnant.
En 1974, Christian Bahfir a commencé le Karaté, une discipline dans laquelle il a effectué près de 200 combats. Il a obtenu la ceinture noire 1er Dan de Karaté. Il a été deux fois champions de la seine Saint-Denis de karaté, finaliste aux championnats de France de karaté contact en 1981 et membre de l’équipe de France de karaté contact. Aussi, il a été finaliste des championnats internationaux de boxe Française.
En 1978, Christian Bahfir découvre la Boxe Thaï au Yamatsuki Gym de Master Roger Paschy. Il fait partie des pionniers de ce sport en France aux côtés de Daniel Allouche, Kouider Abdelmoumeni, Mohamed Jami, les frères Desjardins, Gilles Tirolien, Jean-Luc Legouez, Omar Benamar.
Pour pouvoir intégrer les compétiteurs du Yamatsuki, Roger Paschy n’a pas fait de cadeau à Christian Bahfir.
Son bizutage a été terrible, Roger Paschy l’a fait combattre en sparring contre le poids lourds du club, le champion Gilles Tirolien. Christian Bahfir (72 Kg) a souffert face aux low kicks destructeurs de Gilles Tirolien (90 Kg). Mais il a tenu bon. Roger Paschy fut impressionné par son courage et l’a accepté au sein du groupe des combattants du Yamatsuki Gym. Après sa séance avec Gilles Tirolien, Christian Bahfir est rentré chez lui avec les deux jambes gonflées, il a eu du mal à marcher pendant un moment. Mais il était prêt mentalement à encaisser les lows kicks. Par la suite, Gilles Tirolien et Christian Bahfir sont devenus les meilleurs amis du monde !
En 1982, Christian Bahfir a remporté le titre de champion de France de boxe Thaï en battant le pionnier de la boxe Thaï en France, Patrick Brizon qu’il a mis KO avec un magnifique High Kick. Christian Bahfir a remporté trois fois le titre national.
En 1983, pesant 72 Kg, il a affronté la légende hollandaise Rob Kaman (76 Kg) pour le titre de champion d’Europe. Le 27 juin 1983, les premiers championnats d’Europe de boxe Thaï en France ont été organisés par Roger Paschy, Gilles Belloni et Richard Dieux. De la Team Yamatsuki, Kouider Abdelmoumeni a battu le hollandais Ay et Mohamed Jami a battu le hollandais Van Os. Christian Bahfir a malheureusement perdu par KO sur un foudroyant crochet droit. A cette période, le champion hollandais Rob Kaman détruisait tous ses adversaires. Il avait battu par KO les stars américaines Blinky Rodriquez et John Moncayo et le grand champion turc Tuncay Coban.
1984 a été la consécration pour Christian Bahfir. Le 15 janvier 1984, lors d’un gala France contre Hollande, Christian Bahfir devait faire le match revanche contre le hollandais Rob Kaman. Mais son adversaire a été changé au dernier moment et la catégorie du combat aussi. Son adversaire, Robert Davis, était champion d’Europe en titre en – 76 Kg et pesait près de 78 Kg. Il avait 6 kilos de plus que Christian Bahfir qui était à 72 Kg. Roger Paschy, l’entraîneur de Christian Bahfir, a accepté le combat mais a une condition, que le titre européen de Robert Davis soit mis en jeu. Christian Bahfir a fait un grand match et il a battu aux points le champion anglais. Il est devenu le premier français champion d’Europe de boxe Thaï de l’histoire dans la catégorie des 76 Kg !
Un titre qu’il a défendu deux fois.
Son autre performance est d’avoir effectué deux matchs dantesques contre la star de l’époque, le hollandais Fred Royers (Champion du monde de Kick Boxing, champion d’Europe de Full Contact et de Boxe Française, champion de Hollande de boxe Thaï). Fred Royers est une légende vivante des rings, il fait partie des pionniers hollandais de la boxe pieds et poings.
Christian Bahfir a perdu aux points le premier match contre Fred Royers en Hollande en 1982. Pour la revanche à Paris en 1984, les deux champions ont fait un match nul. Ces deux combats se sont fait en Kick Boxing, un style dans lequel Christian Bahfir était moins à l’aise qu’en boxe Thaï.
Christian Bahfir a fait une belle carrière de combattant. Il totalise 60 combats pour 57 victoires. Il a battu des grands champions tels que les français Emmanuel Essisima (2 fois), Patrick Brizon, les hollandais Yvan Thorn, Dort, le turc Tuncay Coban, l’italien Santos Sini (2 fois), les anglais Keith Nathan, Green, Robert Davis. Il ne s’est incliné que face aux trois légendes hollandaises des années 80, le King des low kicks Rob Kaman en 1983, le génie des rings Fred Royers en 1982 et le Pit Bull André Brilleman en 1980. Des champions qui étaient les combattants les plus craints d’Europe.
Christian Bahfir était un boxeur très physique, aussi fort en poing qu’avec ses Low Kicks de Bûcheron. Il était le seul en France à pouvoir briser avec ses tibias un manche de pioche. Un exercice tellement exceptionnel qu’il en a fait un show. Il a produit son show dans des boîtes de nuit parisienne, le briseur de manche de pioche était le clou de la soirée. Avant de casser le manche, il demandait au public si quelqu’un se sentait capable de faire comme lui. Personne n’osait relever le défi de taper dans un manche de bois aussi dur. Christian Bahfir brisait deux manches de pioches dans la soirée et il signait des autographes aux fans sur les morceaux de bois éclatés. C’était une vraie vedette, il aurait pu se produire aujourd’hui dans une émission spectaculaire comme « Incroyable talent » !
Après sa carrière de boxeur, Christian Bahfir est devenu Garde du Corps de personnalités importantes.
En 1992, il a monté une boîte de sécurité privée « SA FORCE SECURITE INTERNATIONAL » et plus tard, en 2007 « RUDIS SECURITE ».
Ces entreprises de sécurité privée ont connu un grand succès.
Aujourd’hui, Christian Bahfir est un P.D.G. respecté dans le domaine de la sécurité et son savoir faire est réputé.
Partie de rien, ce self made man s’est forgé une destinée exceptionnelle. Il a été « Honoré Chevalier de l’Ordre National du Mérite » en 2003 et décoré de la médaille « d’Argent de la jeunesse et des sports » en 2005 !
Omar Benamar, le bras droit du professeur Christian Bahfir :
Au fameux Yamatsuki Gym, Omar Benamar a effectué une grande carrière de combattant, il a remporté le titre de champion de France de boxe Thaï contre Adel Ferrera en 1988 à Japy, ainsi que le titre de champion d’Europe de boxe Thaï en 1989 contre un champion Belge.
Omar Benamar a été l’un des premiers à combattre contre les terreurs néerlandaises de l’époque telles que Orlando Wiet, Rick Van Den Vathorst et Hide. Il fut l’un des premiers étrangers à s’entraîner en 1982 au fameux camp de la star Samart Payakaroon, le Sityodtong, à Pattaya.
Omar Benamar, « le Magicien », a surtout marqué l’histoire du Muay Thaï en tant qu’entraîneur exceptionnel dans le club qu’il avait créé dans les années 90, le « Nemrod Gym » à Stains, une ville située à deux kilomètres du quartier des 4000.
Grâce à lui et son partenaire Liazid Belhaoues, le phénoménal Dany Bill est devenu une légende des rings. Omar a aussi formé des champions français qui sont classés parmi les meilleurs techniciens de la boxe thaïlandaise dans l’hexagone comme Farid Kenniche (Champion du Monde, champion d’Europe), Jean Philippe Lagrand (Champion du Monde, Champion d’Europe), Farouk Boudar (Champion du Monde), Jérémie Charlet (Champion d’Europe), Gregory Choplin (Champion du Monde), Moussa Sissoko (Champion du Monde).
Omar Benamar avait ce don de dénicher la perle rare et de l’amener au plus haut niveau pour en faire un grand champion, rare sont les entraîneurs capables de former autant de grands champions.
Les élèves du Fuji Club :
André Zeitoun a grandi dans la cité des 4000 avec ses amis Omar Benamar, Liazid Belhaoues, Jean-Claude Coralie, Khaled Hebieb, Jacques Enot et Boulbaba Jaballah. C’étaient une équipe d’amis très soudés, ils jouaient souvent au foot ensemble et font partie des premiers gars de la cité des 4000 à s’adonner à la boxe Thaï.
Le père d’André, Lucien Zeitoun, était un grand boxeur, champion d’Israël, il a combattu en boxe anglaise aux JO de Rome en 1960 où la légende Mohamed Ali a gagné la médaille d’or. Son grand frère (Paix à son Âme), était aussi un bon combattant.
André Zeitoun a fait ses armes au Fuji Club chez Christian Bahfir puis s’est entraîné au Yamatsuki Gym de Roger Paschy. André Zeitoun a effectué 19 combats, et gagné deux fois le titre de champion de France Junior (1984 et 1985), il a affronté des bons combattants de l’époque comme Abdallah Berrandou (Champion d’Europe de boxe Thaï). Mais son expérience du Muay Thai, il l’a forgé à la source même de cet Art, en Thaïlande.
En 1986, André Zeitoun débarque au Royaume du Siam avec une lettre d’introduction du légendaire Pud Pad Noy Worawoot qui enseigne alors en France. André Zeitoun découvre l’authentique Muay Thai au sein du camp Worawoot à Bangkok. Ensuite, André Zeitoun s’entraîne dans d’autres camps notamment au camp Pat Ruang Luang à Chonburi, le camp de Master Den, ancien grand champion du stadium du Radja en 1960. En 1991, au stadium Ling Kee à Pattaya, André Zeitoun a remporté une victoire par KO.
En 1990, André Zeitoun ouvre son club pour assouvir son autre passion, l’enseignement. Il va former bon nombre de champions tels que Nash Ular (Champion du Monde), Nicolas Subileau (Champion de France), Jérôme Abotsi (Champion de France), Olivier Pedarzolli (Champion de France), les frères Defretin (Champion de France), Daniel Vicencia (Champion de France), Mohamed Mokhtari (Champion de France), Adil Khodja (Champion de France) et bien d’autres…
Mais ses deux perles qu’André a façonné durant des années sont sans contexte les deux immenses champions Jean-Charles Skarbowsky et Johann Fauveau.
Jean-Charles Skarbowsky (Champion d’Europe, N° 1 au Stadium du Radja) est devenu une légende vivante des rings, un combattant exceptionnel qui est énormément respecté en Thaïlande.
Quand a Johann Fauveau, véritable guerrier des rings, il est devenu un champion reconnu qui a remporté trois fois le titre de Champion de France classe A en boxe Thaï, titres conquis aux côtés d’André Zeitoun, et il a également gagné une ceinture de champion du Monde ISKA en K1 en 2012.
André Zeitoun fait partie des grands noms de la boxe Thaï française, ce passionné de boxe dès le plus jeune âge est devenu aujourd’hui un « Maître » dans l’art du Muay Thai, art dont il a exploré les moindres facettes.
Aujourd’hui, Master Zeitoun maîtrise son Art à la perfection et le divulgue à ses élèves depuis de nombreuses années avec autant de ferveur.
Lyazid Belhaoues a commencé par le Karaté et la boxe anglaise, des disciplines dans lesquelles il a fait quelques combats. Au Fuji Club de Drancy, il a été l’assistant du grand champion Christian Bahfir. Lyazid Belhaoues a appris à tenir les paos en préparant Christian Bahfir pour ses nombreux combats. Il s’est formé à l’enseignement de la boxe dans le club de Christian Bahfir.
Puis, Lyazid Belhaoues avec Omar Benamar ont ouvert le fameux club Nemrod Gym à Stains. Aux côtés d’Omar Benamar, Lyazid Belhaoues a préparé tous les grands champions du Nemrod Gym, Dany Bill, Farid Kenniche, Farouk Boudar, Jérémie Charlet, Gregory Choplin, Moussa Sissoko.
Quelques années après, Lyazid Belhaoues a créé son propre club, le Fimeu Gym à Stains et formé, avec son ami Jean Méliani, un spécialiste de la boxe anglaise, plusieurs bons boxeurs dont la star du MMA Cheik Congo et le grand champion Grégory Choplin (Jusqu’à 13 ans, Choplin a été formé par Omar Benamar et Lyazid Belhaoues, ensuite par Lyazid Belhaoues et Jean Méliani).
Lorsque le Nemrod Gym a fermé, de grands noms du Muay Thai qui venaient de plusieurs clubs différents sont venus s’entraîner au Fimeu Gym comme Yassine Benhadj, Mohamed Bourkhis, Dany Bill, Moussa Sissoko, Karim Saada, Christian Garros, Fabrice Payen, Abel El Quandili, puis, Raouf Belliouz, Julien Quentin, Gaëtan Férré, Abdel Sénoussi, Jacky Jeanne, Sébastien Landre Etienne. Tous ces champions ont subi les dures séances aux paos du renommé Lyazid Belhaoues. Son club, le Fimeu Gym, existe depuis plus de vingt ans !
Jean-Claude Coralie fut l’un des tout premiers grands combattants du quartier des 4000 de La Courneuve. Il a débuté par le Karaté, obtenu la ceinture noire et effectué plus de 100 combats dans cette discipline.
En boxe anglaise, il a fait 10 combats et de nombreux combats en boxe Thaï. Ce rugueux combattant a affronté des grands noms de la boxe Thaï tels que Stéphane Nikiéma, Guillaume Kerner (Défaite pour la finale du championnat de France en 1987), Lamkong Sitwaywat, Sam Berrandou, André Richard-Nam, les Hollandais Bayram Colak, El Afgani Mehadji, Fikret Hoffman. Il s’est longtemps entraîné dans le club Fuji Gym de Christian Bahfir avant d’intégrer le club Derek Boxing de La Courneuve.
Surnommé « Danone » dans le quartier des 4000, c’était un combattant au physique impressionnant.
Pascal Grégoire surnommé « Scalp » habitait dans un bâtiment de l’avenue Henri Barbusse dans le quartier des 4000 Nord.
Pascal Scalp était réputé comme un gros bagarreur. Pascal Grégoire a été formé par Christian Bahfir au Fuji Club, un club dans lequel il a combattu à mainte reprise. Ensuite, il a été l’un des premiers grands champions du Derek Boxing en remportant d’abord la ceinture de champion de France de boxe Thaï en classe A, puis le titre européen.
Scalp était un redoutable technicien qui a affronté de terribles champions Thailandais comme Krongsak Boranrat et Nampon Nong Khee Pahuyut !
Après sa carrière, il est devenu entraîneur dans le club Derek Boxing.
Pascal Scalp était encore plus connu dans le milieu du Hip Hop. Il était le leader du groupe de danseur les PCB, le « Paris City Breakers », un groupe composé de Franck le Breaker Fou, Scalp, Solo (Futur membre du groupe Assassin avec Rockin’ Squat), Willy et Niko Noki, le premier collectif français de danseurs de breakdance. Les membres du PCB ont été jurés dans la célèbre émission TV des années 80, H.I.P H.O.P. Une émission sur le breakdance présentée sur la chaîne TF1 par le fameux animateur Sidney.
Jacques Enot a commencé à travailler à l’âge de 15 ans et a débuté la pratique du Shorinji Kempo avec senseï Osaka pendant quelques années. Ensuite, au début des années 80, il a suivi Omar Benamar et Jean Claude Coralie au Fuji Club de Christian Bahfir, il a souvent combattu pour le Fuji Club. Lorsque le club Derek Boxing a ouvert à La Courneuve, Jacques Enot s’est inscrit dans le club des frères Desjardins. Avec son ami Kahled Hedbieb, ils ont été les premiers compétiteurs du Derek Boxing, lors d’un inter-club organisé par Roger Paschy au Yamatsuki Gym en 1984.
Jacques Enot était un combattant dur au mal, très physique, qui a combattu dans beaucoup de gros événements parisiens. Il s’entraînait durement, il se levait à 5 heures du matin pour aller travailler au magasin Carrefour de Gennevilliers qui se trouve à 10 Km de La Courneuve dans le département du 92, il faisait 10 Km en courant le matin pour aller travailler et pareil le soir, pour rentrer chez lui à la cité des 4000. Jacques Enot a effectué une trentaine de combats, il a été vice champion de France et combattu pour la ceinture de champion d’Europe contre le grand champion hollandais Iwan Thorne qui l’a battu aux points.
Boulbaba Jaballah habitait à La Courneuve, c’était le voisin d’Omar Benamar. Boulbaba Jaballah a fait plusieurs combats en classe B et C, il a rencontré Hassen Wadi, Fhala et Bektaoui. Boulbaba Jaballah a découvert les sports de combat grâce à son ami Omar Benamar, il a débuté par le Karaté, puis, il a fait de la boxe Thaï au Fuji Club, avec son ami d’enfance André Zeitoun.
Amar Tatem a débuté la boxe Thaï au Fuji Club. Il a effectué plusieurs combats pour le Fuji Club. Dans les années 90, il a créé son propre club de Boxe Thai, le « Luang Thai » à Paris dans le 12 ème arrondissement, il a formé plusieurs champions national de Muay Thai. En 2023, son club existe toujours.
Mohamed Guenaoui (Décédé tragiquement au début des années 2000) a commencé la boxe Thaï avec Christian Bahfir au Fuji Club. Il a fait des combats à hauts niveaux en boxe anglaise et en boxe Thaï. Ensuite, il a été professeur de boxe Thaï dans le club de l’As Drancy où il a formé plusieurs jeunes dont le grand champion Mehdi Zatout (Champion du monde WBA, champion d’Europe).
Hilaire de la cité des 4000 a effectué plusieurs combats en boxe Thaï en classe C et B pour le Fuji Club, Aurelio Gino a été formé au Fuji Club et a combattu ensuite pour le Derek Boxing.